IMOCA / A la recherche du vent perdu sur la Barcelona World Race

Ils savaient que cette zone de transition serait difficile à négocier. Avant de pouvoir rejoindre les alizés dans le nord des îles Canaries, les leaders doivent auparavant composer avec des vents faibles qui les ralentissent considérablement. 


Crédit : G Martin Raget

Pour l’heure, tout le monde est logé peu ou prou à la même enseigne, mais ce type de conditions météo a tendance à taper sur les nerfs des navigateurs. Il importe de ne pas se laisser décrocher et la crainte d’un trou de vent toujours possible, quand le reste de la flotte s’échapperait, pèse sur le mental des équipages.

Pas question d’espérer de grandes envolées littéraires de la part des tandems engagés dans cette première semaine de la Barcelona World Race. La règle du jeu est claire : en ce début de course délicat, la priorité absolue, c’est la marche du bateau. Les navigateurs d’expérience le savent, le petit temps est parfois l’opportunité de créer des écarts conséquents. Nando r Fa et Conrad Colman peuvent en témoigner, qui peinent toujours à extirper leur Spirit of Hungary des calmes de la mer d’Alboran.

Jouer les bordures
Pour l’heure, l’alternative est simple. Essayer de couper au plus court, au risque de se bruler les ailes et de se faire prendre par les calmes de la bulle anticyclonique qui s’est développée sur Madère, ou bien élargir le rayon de courbure et faire éventuellement un surcroit de route inutile. La position des quatre bateaux de tête reflète bien cette situation : Cheminées Poujoulat, le plus à l’intérieur est aussi le moins rapide des quatre, quand GAES Centros Auditivos progresse deux nœuds plus vite, mais sur une route plus éloignée de l’objectif. Jusque là, ces micro décalages n’ont pas eu d’incidence sur les classements qui restent stables. Mais gare à la faute de concentration.

Prendre le rythme
Cette situation fait en tous les cas les affaires des poursuivants immédiats du quatuor de tête. A bord de Renault Captur, Sébastien Audigane faisait le constat que l’écart s’est légèrement resserré. Sébastien et Jörg Riechers pointent maintenant à un peu plus de 60 milles des leaders, ce qui n’a rien d’irrémédiable à l’échelle d’un tour du monde. Les deux hommes en ont profité pour mettre en place un régime de quart un peu plus structuré que depuis le début de course, car à force d’être à deux sur le pont, la fatigue commençait à se faire sentir. D’autres ont trouvé le moyen de se mettre dans le rythme rapidement à l’instar de Guillermo Altadill et José Muñoz à bord de Neutrogena. Les deux hommes ont fait le choix draconien de ne pas embarquer de produits frais, pour être d’emblée dans le rythme de la course, y compris au niveau des habitudes alimentaires. Exigences de la compétition obligent, le diable se niche parfois dans des détails.


Classement à 14h00 TU :
Hugo Boss (A Thomson – P Ribes) à 22 612,9 milles de l’arrivée
Cheminées Poujoulat (B Stamm – J Le Cam) à 2,7 milles
Neutrogena (G Altadill – J Muñoz) à 3,7 milles
GAES Centros Auditivos (A Corbella – G Marin) à 24,2 milles
Renault Captur (J Riechers – S Audigane) à 64,9 milles
One Planet One Ocean & Pharmaton (A Gelabert – D Costa) à 121,9 milles
We Are Water (B Garcia – W Garcia) à 210,2 milles
Spirit of Hungary (N Fa – C Colman) à 415,1 milles

Source : Barcelona World Race