ITW / Jean Le Cam : "Sur ce Vendée Globe, je pars d'une page blanche"

Compte rendu de la dernière conférence de presse de Jean Le Cam. Emotion, ambition, avenir, il nous livre ses impressions d'avant départ. "Sur ce Vendée Globe, je pars d'une page blanche.  Je ne veux pas trop y croire. On est tellement déçu quand rien ne se passe comme espéré. Tout commencera pour moi samedi à 10 h 22 (heure à laquelle il quittera le ponton). Puis il y aura le moment où tu te retrouves seul, une vraie rupture avec ces moments de foule. "

 La course : Quelques bateaux vont s'enflammer à un moment ou un autre. Forcément. Et forcément, dans l'arène, il n'en restera qu'un. On compte sur le non-raisonnable de l'être humain. C'est le privilège de l'age.

Son bateau : Bateau de 2007 (ancien Gitana Eighty), avec de beaux résultats, une belle capacité de vitesse. Un des meilleurs grééments de la flotte (avec Virbac-Paprec). Allégé de 900kg, gain de vitesse conséquent au portant.


La vidéo : Moi, je n'écris pas, je ne lis pas. Je suis un homme d'images, de BD. Donc, logiquement tu arrives à la vidéo. Mais attention : si l'organisation m'agace trop sur le quota des 5 minutes de vidéo à envoyer, ca ne sera pas compliqué : j'enverrai un plan fixe !

 Réveillon : C'est triste à mourir un réveillon en mer. T'es tout seul sur ton bateau quand les autres font la fête. On a beau faire les fiers, sortir déguisements ou bons repas, on fait les malins sur nos vidéos. Il n'y a rien de plus triste que Noel sur le Vendée Globe.


Le moment le plus fort : quand la dernière personne débarque. La gorge est nouée, c'est le moment le plus fort émotionnellement qu'on ne retrouve jamais plus, même sur le Vendée Globe. On ne peut pas comparer le départ et l'arrivée. En intensité, c'est aussi fort, certes, mais le départ c'est les larmes, et l'arrivée c'est les rires.

Le moment le plus magique : En plus de la foule massée partout, ce sont tous les gens qu'on aperçoit aux fenêtres des immeubles, avec des banderoles.


Objectif : Terminer. Après, un podium c'est réaliste. La victoire, c'est autre chose.

L'avenir : Selon moi, on arrive à la fin d'un système. De nombreux concurrents arrivent en fin de contrat. Il faut qu'on change de modèle sinon, on va se "casser la gueule". Si on n'est pas capable de s'adapter, ca va faire mal. On est dans une période d'instabilité économique qui paralyse les investisseurs. Il leur est très difficile d'investir sur moyen ou long terme. Le bateau doit devenir amortissable sur plusieurs années. Imaginez le cauchemar quand, après des millions d'euros, vous vous rendez compte que votre bateau est dépassé après 2 ou 3  ans, voire pire, qu'il est dépassé dès le début, après des erreurs de conception ! Mais, je ne veux pas parler de monotypie. Les gens pensent immédiatement Figaro. Non ! Je parle d'un bateau high-tech avec un cahier des charges défini, la sécurité accrue. Mais on garderait une liberté concernant les voiles,  l'électronique ou des domaines de libre choix, comme le choix du roof par exemple. Que le skipper garde une certaine liberté dans certains choix.

La phrase : Ce sont les courses qui font les bateaux et non pas l'inverse.