Vendée Globe / La peur de la casse pour la tête, les frayeurs continuent (ITW)

Décidément, la bonne fortune semble devoir accompagner les leaders de ce Vendée Globe 2012-2013. Alors que, de Jean Le Cam (SynerCiel) à Javier Sanso (Acciona 100% EcoPowered), le peloton devrait subir un nouveau coup d’arrêt en traversant une petite dorsale, Armel Le Cléac’h (Banque Populaire) et François Gabart (MACIF) vont pouvoir s’envoler à nouveau, poussés par des vents forts générés par une petite dépression qui s’est formée en mer de Tasmanie.

Belle frayeur pour Alex Thomson sur Hugo Boss.
Credit : Ch.Launay

Pour Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec 3), obligé de monter dans le mât cette nuit, Alex Thomson (Hugo Boss) et Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat), la course poursuite risque de comporter encore quelques figures de styles. Le départ au tas est une des composantes de la navigation dans les mers du sud. Aujourd‘hui les bateaux sont menés à près de 100% de leur potentiel et chaque arrêt buffet est aussi une contrainte supplémentaire infligée au matériel. Depuis la victoire de Michel Desjoyeaux, les hommes de tête considèrent maintenant qu’un bateau doit pouvoir être mené au maximum de sa puissance.


Les marins racontent
François Gabart :"Je suis content car Armel (Le Cléac'h) aurait pu se sauver"
"On est souvent entre 15-25 nœuds. Je suis content car Armel (Le Cléac'h) aurait pu se sauver un peu plus après la porte mais j’ai finalement bien réussi à faire le tour et récupérer du vent avant lui. Je vais essayer de me concentrer sur la marche du bateau et ne rien casser car le vent est fort. Des fois, on s’énerve pour pas grand-chose. Il vaut mieux aller faire une sieste dans ces cas là. On doit prendre deux secondes à certains moments et souffler. On va essayer de faire aussi bien voire mieux sur la deuxième partie. Ce n’est pas facile tous les jours mais j’essaye d’en profiter car ce sont des moments exceptionnels."

Armel Le Cléac’h :"La mer est en train de se former doucement."
"Les conditions se dégradent un peu. On avance vers la Nouvelle-Zélande rapidement. La mer est en train de se former doucement. Ça va être comme ça pendant 36 heures. Content d’avoir fait la moitié du chemin. Depuis le départ, on est aux avants postes donc c’est plutôt bien avec une bonne navigation et des conditions vraiment sympas. Il y a une belle bagarre sur l’eau avec mes petits camarades."

Gros vrac pour Alex Thomson :"On ne passe pas un bon moment !"
"J’étais tranquillement installé dans ma bannette ce matin quand le pilote automatique a accidentellement fait empanner le bateau par 25 nœuds de vent. On ne passe pas un bon moment ! Dès que j’ai senti le bateau partir, je me suis précipité pour aller prendre la barre mais le bateau était déjà couché quand j’y suis arrivé. Il m’a fallu un moment avant de rétablir la situation. Ensuite, j’ai fait un tour complet du bateau pour vérifier que tout allait bien et j’ai bien l’impression que je m’en suis bien tiré. En tout cas il n’y a pas de dégâts apparents. Mais la mer est difficile par ici, elle est très agitée et les vagues se croisent beaucoup."

Bernard Stamm :"La mer n'est pas facile, ça tape beaucoup"
"C'est un peu agité, il y a entre 27 et 30 nœuds de vent. Ca tape pas mal, mais ça va, ça avance. En plus maintenant il y a du soleil donc c'est pas mal. La mer n'est pas facile. On est passé tout près du centre de la dépression, donc il y a eu des rotations de vent rapides, du coup ça donne une mer un peu dans tous les sens. La colonne c'est bon, j'ai réussi à remettre les deux séries de vitesses en marche. Par contre, dans la colonne, il y a un tendeur pour la chaine des grandes vitesses qui a cassé. Là je lui parle, juste avant de manœuvrer je lui dis des mots doux, que ça va bien se passer. Ca marche et du coup là les manœuvres semblent ridiculement faciles. Par rapport à avant, c'est quand même le bonheur".

Belle frayeur pour Tanguy de Lamotte :"Une grosse vague a rempli le cockpit d’eau !"
“Hier soir, alors que je venais de renvoyer de la toile et que je préparais mon dîner en étant attentif au nouveau comportement du bateau, on a été frappé (c’est le mot!!!) par une grosse vague latérale qui a vraiment secoué le bateau et rempli le cockpit d’eau… J’avoue avoir eu un moment de doute ne sachant pas si l’eau s’évacuerait suffisamment vite ou pas, le niveau était juste en dessous de la porte… Finalement, presque rien n’est rentré dans le bateau et l’eau s’est vidée mais note pour la prochaine fois: prendre l’option cockpit ouvert!”

Classement à 16 h
1 - François Gabart [ Macif ] à 11 961.7 milles de l'arrivée
2 - Armel Le Cléac'h [ Banque Populaire ] à 3.9 milles du leader
3 - Jean-Pierre Dick [ Virbac Paprec 3 ] à 510.4 milles du leader
4 - Alex Thomson [ Hugo Boss ] à 823.8 milles du leader
5 - Bernard Stamm [ Cheminées Poujoulat ] à 840.9 milles du leader

Source : Poujoulat / Vendée Globe