ITW / Armel Le Cléac'h reprend la tête, derrière on se débat dans l'anticyclone

Armel Le Cléac’h vient de reprendre les commandes au pointage de 16 heures. Le skipper de Banque Populaire est en passe de réussir son pari, nouveau chef de file déboulant à plus de 16 nœuds en direction de la porte d’Amsterdam. Les écarts se sont resserrés entre le top 5 qui offre depuis plus d’une semaine une course passionnante, au contact. Au milieu de l’océan Indien, la course est haletante. Une régate dure pour les nerfs des marins mais ils aiment ça !


Armel Le Cléac'h a même le temps pour une petite pause lecture !
Credit : A.Le Cléac'h

Armel Le Cléac'h :"Aller plus au sud que prévu"
"Je me sens mieux aujourd’hui, on a enfin un peu de vent mais pour aller le chercher, il a fallu aller plus au sud que prévu. C’est très agréable de glisser à 15 ou 16 nœuds. Quand on sera tous alignés pour passer la prochaine porte, les positions seront plus claires, on pourra voir où en est chacun. Bien sûr j’ai fait des simulations du routage des autres concurrents, ça fait partie du jeu. Mais le vent change tellement souvent que c’est dur d’en tirer des enseignements avant 5 ou 6 heures. Les portes des glaces sont un élément supplémentaire à prendre en compte dans le jeu. Mais au niveau de la stratégie, ce n’est pas toujours simple de les intégrer, il faut savoir anticiper et imaginer ce qui va se passer plusieurs jours plus tard."


François Gabart :" Je croise les doigts pour la suite !"
"On essaie d’attraper des vents plus forts dans le sud car ce qu’on a actuellement ne correspond pas à ce qu’on attendait. On en a un peu mais il est très changeant, c’est trop instable. J’ai vu que Banque Populaire et Virbac sont actuellement plus rapides. Je croise les doigts pour la suite !"


Jean-Pierre Dick :"C’est un territoire sauvage, je m’y sens bien"
"Cet anticyclone est pénible, j’avais des vents de dix nœuds et maintenant c’est encore moins que ça, c’est difficile. Il y a quatre ans, nous n’avions pas passé autant de temps aussi proches les uns des autres, il y avait de gros écarts entre les bateaux dans l’Océan Indien. Cette année, après une semaine dans l’Océan Indien, il y a toujours des groupes soudés. On se croirait dans l’Atlantique. J’aime le grand sud, j’aime les vents soutenus et je me sens à l’aise dans cette zone. C’est là qu’on peut tirer un maximum de son bateau. Et puis c’est un territoire sauvage, je m’y sens bien. Et malgré tout, au bout d’un mois, on est bien contents de le quitter et de mettre à nouveau le cap au nord ! Ma situation actuelle est assez frustrante, justement parce que ces fameux vents forts ne sont pas là."

Dominique Wavre :"On doit aller se planter dedans"
« Le vent a tendance à caler, on se rapproche de l’anticyclone en se rapprochant de la porte, et il n’y a plus que 15 nœuds environ. Et comme l’anticyclone est stationnaire sur la porte, on n’a pas trop le choix : on doit aller se planter dedans ; on est tributaires de cette situation météorologique. Cela dit, la situation est intéressante, et ce qui se passe dans le groupe de tête est passionnant. Je pense que la tactique d’Armel est très intelligente, on ne va pas tarder à le retrouver en tête de la course. J’observe tout ce qui se passe, devant mais aussi derrière. C’est un véritable jeu d’échecs à l’échelle planétaire. »

Message de Tanguy de Lamotte : "J'ai pris une douche à l'eau chaude"
"Petit empannage matinal toujours surveillé par les albatros. Je suis maintenant à 150 milles de la Porte des Aiguilles en ligne droite! Hier, il faisait tellement beau que j'ai pris une douche à l'eau chaude parce que l'eau de mer commence à etre assez fraiche. J'ai seché à la barre, au soleil, en jouant à faire partir le bateau en surf dans les vagues sans une goutte d'eau sur le pont! Les nuits sont plus courtes que dans l'Atlantique donc il faut faire une sieste dans la journée. Mais ce n'est pas facile lorsqu'on est pris par le Rubik's Cube. Bonne journée à tous!"

Classement de 16 h
1 - Armel Le Cléac'h [ Banque Populaire ] à 16 357,8 milles de l'arrivée
2 - François Gabart [ Macif ] à 11,1 milles du leader
3 - Jean-Pierre Dick [ Virbac Paprec 3 ] à 47,1 milles du leader
4 - Bernard Stamm [ Cheminées Poujoulat ] à 56,7 milles du leader
5 - Alex Thomson [ Hugo Boss ] à 85,1 milles du leader

Sources : Dominique Wavre / Vendée Globe