Route du Rhum / Jérémie Beyou, heureux deuxième IMOCA : "J'ai été dans le match du début à la fin"

Maître CoQ, deuxième IMOCA de la Route du Rhum ! À 2h11 (heure de Paris) ce samedi, Jérémie Beyou a coupé la ligne d’arrivée. « C’était vraiment dur… » a-t-il soufflé dans un large sourire, vidé mais heureux à son arrivée à Pointe à Pitre. Il peut d’ores et déjà savourer une saison 2014 exceptionnelle, marquée par un troisième titre sur la Solitaire du Figaro cet été et par cette très belle 2e place sur la Route du Rhum.



Jérémie Beyou, 2e IMOCA de la Route du Rhum !
Credit : A.Courcoux

Retour sur la Route du Rhum de Jérémie Beyou
Dès le départ, Jérémie Beyou est handicapé par un souci technique : le système de fixation de son safran bâbord a lâché. Le safran remontait tout seul. Le skipper Maître CoQ passe de précieuses heures à effectuer une réparation dès la première nuit de course en plein coup de vent.

J2 déchiré, ascension obligatoire
A J + 2, il déchire son J2 (voile d’avant). Au-delà de la perte de cette voile cruciale pour la suite de la course, Jérémie Beyou doit régler un problème de taille : neutraliser les lambeaux de voile qui battaient au vent, à 25 m de haut, et mettaient son mât en danger. La seule solution est de grimper tout en haut de l’étai fixe qui porte cette voile d’avant pour couper ces morceaux de tissu et neutraliser le reste.

Privé de son J2, Jérémie perd du terrain sur François Gabart, il aura jusqu’à une cinquantaine de milles de retard. Il joue alors un joli coup qui le ramène à moins de dix milles du leader.

Course de vitesse
Une course de vitesse débute entre les deux solitaires. Puis il tombe dans une zone très perturbée, le contraignent à lever le pied.

À 24 heures de l’arrivée, Jérémie Beyou, alors à une petite centaine de milles du leader, reste concentré sur la performance et tente une option tactique efficace qui réduit de moitié son retard.


Les premiers mots de Jérémie Beyou à son arrivée à Pointe à Pitre
« Je suis vidé… Je suis allé au bout du bout. Dès le début de la course, j’ai eu des pépins techniques. Mais c'est de toute façon extrêmement intense physiquement sur ces bateaux-là. Tout est lourd. La moindre manœuvre demande une énergie folle. Là, sur le tour de l’île, toutes les voiles y sont passées !

C’est une belle deuxième place. Ce que je retiens, c’est que j’ai été à la lutte et dans le match du début à la fin. J’ai fait de bons coups stratégiques. L’idée était d’être offensif sachant que François (Gabart) était plus rapide que moi, mais ça n’a pas suffi ! Bravo à lui !! »

"Je n’avais plus d’énergie"
 « La grosse satisfaction, c’est l’ensemble de la saison. Surtout qu’au retour de la Solitaire du Figaro, j’étais franchement épuisé. Je n’avais plus d’énergie. Mon préparateur physique m’a super bien coaché, mais le bonhomme était fatigué. 

Répéter ses gammes, toute l’année, en Figaro, se confronter à d’autres concurrents, c’est la meilleure façon d’acquérir de l’expérience et de s’enrichir techniquement. C’est une de mes forces. »

Le premier souvenir de cette Route du Rhum qui te vient à l’esprit ?
« C’était dur. Le meilleur moment : c’est maintenant ! Les bonnes nouvelles, elles venaient du classement quand tu avais fait une bonne option, mais jamais du bateau. Ce sont des engins hyper rudes à mener en solitaire. On ne fait que de la gestion technique, de la conduite. La stratégie passe presque au second plan. »

« On savait depuis l’an dernier qu’il y avait un delta de vitesse avec Macif. Mais nous n’avons pas fait le choix d’optimisations aussi poussées que PRB, pour deux raisons : pour attendre le verdict de la Route du Rhum et pour des raisons budgétaires.

Je regrette vraiment que Vincent (Vincent Riou, skipper de PRB) ne soit pas à l’arrivée, parce que quand il est là, il performe toujours. »

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http://www.scanvoile.com/2014/11/route-du-rhum-francois-gabart-remporte.html#.VGcwWvmG-jI

Par la rédaction
Sources : Kaori - ScanVoile