Vendée Globe / Armel Le Cléac'h et Jean-Pierre Dick vont devoir batailler ! (ITW)

Un duel est en train de monter en intensité : celui qui oppose Virbac-Paprec 3 à Hugo Boss. Jean-Pierre Dick et Alex Thomson ont choisi deux routes divergentes pour entamer leur remontée de l’Atlantique Sud. Et à 16 h, le skipper anglais pointait à 6 milles de JP Dick ! En tête, François Gabart a été le premier à virer dans la dorsale de l’anticyclone de Sainte Hélène. Du coup, l’écart de 85 milles qui sépare actuellement les deux hommes devrait encore augmenter.


JP Dick est sous la menace ! Alex Thomson n'était plus qu'à 6 milles à 16 h.
Credit : JM Liot/DPPI

Armel Le Cléac'h : "Il n’y a pas beaucoup d’opportunités de refaire mon retard"
«On se rapproche de l’anticyclone de Sainte-Hélène donc les conditions sont de plus en plus estivales. On regarde la météo attentivement, on ne va pas tarder à virer de bord et faire route vers le Nord pour remonter vers le Brésil et l’Equateur. On garde un œil sur le passage du Pot-au-noir qui, même s’il est encore assez loin, commence à nous préoccuper. 

Les 90 milles de retard que j’ai sur François (Gabart) vont augmenter car il va virer de bord avant moi donc l’écart va encore un peu se creuser sur le papier. Pour le moment il n’y a pas beaucoup d’opportunités de les reprendre car il va accélérer en premier et ouvrir les écoutes vers le Nord avant moi. Il va falloir être patient car je ne vais pas remonter tout de suite. »

Jean-Pierre Dick : :"Il va falloir s'arracher pour conserver ma 3e place"
« Alex (Thomson) a fait une super option à l'ouest. Il a réussi à passer de l'autre côté de la dépression et navigue au portant, tandis que je suis au près océanique. D'après les routages, nous devrions nous retrouver à égalité au large du Brésil. Cela va relancer le jeu. Mon option était bonne dans le timing avant mon incident. 

Je suis prêt à aller au combat pour la troisième place. J'aime la bagarre ! Il va falloir s'arracher pour la conserver.  J'ai grappillé une centaine de milles sur la tête de flotte car j'ai bénéficié d'un vent plus favorable ces dernières 24h. C'est toujours cela de pris ! Le vent mollit doucement, on se rapproche du point de virement, normalement demain, direction l'équateur. »

Dominique Wavre :"Je suis surtout très agacé d’être resté planté pendant si longtemps."
« J’ai vécu des heures très difficiles, et pour tout dire pénibles. J’ai vu l’île des Etats, mais ça ne m’a pas vraiment ému, même si ça faisait longtemps que je n’avais plus vu la terre. Pour tout dire, je suis surtout très agacé d’être resté planté pendant si longtemps. Le vent va se mettre à souffler du nord, assez fort, et on va se faire secouer. La prochaine décision importante sera de savoir si je passe à l’est ou à l’ouest des Malouines. J’ai déjà pris ma décision, mais je ne vais pas le dire… »

Arnaud Boissières : "J'ai croisé un paquebot. Il savait qui j'étais !"
"Après le cap Horn, j’ai été surpris par un paquebot de croisière. Il m’a appelé et il m’a dit qu’il faisait une croisière au niveau des Malouines. Il savait que j’étais Arnaud Boissières et que je faisais le Vendée Globe. Il m’a demandé si j’allais bien, si j’avais bien tout à bord alors qu’eux avaient piscine, sauna, restaurant, etc... Mais ils ne m’ont même pas fait envie. Par rapport à ce que je vis, ce n’est pas du tout la croisière s’amuse."

Bernard Stamm, désormais hors course suite à son ravitaillement hier en gazoil :
"Le bateau a retrouvé un peu d'autonomie avec l'énergie, c'est un bonheur parce que ça commençait à être un peu scabreux la navigation. Il me restait un petit litre de fuel pour cinq jours. J'ai essayé de naviguer en coupant tous les appareils et les rares fois où je suis allé dormir, j'ai mis le pilote. J'ai dormi six sept heures en cinq jours.

J'ai profité de la présence d'Unaï et son équipe pour monter dans le mât et passer une drisse. Et j'ai eu un petit salé aux lentilles avec un yaourt et des fruits. C'était comme une renaissance.
Je ne suis pas à 100%, je suis nettement en dessous, parce qu'il fallait que je dorme. Il faut que je répare encore deux ou trois choses pour remettre mes voiles d'avant. Après je rentre aux Sables proprement, comme en course et essayer d'aller le plus vite possible.

La course, ça fait longtemps qu'elle est terminée pour moi, depuis bien avant mon arrêt en Nouvelle-Zélande. On ne gagne pas une course avec tous les problèmes que j'ai eu. Maintenant, j'ai récupéré de l'énergie et je vais profiter de la navigation qui me reste".

Classement à 16 h
1 MACIF François Gabart
2 Banque Populaire Armel Le Cléac´h à 82.4 nm
3 Virbac Paprec 3 Jean-Pierre Dick à 351.0 nm
4 HUGO BOSS Alex Thomson à 357.4 nm
5 SynerCiel Jean Le Cam à 1550.3 nm