Podium pour Marc Guillemot ! Samedi après-midi, le skipper de Safran a bouclé la boucle par une très belle 3e place sur la Route du Rhum, derrière l'intouchable François Gabart et Jérémie Beyou. Joli moment d'émotion pour le marin de 55 ans qui s'apprête maintenant à tourner la page.
Credit : A.Courcoux
Dans un alizé, enfin établi de 15 nœuds, le monocoque Safran a coupé la ligne d’arrivée sous un tonnerre d’applaudissements peu avant 16h HF, soit 21 heures 20 minutes et 25 secondes après François Gabart, grand vainqueur dans la classe des Imoca. Heureux et soulagé d’en finir, Marc Guillemot s’est affiché tout sourire à l’étrave de son monocoque qu’il menait en course pour la dernière fois.
Après la traditionnelle « pluie » de champagne que Marc a dédiée à son bateau, le skipper s’est confié, ému… « Cinq Route du Rhum, cinq arrivées !, savoure celui que l’on surnomme Marco. J’ai le sentiment d’avoir fait une belle course même si la plus belle, c’est François (Gabart) qui l’a faite. Aujourd’hui, il y a forcément de l’émotion car je me suis beaucoup investi dans ce super bateau bien pensé et bien conçu par les équipes de Safran et les architectes VPLP-Verdier. Quand je voyais la ligne se rapprocher, j’étais heureux que cela s’arrête et en même temps, je savais que c’était la fin d’une histoire. »
Plus qu’une course, un combat avec une pluie d'avaries !
Bien préparé, Marc Guillemot a figuré dans le trio de tête depuis la sortie de Manche, mais les conditions météo corsées des premiers jours ont occasionné une succession de problèmes sur le monocoque Safran.
« Cette transat s’est transformée en un vrai combat, il a fallu mener ce bateau dans l’adversité jusqu’au bout. Je n’ai jamais eu autant de problèmes qui en ont entrainé d’autres. Quand, à 950 milles de l’arrivée, je n’avais plus de moteur, il a fallu se battre encore. Je me suis transformé en mécanicien. Quatre fois par jour, je récupérais l’huile qui fuyait avec une canette de soda pour la remettre dans le moteur », explique Marc qui a beaucoup barré ces derniers jours, le pilote automatique consommant beaucoup d’énergie. « C’était épuisant ! Au portant, la conduite de ces bateaux est sportive et mon spi de tête était hissé sur la drisse de solent ce qui rendait Safran encore plus instable ».
La fin d’une belle histoire
Cette troisième place sur la Route du Rhum marque un tournant pour Marc Guillemot puisque qu’il s’agit de sa dernière épreuve sur le monocoque Safran. Après 9 ans de partenariat, le marin cède la barre à Morgan Lagravière qui défendra les couleurs du Groupe sur le nouvel Imoca dont la mise à l’eau est prévue début 2015.
Sur le ponton de la Darse à Pointe-à-Pitre, l’émotion était palpable. Marc a une nouvelle fois salué son équipe et cette fabuleuse aventure humaine et technique partagée avec Safran durant toutes ces années. Mais à 55 ans, le marin n’a pas l’intention de laisser son ciré au vestiaire, il accompagnera Morgan Lagravière, futur skipper IMOCA Safran, dans sa préparation pour le Vendée Globe 2016.
Sa course en chiffres
A 15 heures 59 minutes et 20 secondes samedi 15 novembre, le monocoque Safran a franchi la ligne d’arrivée de la 10e édition de La Route du Rhum. Le marin de la Trinité-sur-Mer boucle ainsi sa cinquième Route du Rhum en 13 jours 1 heure 59 minutes et 20 secondes à la vitesse moyenne de 12,92 nœuds sur une distance parcourue de 4 056 milles entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre.
Par la rédaction
Sources : Mille et Une Vagues - ScanVoile