ITW / C'est parti pour l'Indien pour Yann Eliès : "Je devrais aller flirter avec la zone des glaces"

Hier, sur les coups de 16h20, Yann Eliès a doublé le Bonne Espérance. C’est maintenant parti pour près d’un mois dans le Grand Sud avec, à la clé, des conditions de navigation et de vie extrêmes. La bonne nouvelle, c’est que le skipper de Quéguiner – Leucémie Espoir entame cette portion délicate avec une machine en bon état et un moral en béton ! Interview.


Yann Eliès et Queguiner dans l'océan Indien
Credit : A.Courcoux/Queguiner/VG

Vous voilà dans l’Indien, un océan que redoutent les marins. Le changement d’ambiance est-il palpable ?
« Clairement. Ce matin, c’était même un peu « Verdun ». Il y avait trois mètres de creux, un ciel de traine et un vent que l’on sentait assez puissant. Le bateau se cabrait et plantait un peu dans tous les sens sur une mer bien cabossée après un passage de front. La luminosité était franchement particulière. Idem pour l’ambiance avec tous ces oiseaux autour du bateau. Le point positif, c’est qu’il ne fait pas encore trop froid. Je n’ai pas encore sorti les grosses polaires. »


A quelle sauce allez-vous être mangé dans les prochaines 48 heures ?
« Je devrais aller flirter avec la zone des glaces et même quasiment la percuter demain vers 11 ou 12 heures. J’aurai alors quelques petits empannages à placer au mieux pour rester dans une bande de vent durant une douzaine d’heures avant de repartir en bâbord amure vers le nord. Ensuite, j’aurai un choix à faire au nord des Kerguelen: soit passer très large, soit les raser. »


Vous attaquez l’Indien avec un bateau en bon état ?
« Oui. Ce matin, j’ai profité d’une petite molle pour aller faire un tour à l’avant. Hormis les autocollants sur l’étraves qui commencent à se décoller un peu, je n’ai rien vu de particulier. Pour l’instant, mis à part mon problème de hook de grand-voile au début de la course et quelques bouts qui s’abîment par-ci par-là, le bateau est vraiment en bon état. 

Reste que, comme je l’ai déjà dit, je reste vigilant et je m’assure que le matériel ne se dégrade pas trop car on le sait tous par expérience, dès que l’on doit commencer à bricoler, c’est catastrophique en termes de performance mais aussi en termes de pertes d’énergie pour le skipper. »


Et vous,  dans quel état de forme êtes-vous en ce moment ?
« Je vais bien. J’ai toutefois l’impression d’être un peu décalé au niveau des horaires depuis que je navigue autant au sud en faisant de l’est. Je ne parviens pas vraiment à trouver le bon rythme car le matin, il fait jour très tôt, vers 4 heures. 

De plus, quand ça va vite, comme ça, c’est dur de bien trouver le sommeil. Parfois, on a l’impression de ne pas faire grand-chose or il se trouve qu’on est quand même bien fatigué. C’est pour cette raison qu’il ne faut surtout pas hésiter à manger beaucou, voire à se goinfrer un peu, et à dormir dès que possible. »


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Par la rédaction
Source : Rivacom