MOD70 / Attendu en vainqueur demain à Marseille, Oman Sail gère son avance

Après plus de 60 heures de course dans un vent famélique, Eole est réapparu ce matin en Méditerranée. Les 400 derniers milles vers Marseille vont se jouer au portant à plus de 20 nœuds de moyenne, pour un finish en rade sud lundi vers 8 heures du matin. En tête avec plus de 84 milles de marge sur le reste de la meute, Musandam-Oman Sail, n’a plus qu’à gérer « tranquillement » son avance. Son seul impératif : ne pas casser. Derrière, en revanche, il y a de la bagarre à tous les étages. 


On profite sur Musandam Oman Sail : la victoire à Marseille demain leur tend les bras !
Credit : Oman Sail

Tel un métronome, l’équipage de Sidney Gavignet a parfaitement exploité chaque système de vent, chaque transition, chaque effet de site, semant encore un peu plus ses poursuivants. Ce matin, ils étaient les premiers à bénéficier du nouveau flux de secteur sud qui va bientôt balayer toute la Méditerranée.


Dans leur sillage, les enjeux sont bien différents. A 14 milles l’un de l’autre, Race for Water et FONCIA vont rester à la lutte jusqu’au bout. Pour l’instant, avantage à Stève Ravussin et ses acolytes qui ont réussi à grappiller une dizaine de milles la nuit dernière au passage du cap de Gata. Toutefois, Michel Desjoyeaux et sa troupe, actuellement en tête du classement général de l’European Tour, ne veulent pas se contenter d’une troisième place au pied de la Bonne Mère. D’ici l’arrivée, ils comptent sur les dernières difficultés à négocier : des empannages à placer, faire parler la poudre au portant et surtout ne pas casser. Car à la vitesse où vont glisser les bateaux (20 nœuds et plus) un écart de 20 ou 40 milles ne pèse plus très lourd en cas d’avarie.

A plus de 134 milles des leaders, les deux derniers trimarans, Spindrift racing et Groupe Edmond de Rothschild ne sont plus tout à fait dans le même schéma météo, ni dans la même logique stratégique.

Parcours raccourci
Afin d’assurer une arrivée suffisamment tôt lundi, et de permettre à l’ensemble de la flotte de récupérer après cette étape marathon, la Direction de Course des MOD70 European Tour a décidé de raccourcir légèrement le parcours de cette quatrième étape. Les multicoques n’iront plus contourner l’île de Porquerolles. Ils iront virer le phare de « Cassidaigne », à 4 milles de l’entrée du port de Cassis, avant de revenir franchir la ligne d’arrivée située dans la rade Sud, devant le port du Roucas Blanc.

Les premiers sont attendus lundi matin vers 8 heures.

Ils ont dit :
Jean François Cuzon, navigateur à bord de Musandam-Oman Sail à la vacation de midi :
« Depuis hier soir, on a très bien enchaîné tous les systèmes de vent : à terre avec la brise thermique au cap de Gata, puis sur une bande de vent un peu plus au large, à nouveau de la brise de terre après Cartagena, plus tous les effets de site. Le fait d’avoir bien exploité tout cela fait que nous avons creusé sur les autres. En milieu de matinée, nous avons touché le nouveau vent (secteur sud) qui est en train de s’établir tranquillement. On marche au portant à 21 nœuds, avec 18 nœuds de vent. On est content d’être là. 70 milles d’avance … c’est sûr que les gars de derrière, dans ces conditions-là, ça doit être pire que tout. Je pense à eux qui doivent se battre à la moindre petite variation de vent et de risée, ça doit être fatigant. Nous, on n’a pas la pression de l’adversaire à côté. Ça nous fait un bon matelas pour faire notre atterrissage sur Marseille. Du coup aussi, dans le vent fort qui s’annonce, on ne va pas pousser à fond, le but est de gérer notre avance jusqu’à l’arrivée.

Charles Caudrelier, navigateur à bord de FONCIA :
« On a eu une nuit difficile, très très compliquée le long des côtes espagnoles. En une heure, Race for Water nous a recollé 10 milles. C’est très stressant. Maintenant, on est rentré dans du vent. Ce vent est plus clair. Mais il y a encore des options à venir, donc on travaille, on travaille, il y aura peut-être encore des opportunités d’ici l’arrivée. Contre Oman, on ne peut rien faire. Depuis deux jours, ils ont très bien navigué et le destin veut qu’ils restent devant. Mais on va se battre contre Race for Water. On aimerait bien prendre la place de deuxièmes. Cela dit, on regarde aussi derrière, même s’il y a des écarts. Il y a des chances pour que les deux derniers bateaux n’empruntent pas la même route que nous par rapport aux Baléares…En tout cas, si j’étais eux, j’irais me décaler à fond de l’autre côté des îles. Il y a du jeu. Dernière variable : il faudra aussi faire attention à ne pas casser car nous allons avoir du vent fort jusqu’à l’arrivée. »

Thomas Rouxel, barreur et régleur à bord de Groupe Edmond de Rothschild :
« On est bord à bord avec Spindrift qu’on a retrouvé ce matin, on est revenu un peu sur eux. C’est bon pour le moral. Le vent est rentré, donc ça aussi c’est bon pour le moral. On est au portant dans, 10/15 nœuds, ce n’est pas encore très violent mais ça commence à avancer sérieusement. On est déçu de notre position actuelle, forcément. Mais on va se battre jusqu’au bout pour ne pas être derniers à Marseille ! »

Classement à 17h30
1 Musandam-Oman Sail
2 Race For Water à 101.3
3 Foncia à 113.6
4 Spindrift Racing à 159.0
5 Edmond De Rothschild à 170.0

Source : European Tour