Mini Transat / Invaincu depuis deux ans, Ian Lipinski reste prudent : "Les derniers favoris n’ont pas gagné"

Sur le plan d’eau de La Rochelle, Ian Lipinski sera au départ de sa troisième Mini Transat dimanche à 16h00 à bord de son prototype aux couleurs de Griffon. Direction Las Palmas aux Canaries dans un premier temps puis La Martinique. Le skipper de Griffon.fr fait figure de grand favori dans la catégorie des prototypes. Ces deux dernières années, il a tout gagné ! Rencontre.


Credit : Ch.Breschi

Vous faites figure de favori au départ de cette Mini Transat La Boulangère. Comment appréhendez-vous ce statut ?
"Mon statut de favori était totalement justifié sur les courses en avant-saison qui sont des compétitions souvent côtières et avec une ou deux nuits en mer. Je pense qu’au départ de la Mini Transat La Boulangère, il est un peu moins justifié car sur cette traversée de l’Atlantique, il y a de l’eau à courir, chacun va pouvoir s’exprimer et mettre en avant les qualités de son bateau. De plus, les derniers favoris sur les dernières éditions de la Mini Transat n’ont pas gagné. Cela dit, je suis très bien préparé, j’ai l’expérience de la Mini et j’ai tout fait pour me mettre en situation de victoire."


La Mini Transat se joue en deux temps. Pouvez-vous nous parler des deux étapes ?
"L’idée est de ne pas à tout prix se mettre en tête de gagner la première étape. On peut gagner la Mini sans avoir remporté l’acte 1. Ce qui est important est de ne pas s’éliminer tout de suite. 

Je vais tenter d’être conservateur dans un premier temps. Les passages du golfe de Gascogne, du cap finisterre sont des portions difficiles. Il y a des pêcheurs notamment, des cargos ! Ensuite, nous pouvons espérer des alizés et le final en approche de Gran Canaria paraît sans trop d’embuches. Les trois semaines de pause aux Canaries ne m’effraient pas. C’est un bon moyen de réparer si besoin et de bien se re-préparer pour la suite. 

La deuxième étape, c’est un peu le grand saut mais dans des conditions souvent stables avec des alizés qui ne soufflent pas au-delà des 25 nœuds. Par contre, une fois que nous sommes engagés, il n’y a pas de possibilité de faire demi-tour. C’est un peu comme une voie d’escalade, nous nous engageons et nous devons aller en haut, la Martinique en l’espèce."


Votre voilier est très abouti depuis son lancement par l’architecte David Raison et Davy Beaudart. Pouvez-vous nous le présenter ?
"C’est la version 2 du premier scow imaginé par David Raison, vainqueur en 2011 de la Mini Transat sur la version 1. Griffon tire sa force de sa polyvalence à toutes les allures. Il n’a pas de trou. Il possède une vitesse moyenne élevée. C’est un bateau que j’ai tâché de fiabiliser et de rendre le plus robuste possible. Il est pourvu de 4 ballasts, une quille pendulaire et télescopique, d’un mât basculant, de dérives asymétriques, d’une grand-voile et quatre voiles d’avant dessinées par X Voiles : un grand spi, un médium, un code 5 et un gennaker."


Un mot sur la concurrence ?
"Je vais avoir une concurrence redoutable sur cette Mini Transat. Je pense à Jörg Riechers qui est pourvu d’un nouveau proto, Erwan Le Mené, Simon Koster, Arthur Léopold Léger, Quentin Vlaminck ou encore Andréa Fornaro. Ils ont tous de l’expérience et de belles machines."

Par la rédaction
Source : TB Press