Les solitaires sont entrés dans le vif du sujet : un Grand Sud comme dans les livres. Malgré l'atmosphère glaciale qui y règne, François Gabart et Armel Le Cléac'h profitent aujourd’hui de ce qui ressemble de loin à un « vrai » dimanche. Eole s’est essoufflé, la mer légèrement aplatie, les vitesses et le stress ont baissé d’un cran. Les deux skippers en ont profité pour effectuer un état des lieux après deux semaines d’un schuss interminable. Ils ne devraient plus tarder à empanner pour aller passer la porte Australie Est.
Credit : T.De Lamotte/Initiatives Coeur
500 milles dans le sud de l’Australie, Hugo Boss et Cheminées Poujoulat dévalent désormais les pentes de la dépression Claudia avec certainement quelques beaux orages sur leur route. Aujourd’hui, les deux compères ont passé la longitude du cap Leeuwin et étaient de loin les plus rapides sur l’eau (plus de 400 milles en 24 heures). En direction de la porte Australie Ouest, Jean Le Cam (SynerCiel) et Mike Golding (Gamesa) affrontent eux aussi des conditions de mer difficiles, agrémentées de fortes rafales (50 nœuds). Mike s’est fait d’ailleurs une grosse frayeur cette nuit (lire ci-après)
Les marins racontent
Armel Le Cléac’h :"On peut se reposer un peu plus facilement"
"Le vent a un peu molli depuis ce matin. On est un peu moins sur le pont donc ça permet de faire le tour du bateau. On peut se reposer un peu plus facilement. Mais c’est bien chargé dans le ciel. Il a plu toute la nuit, il y a des grains mais là, ça se calme. On devrait avoir ces conditions jusqu’à la porte Est-Australie. Je pense qu’au niveau puissance du bateau, ce n’est pas mal. On baisse un peu le curseur quand les conditions sont difficiles. Des fois, c’est un peu chaud à bord pour se tenir, ça bouge beaucoup et ça mouille. C’est surtout dans les protections et le confort à bord qu’il faudra peut-être peaufiner pour les prochains tours du monde…"
Belle peur pour Mike Golding :"Je me suis dit ‘‘ Pas encore un Noël à Perth !"
"A un moment je me suis dit ‘‘ Ah non s'il vous plait, pas encore un Noël à Perth " Mais c'est bon, désormais les choses sont à peu près rentrées dans l'ordre."
4 heures du matin dimanche. Mike terminait un changement de voile pour faire route vers le sud dans un vent un peu plus soutenu, quand la drisse d'enrouleur de l'énorme Code 0 a cassé dans une rafale de 35 noeuds. Auparavant le vent était de 18 noeuds. Alors que le bateau était largement surtoilé, que la voile principale faseyait (ndlr : se dégonflait) et qu'il n'y avait aucun moyen de l'enrouler, le pilote a lâché. Mike s'est aussitôt élancé pour faire balancer la quille, coucher Gamesa sur le côté afin de réduire la pression sur le gréement et faire descendre ce code 0.
« Je suis de retour en course maintenant. Le code 0 est jeté au fond du bateau avec tous les bouts. Je suis en mode réparation sur l'enrouleur. Je n'ai pas eu la chance d'inspecter le bout dans sa globalité mais j'espère que les dégâts ne sont pas trop importants. Quand tout ça est arrivé, j'ai vraiment eu un flashback d'il y a quatre ans (NDLR : Il avait dématé) . C'est extrêmement dangereux car nous avons 20 noeuds, ce qui nous donne un ‘‘ faux ’’ sentiment de sécurité et la minute d'après il y a une rafale à 35 noeuds. »
Dominique Wavre :"Les conditions ont changé radicalement, et de façon assez brutale"
« Les conditions ont changé radicalement, et de façon assez brutale. Le vent s’est levé en début de soirée, et il a rapidement forci. J’ai rapidement dû empanner en raison de l’angle du vent. C’était une manœuvre très délicate, avec 35-40 nœuds de vent et une mer forte. C’est ce que j’appelle une opération lourde ; en tout cas un moment très délicat, durant lequel il ne faut rien casser. Bon, tout s’est bien passé, c’était chaud mais il n’y a pas eu de bris de lattes ni d’autre problème, ça s’est passé comme je voulais et j’ai pu rapidement renvoyer mon petit gennaker. Le but est désormais de mettre le cap sur la prochaine porte. Nous allons passablement descendre en latitude et il va y avoir une succession de dépressions, qui impliquent enfin une stratégie à long terme. "
Tanguy de Lamotte :"Ca mouille mais c'est beau !"
