Route du Rhum / François Gabart : "Nous nous battons comme des chiffonniers avec Jérémie (Beyou)" ITW

A raison de quelques empannages et de temps à la barre, François Gabart a conforté son avance. Ce mercredi matin, le skipper de Macif compte 80 milles de bonus sur son sérieux rival Jérémie Beyou. Reste à ne surtout pas se relâcher. Le contournement de l’île antillaise, prévu dans la nuit de jeudi à vendredi, risque de se faire dans les petits airs. Contacté hier après-midi, le marin livre ses impressions.


François Gabart, en tête de la Route du Rhum IMOCA, concentré jusqu'au bout !
Crédit : O Blanchet

Comment ça va à bord de MACIF ? Dans quelles conditions navigues-tu ?
François Gabart : « Ça va bien ! Avec Jérémie (Beyou, ndlr), je pense que nous étions dans les mêmes conditions, nous avons été un peu malmenés la nuit dernière après avoir traversé une grosse zone d’orages. C’est très joli mais très impressionnant ! Il y avait des éclairs partout, du vent fort mais instable, ça tournait dans tous les sens…  »


Voilà huit jours que tu mènes la course, avec Jérémie Beyou toujours en embuscade. Dans quel état d'esprit es-tu?
F.G. : « Je suis toujours concentré, à fond ! L’arrivée approche mais il reste du chemin ! Il reste des milles et nous nous battons comme des chiffonniers avec Jérémie pour le gain de ces milles ! C’est ce que je suis venu chercher sur cette Route du Rhum, je voulais me donner sans retenue. Si Jérémie était à 150 milles, ce serait plus dur d’être à fond tout le temps, jusqu’à la fin. Là, je n’ai pas le choix et j’en suis ravi ! Une partie de moi voudrait que ce soit un peu plus simple, mais au fond de moi, j’ai envie que ce soit difficile et que cela le soit jusqu’au bout. »


A quoi devrait se jouer la victoire désormais ?
F.G. : « Il va falloir aller vite dans les prochains jours. Et forcément avoir un peu de réussite parce que des grains dans l’alizé, il y en a tout le temps. Avec un décalage de 40 milles, on ne joue pas les mêmes grains avec Jérémie. Il faut avoir un peu de chance et être assez intelligent pour avoir les grains dans le bon sens. Ensuite, il y a le tour de la Guadeloupe qui n’est jamais simple. Nous devrions l’entamer jeudi dans la nuit, sans beaucoup de vent. Ce sera sans doute un moment clé, certainement pas simple à négocier. »

par la rédaction
Sources : A Bourgeois - ScanVoile