IMOCA / Carène planante, étrave volumineuse, un style racé pour Gitana 16, en construction à Multiplast

Lancée en septembre dernier, la construction du futur Imoca Edmond de Rothschild se poursuit à Vannes, au chantier Multiplast. Les contours du puzzle se dessinent. Deux des pièces maitresses du bateau, la coque et le pont, ont été démoulées avec succès cette semaine. 



Nouvelle génération au caractère bien affirmé
Ces grandes manœuvres, qui soldent près de 12 500 heures de travail d’une vingtaine de personnes, marquent la fin d’une première phase. Fini les moules, drapages et autres cuissons, place à l'assemblage.

A quatre mois de la mise à l’eau, la silhouette de carbone prend forme. Elle laisse apparaître les lignes d’une nouvelle génération de monocoque au caractère bien affirmé.


Du bel ouvrage
Mardi matin, le pont de Gitana 16 quittait son moule pour un voyage aérien de quelques mètres. Dès le lendemain, c’était au tour de la coque d’emprunter le même chemin. Si ces opérations de démoulage sont une formalité pour le chantier, le moment n’en reste pas moins solennel.

« Le démoulage est une étape clé dans la construction du bateau car c’est la première fois où nous voyions réellement les formes de ce dernier. On peut observer la pièce dans son intégralité et constater l’aspect de surface de fond de coque. 


"Observer la pièce dans son intégralité"
Ce sont des moments un peu stressants dans la vie du projet mais également très agréables car ils viennent mettre fin à de nombreuses interrogations ; nous avons toujours hâte de voir l’état de surface, de savoir si le moule n’a pas marqué la pièce, de pouvoir vérifier qu’il n’y ait pas de défauts et par conséquent, si tout est conforme aux plans des architectes. 

Aujourd’hui c’est le cas, donc c’était une très bonne journée ! » nous confiait Pierre Tissier - le directeur technique du Gitana Team en charge du suivi de chantier - à l’issue des démoulages : « Les contrôles de qualité requis ont été réalisés lors de la fabrication des pièces avant le démoulage. Nous en avons effectué à chaque étape de construction : après la pose de la première peau, lors du collage du nid d’abeilles pour vérifier son accroche et enfin la peau intérieure. Les pièces sont donc considérées comme saines.»


Un look « nouvelle génération »
Les pièces ne sont pas encore assemblées mais avec un minimum d’imagination se devine déjà le futur 60’ Edmond de Rothschild. Troisième monocoque de nouvelle génération imaginé par le consortium Verdier – VPLP, avec la collaboration étroite du bureau d’études du Gitana Team, le bateau propose un style racé : carène planante dotée d’une étrave très volumineuse pour augmenter les performances de vitesse du navire, forme de coque dite frégatée (signifie que le livet est moins large que le bouchain) afin de limiter le développé du pont et d’ainsi gagner en légèreté, diminution du franc bord ce qui accentue la sensation de largeur du bateau, pont plat, cockpit ouvert, sans oublier des foils en lieu et place des dérives droites des anciennes générations … Gitana 16 ne manquera pas de caractère.


Assemblage courant avril
Le directeur technique nous dressait les grandes lignes des étapes à venir : « Les prochaines semaines seront consacrées à la mise en place des cloisons de coque et de pont. Une fois que ces structures auront été greffées, nous pourrons fermer la boîte avec l’assemblage à proprement dit de la coque et du pont ; une étape qui devrait intervenir courant avril. Cette phase s’annonce singulière et sera une première pour les équipes car Gitana 16 est coupé au milieu du franc bord dans le sens horizontal sur toute sa longueur. Habituellement, nous faisons des assemblages pont / coque (coque jusqu’au livet) tandis que dans le cas présent la moitié de la coque est dans le pont. Sans trop entrer dans les détails techniques, cela est lié à la carène» concluait Pierre Tissier.


"Hâte de récolter les premières sensations !"
Avec une mise à l’eau programmée en juin prochain, ce sont encore quatre mois de travail intensif. « Avec ces démoulages, le projet bascule un peu plus dans le concret. Depuis des mois, avec les architectes et le bureau d’études de Gitana, nous réfléchissons aux moindres détails de ce bateau et à tous les systèmes qui en découlent. Mais là, je peux vraiment commencer à me projeter, à imaginer les premières navigations cet été et à plus long terme – même si c’est demain ! – penser au Vendée Globe qui m’attend avec ce monocoque. J’ai vraiment hâte de voir ce bateau toucher l’eau, tirer les premiers bords et surtout récolter les premières sensations » avouait Sébastien Josse, le skipper du Gitana Team.


"Un défi sportif et humain mais aussi un pari technologique"
« Le projet Vendée Globe est un challenge global. C’est bien sûr un défi sportif et humain mais aussi un pari technologique. Les choix architecturaux sont cruciaux mais la mise en œuvre de ces derniers l’est tout autant. La qualité du travail réalisé par les équipes de Yann Penfornis est vraiment à saluer. L’étroite collaboration qui existe entre le bureau d’études Gitana, par l’intermédiaire de Pierre Tissier responsable du suivi sur place, et le chantier Multiplast porte ses fruits » tenait à souligner le directeur général du Gitana Team, Cyril Dardashti.


Image : A Paulhac - Gitana SA
par la rédaction
Source : T Combot Seta