Vendée Globe / 545,3 milles en 24 h pour François Gabart ! A fond et en tête !

515,4 puis 532,7 puis 545,3 milles parcourus en 24h à 16h, MACIF bat record sur record, de classement en classement, à la moyenne vertigineuse de 22,3 noeuds ! François Gabart est ainsi pied au plancher et avale les milles à des moyennes encore jamais atteintes sur un monocoque IMOCA et croque par la même occasion Banque Populaire désormais relégué, à 16 h, en deuxième position. Ces deux-là se livrent une sacré course-poursuite ! 

545,3 milles en 24 h pour François Gabart sur le Vendée Globe. Record énorme !
Credit : JM Liot/DPPI/Vendée Globe


Au nord des Kerguelen, dans des conditions parfaites pour faire tomber les records, plusieurs marins ont même passé la barre des 500 milles. Et ces excès de vitesse vont durer encore jusqu’aux portes de l’Australie. Aujourd’hui, outre François, ils sont à avoir franchi la barre des 500 miles : Jean-Pierre Dick (516,9 milles) et Bernard Stamm (506,9 milles). Hallucinant !

François Gabart :"Je ne sais pas trop comment ça se fait que j’aille aussi vite"
« Je ne sais pas vraiment pourquoi je rattrape Armel (Le Cléac'h), je cherche à comprendre pourquoi je vais plus vite que lui. Je pense qu’on ne doit pas avoir les mêmes configurations de bateau et que nous n’avons peut-être pas les mêmes voiles. Je vais vite tant mieux, je suis content, j’espère que ça va durer tout simplement. Actuellement je vais entre 22 et 26 nœuds, ça continue d’envoyer ! Cela va durer encore pendant quelques heures et ça devrait fléchir en approche de la porte d’Amsterdam même si nous maintiendrons des vitesses élevées. Le pilote barre très bien, le bateau est très bien équilibré, entre la voile d’avant et la grand-voile, on accélère jusqu’à 27-28 nœuds. Le bateau reste dans l’axe sans forcer. Avec Armel, on est vraiment proche tous les deux, je l’ai à l’AIS depuis 3h. Je ne cherche pas à aller plus vite, je n’ai pas des prévisions précises pour savoir si ça va continuer à aller vite ou pas, on verra bien. »

Armel Le Cléac’h :"La route est encore très longue, je ne vais pas prendre des risques en plus."
"Je pense qu’à 23 nœuds de moyenne, c’est élevé. Mais il n’y a pas l’air d’avoir de problème pour eux (ndlr : ses poursuivants) donc ça va. Ils prennent peut-être un petit peu plus de risques. Chacun fait comme il veut. Là, François (Gabart) a peut-être de meilleurs réglages. Moi je connais ma route et je sais qu’elle est encore très longue, je ne vais pas prendre des risques en plus. Mais il a été le plus rapide cette nuit, il a battu le record des 24h, bravo à lui. La vie à bord est mouvementée. A chaque fois qu’on rentre à bord, on est trempé. On ne peut pas tenir debout. C’est sportif et ce n’est pas facile surtout qu’on a des pointes jusqu’à 40 noeuds. La mer n’est pas trop formée mais il y a des belles vagues. On dort que d’un œil. C’est un gros shaker à l’intérieur du bateau, c’est un peu comme à la fête foraine et en plus on a le droit à un tour gratuit toutes les 5 minutes ».

Alessandro Di Benedetto :"Des rafales de 50 nœuds et alerte iceberg"
"J’ai eu des rafales de 50 nœuds. Mer formée mais j’ai bien géré. J’ai réduit petit à petit la grand voile et ensuite je suis passé à grand voile, deux ris. La chose après à gérer, c’était l’alerte iceberg. J’ai reçu des informations pour éviter cette zone. J’ai passé toute la nuit en veille en regardant à l’extérieur et j’ai affalé la grand voile pour quitter cette zone de danger. Ce matin, j’ai pu reprendre ma route car j’avais une bonne visibilité. Il y a du brouillard mais a priori il n’y a plus de danger. Je n’ai pas vu d’iceberg. Mais ça n’a pas été si violent que ça. J’ai surfé à 30 nœuds de pointe, c’était beau mais il fallait faire attention. Là, je remonte un peu au près, le bateau est à 12 noeuds et il y a 15 nœuds de vent."

Bernard Stamm se casse une dent
Le skipper de Cheminées Poujoulat a révélé à son équipe s'être cassé une molaire il y a 3 jours. "Le bout fissuré a fini par se détacher, il me manque un bon tiers d'une molaire avec la section à vif, il faut que je m'occupe de ça au plus vite.. ." Depuis, le Suisse a été en lien avec Jean-Yves Chauve, médecin de la course, ainsi qu'avec son dentiste personnel afin d'évaluer l'évolution de la situation. Pour l'heure, tout est sous contrôle, il s'agit d'une molaire dévitalisée qui ne fait pas souffrir le marin outre mesure.

Jean-Yves Chauve : "Dans un premier temps, il s'agissait de surveiller la situation et surtout une éventuelle infection. Puis, le morceau s'est détaché par lui-même facilitant alors le problème puisque le morceau ne pouvait alors plus s'enfoncer et provoquer d'inflammation. La solution était donc de se limer la dent afin d'arrondir le côté tranchant qui égratigne la langue et de faire un pansement à l'aide des ustensiles de sa petite trousse de secours dentaire".

Classement à 16 h
1 MACIF François Gabart
2 Banque Populaire Armel Le Cléac´h à 1.5 nm
3 Virbac Paprec 3 Jean-Pierre Dick à 87.4 nm
4 Cheminées Poujoulat Bernard Stamm à 116.2 nm
5 HUGO BOSS Alex Thomson à 144.0 nm

Sources : Macif /  Banque Populaire / Vendée Globe / Poujoulat