Transat AG2R / Gedimat, Generali, Agir, ils racontent : "Le scénario était impossible à écrire à l’avance"

Extraordinaire arrivée à Saint Barth hier. Thierry Chabagny et Erwan Tabarly ont gagné la Transat AG2R La Mondiale, pour 4 minutes et 4 secondes d’avance sur les deuxièmes, le duo Generali Lunven/Mahé ! Les co-skippers de Gedimat ont dû faire parler toute leur expérience et toute leur science de la régate pour s’offrir la transatlantique à armes égales. "Il fallait être concentrés jusqu’au bout du bout !" Agir Recouvrement avec Adrien Hardy et Vincent Biarnès complète le podium. Les marins racontent.



Les vainqueurs de la Transat AG2R à Saint-Barth.
Credit : A.Courcoux

Thierry Chabagny (Gedimat) : « Il fallait être concentrés jusqu’au bout du bout ! »
« C’est de la folie ! J’ai couru sept fois cette Transat AG2R, mais jamais je n’étais arrivé en vainqueur. C’est une joie énorme, une vraie explosion, surtout qu’on n’a jamais pu se relâcher avant la ligne, il fallait être concentrés jusqu’au bout du bout ! 

Mais en la passant cette ligne d’arrivée, tout qui est remonté à la surface : cette dernière nuit de folie, les retournements de situation, le fait de devoir changer d’adversaire à marquer. Et puis, Generali qui sort de nulle part. 

On ne peut pas imaginer un truc pareil, le scenario était impossible à écrire à l’avance ! Je n’ai pas dormi une seconde depuis 30 heures et mon cerveau a du mal à fonctionner avec tout ce déluge d’émotions. Gagner avec Erwan alors qu’on avait démâté voilà deux ans, c’est génial ! »

Erwan Tabarly (Gedimat) : « C’est incroyable ! »
« Je ne voulais pas revivre l’année où j’ai fini deuxième pour 4 minutes, je sais que c’est dur à encaisser. Là c’est fabuleux, c’est incroyable ! Et gagner avec Thierry, c’est encore plus beau parce qu’on est amis dans la vie. 

On a eu des discussions sur la stratégie entre nous, on a commis quelques erreurs mais dans l’ensemble nous avons souvent pris les bonnes décisions, dont la dernière ce matin. Ce n’était vraiment pas facile de laisser partir Agir Recouvrement qu’on marquait depuis de longues heures pour décider d’aller chercher Generali, qui était la nouvelle menace imprévue. C’était vraiment compliqué. »


Nicolas Lunven (Generali) : "Deuxièmes, nous sommes vraiment contents"
« Ça a été la bagarre jusqu'au bout. Hier soir, avec le dernier classement, nous nous sentions très menacés. Finir deuxièmes, nous sommes vraiment contents. Gedimat fait un vainqueur magnifique ! 4 minutes derrière, ça peut être rageant mais ça aurait aussi pu être quatrièmes au pied du podium, voire peut être même cinquième.

Nous avons passé pas mal de temps avec Bretagne CMB. Cette deuxième place, c'est peut être aussi grâce à eux. Nous nous sommes tirés vers le haut mutuellement. Car quand tu as un bateau au milieu de l'Atlantique à un demi-mille de toi, forcément tu ne veux rien lâcher. »

Gildas Mahé (Generali) : "Une bataille incroyable"
« On avait 20 milles de retard aux Canaries. Il faut aussi mettre ça dans la balance. On peut trouver ces 4 minutes dans la transat mais on peut aussi les trouver dans l'autre sens. Il faut de la mesure. C'était une magnifique Transat, on a eu une bataille incroyable. »


Adrien Hardy (Agir) : "Je suis super déçu"
« Bravo à Gedimat parce qu'ils n'ont pas craqué du tout. Leur position hier soir n'était pas du tout favorable. On était mieux qu'eux. Pour eux, ça devait être hyper dur à vivre. Ils ont continué à nous contrôler toute la nuit… et ils gagnent.

Je suis super déçu parce que l'objectif, c'était de gagner. On a été dans le coup dès le début. On a été premiers ou deuxième tout le temps. Troisième, ça ne représente pas notre place mais, c'est comme ça, c'est la régate. C'est souvent le dernier coup qui compte et là, c'était encore le cas. Il faut vraiment travailler le finish et être bon à la fin."

Vincent Biarnès (Agir) : "On ne récupère jamais"
« Physiquement, c'était dur. La première semaine a vraiment été intense avec beaucoup de vent sous spi. On a très peu dormi. On avait une dette de sommeil assez vite en début de course et finalement, on ne récupère jamais, même dans l'alizé, même quand c'est plus calme. On a barré tout le temps. On a dû mettre le pilote peut-être une heure pendant ces 22 jours dans le golfe de Gascogne et c'est tout. »



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http://www.scanvoile.com/2016/04/transat-ag2r-superbe-sacre-pour-thierry.html#.Vx5KfzDhDIX


Par la rédaction
Sources : J.Cornille - TB Press - AG2R