La vie de skipper solitaire, loin d'être de tout repos !, par le Dr Chauve

Le docteur Jean-Yves Chauve, médecin officiel des skippers, nous raconte le sommeil des marins solitaires du Vendée Globe.

" L’alarme. Réveil en sursaut. Le son est si fort qu’il en fait mal. L’arrêter, tout de suite. La main qui tâtonne. Trop de brumes dans la tête. 10 minutes de sommeil, vraiment pas assez. Coup d’œil sur les instruments. Le vent est monté d’un cran. Il faudrait régler les voiles mais le corps renâcle. Pas envie de se lever. 

Se dire que ce n’est qu’un nuage qui va passer, vite. Bâillements. Dormir encore un peu, s’il vous plait. Pas facile de se motiver quand on est seul, loin des autres. Dans les courses au contact, le concurrent juste derrière est le meilleur des aiguillons. Ici, personne ne verra ce moment de faiblesse. 


Mais ce relâchement peut en amener d’autres. Plus qu’à espérer des conditions stables pour récupérer. Ces trentièmes évanescents sont épuisants. Trop de qui-vive, trop de manœuvres. Le manque de sommeil induit l’hypovigilance, donc des risques. 17 heures sans sommeil, c’est comme 0,50g d’alcool dans le sang. Et le vigilotest reste à inventer."

Pour l'AG2R La Mondiale