Vendée Globe / Louis Burton rentre aux Sables pour un nouveau départ ! (ITW)

"Moi ça va, l’émotion du choc est un peu redescendue et je fais route vers les Sables d’Olonne." dixit Louis Burton à la vacation de cet après midi. Suite à l'accident survenu cette nuit avec un chalutier, le marin de Bureau Vallée a décidé de rentrer aux Sables pour réparer avant de repartir. La ligne de départ restant ouverte 10 jours après le coup de canon, il devra donc s'élancer avant le 20 novembre 13h02 pour reprendre son Tour du Monde en Solitaire sans assistance et sans escales. 

Crédit : JEAN MARIE LIOT / DPPI

" En fait j’étais parti chercher un front et j’avais encore deux heures à faire avec 30-35 nœuds. Il y avait une très mauvaise visibilité, une grosse mer. J’étais connecté, radars et AIS allumés. J’étais sous la casquette du roof en veille et je marchais à 20 nœuds à peu près puis j’ai entendu craquer derrière. J’ai tourné la tête et là j’ai vu longer un chalutier de taille moyenne. Tout de suite, j’ai pris une lampe un peu en panique pour aller voir si sur la coque il n’y avait rien et puis j’ai levé la tête et j’ai vu qu’il y avait des chocs sur le hauban. Du coup, j’ai été obligé de virer de bord.

 Je suis reparti dans un premier temps tribord amure en mettant cap sur Lisbonne en cherchant à m’approcher de la terre le plus vite possible. Ensuite, j’ai pris des photos au lever du jour pour mon équipe technique afin donner une indication sur le niveau du choc au niveau du hauban. En gros, le hauban est trop abimé pour que je puisse continuer comme ça.

 Il y a peut-être moyen d’arriver à remonter aux Sables dans le délai imparti (Louis à jusqu’au 20 novembre 13h02 pour reprendre le départ, ndlr) pour le retour au port. On est en train d’essayer de faire faire sur mesure cette pièce mais ce n’est pas évident car ça prend environ trois semaines. 

Voilà, pour l’instant on y croit, je suis en tribord, j’essaye de faire avancer le bateau le plus vite possible pour gagner du temps par rapport aux Sables en sachant que je ne peux pas virer de bord sans risquer de tout mettre par terre.

Je suis encore à 700 milles des Sables. Les conditions vont faiblir à partir de demain. Le routage me fait arriver dans quatre jours à peu près en sachant qu’il y a aussi des manœuvres en bâbord amure à faire et il y a aussi la pétole à traverser à un certain moment donc je suis malheureusement assez incertain sur mon arrivée précise aux Sables d’Olonne.

Ça fait mal car un tel investissement, pendant si longtemps, avec tous les partenaires, avec Bureau Vallée, avec l’équipe, c’est une sensation d’arrêter brutalement à cause d’un choc comme ça, c’est une sensation d’injustice. Ça fait partie du sport mais ce n’est pas facile à gérer et je n’aurai pas cru que ça arriverait."

Une fenêtre météo s’est ouverte pour ce retour vers la Vendée, elle est mince, mais Louis est bien décidé à forcer sa chance. Il était à 700 milles des Sables quand il a pris sa décision. Son équipe à terre travaille pour procéder au remplacement du hauban, sachant que là aussi, les délais de fabrication seront serrés… «Je ressens un profond sentiment d’injustice, mais j’y crois encore, sinon, je ne remonterais pas».

Pour info :
Le règlement en vigueur depuis la première édition du Vendée Globe, indique notamment que tous les concurrents ayant pris le départ de la course ont le droit de revenir aux Sables d’Olonne pour n’importe quel motif et autant de fois qu’ils le veulent. Ils auront cependant l’obligation de repartir dans les 10 jours ayant suivi le départ initial, soit le 20 novembre 2012 à 13h02 au plus tard. Notons qu’un bateau n’aura le droit de repartir qu’après l’accord de la Direction de Course, qui lui indiquera également l’heure à laquelle il pourra regagner la mer.

source : Vendée Globe