"Dimanche humide sur initiatives-coeur... ça mouille mais c'est beau ! Le soleil est sorti des nuages gris et la lumière est extraordinaire... J'ai rangé le reacher car il y a 30 noeuds et comme ça ne va pas mollir cette nuit avec le passage du front, il est aussi bien à l'intérieur. Je fais régulièrement des surfs à 25 noeuds mais je reste attentif à ne pas être trop toilé. Je suis pret à prendre le troisème ris si besoin, la nuit va être longue mais au moins on fait des miles vers la porte Amsterdam !"
Jérémie Beyou demain dans le Live du VG
Demain lundi, dans le Live du Vendée Globe, Pierre-Louis Castelli recevra en direct du PC de la Tour Montparnasse le navigateur Jérémie Beyou.
Classement à 16 h
1 MACIF François Gabart
2 Banque Populaire Armel Le Cléac´h à 45.8 nm
3 Virbac Paprec 3 Jean-Pierre Dick à 471.7 nm
4 HUGO BOSS Alex Thomson à 785.6 nm
5 Cheminées Poujoulat Bernard Stamm à 831.7 nm
"A un moment je me suis dit ‘‘ Ah non s'il vous plait, pas encore un Noël à Perth " Mais c'est bon, désormais les choses sont à peu près rentrées dans l'ordre."
4 heures du matin dimanche. Mike terminait un changement de voile pour faire route vers le sud dans un vent un peu plus soutenu, quand la drisse d'enrouleur de l'énorme Code 0 a cassé dans une rafale de 35 noeuds. Auparavant le vent était de 18 noeuds. Alors que le bateau était largement surtoilé, que la voile principale faseyait (ndlr : se dégonflait) et qu'il n'y avait aucun moyen de l'enrouler, le pilote a lâché. Mike s'est aussitôt élancé pour faire balancer la quille, coucher Gamesa sur le côté afin de réduire la pression sur le gréement et faire descendre ce code 0.
« Je suis de retour en course maintenant. Le code 0 est jeté au fond du bateau avec tous les bouts. Je suis en mode réparation sur l'enrouleur. Je n'ai pas eu la chance d'inspecter le bout dans sa globalité mais j'espère que les dégâts ne sont pas trop importants. Quand tout ça est arrivé, j'ai vraiment eu un flashback d'il y a quatre ans (NDLR : Il avait dématé) . C'est extrêmement dangereux car nous avons 20 noeuds, ce qui nous donne un ‘‘ faux ’’ sentiment de sécurité et la minute d'après il y a une rafale à 35 noeuds. »
Dominique Wavre :"Les conditions ont changé radicalement, et de façon assez brutale"
« Les conditions ont changé radicalement, et de façon assez brutale. Le vent s’est levé en début de soirée, et il a rapidement forci. J’ai rapidement dû empanner en raison de l’angle du vent. C’était une manœuvre très délicate, avec 35-40 nœuds de vent et une mer forte. C’est ce que j’appelle une opération lourde ; en tout cas un moment très délicat, durant lequel il ne faut rien casser. Bon, tout s’est bien passé, c’était chaud mais il n’y a pas eu de bris de lattes ni d’autre problème, ça s’est passé comme je voulais et j’ai pu rapidement renvoyer mon petit gennaker. Le but est désormais de mettre le cap sur la prochaine porte. Nous allons passablement descendre en latitude et il va y avoir une succession de dépressions, qui impliquent enfin une stratégie à long terme. "
Tanguy de Lamotte :"Ca mouille mais c'est beau !"
"Dimanche humide sur initiatives-coeur... ça mouille mais c'est beau ! Le soleil est sorti des nuages gris et la lumière est extraordinaire... J'ai rangé le reacher car il y a 30 noeuds et comme ça ne va pas mollir cette nuit avec le passage du front, il est aussi bien à l'intérieur. Je fais régulièrement des surfs à 25 noeuds mais je reste attentif à ne pas être trop toilé. Je suis pret à prendre le troisème ris si besoin, la nuit va être longue mais au moins on fait des miles vers la porte Amsterdam !"
Jérémie Beyou demain dans le Live du VG
Demain lundi, dans le Live du Vendée Globe, Pierre-Louis Castelli recevra en direct du PC de la Tour Montparnasse le navigateur Jérémie Beyou.
Classement à 16 h
1 MACIF François Gabart
2 Banque Populaire Armel Le Cléac´h à 45.8 nm
3 Virbac Paprec 3 Jean-Pierre Dick à 471.7 nm
4 HUGO BOSS Alex Thomson à 785.6 nm
5 Cheminées Poujoulat Bernard Stamm à 831.7 nm
