Mini Transat / Clarisse Cremer, 2e en Série : "Je me suis découvert une sacrée force mentale"

Quelle course de Clarisse Crémer ! La navigatrice de 27 ans grimpe sur la deuxième marche du podium de la Mini Transat, après son arrivée en deuxième position au Marin ce jeudi 16 novembre à 13h 15 minutes et 02 secondes (heure française). Une performance exceptionnelle pour celle qui n’avait jamais navigué en solitaire et encore moins passé une nuit en mer il y a encore deux ans.


Credit : P.Bouras

Depuis 2015 la skipper du Mini TBS s’est donné les moyens d’accéder à son rêve, ne manquant aucun entraînement ni aucune formation, et ça a payé. Après sa magnifique étape entre Gran Canaria et Le Marin où elle a constamment navigué aux avant-postes, Clarisse Crémer peut se réjouir d’avoir bouclé la Mini Transat La Boulangère de très belle manière. Elle s’empare de la deuxième place de la course avec brio.


Clarisse, vous voilà 2e de la Mini Transat La Boulangère ! Comment vous sentez-vous ?
« J’ai l’impression d’avoir eu trop de chance. Arriver en Martinique c’était vraiment mon objectif, je ne voulais vraiment pas envisager la déception. Être deuxième c’est juste magique, je suis hyper heureuse. J’ai mis beaucoup d’énergie dans cette course et c’est hyper agréable d’être récompensée. 

Ça fait 4/5 jours que c’était compliqué pour moi, j’avais une météo bizarre, je devenais folle en entendant les milles perdus à chaque classement ! J’étais tout le temps à fond et ça n’avançait pas. Alors quand j’ai appris ce matin que j’étais deuxième, je n’en croyais pas mes oreilles ! J’ai pleuré toute la nuit tellement j’étais heureuse d’arriver et d’avoir accompli tout ça. »


Ces derniers jours ont été difficiles nerveusement avec les retours des concurrents. Comment avez-vous géré ?
« Pas très bien ! Sur la première étape je n’avais pas écouté les classements, j’avais passé les plus beaux jours de ma vie. Là, c’était vraiment difficile. J’ai hâte de regarder la cartographie et la météo car j’ai eu trois jours bizarres, j’avais toujours moins de vent que ce que les fichiers annonçaient, le baromètre faisait des trucs bizarres, j’étais persuadée que j’allais me faire avoir. 

J’ai réussi à rester motivée dans la course mais ça m’a un peu gâché mon plaisir. Tu es à fond, tu n’as pas de problème technique, tu fais tout ce que tu peux toute la journée et à chaque classement tu perds 15 milles ! Tout est bien qui finit bien mais j’ai encore du mal à y croire ! »


Que retirez-vous à chaud de cette course et des deux années passées ?
« Je suis hyper satisfaite parce que je me suis découvert une sacrée force mentale. Livrée à moi-même, j’ai réussi à trouver au fond de moi des ressources pour rebondir, pour avoir le bon moral pour avancer, pour bien faire les choses. J’ai tout le temps été en mode guerrière sur cette deuxième étape, je me suis prise au jeu, je suis vraiment allée le chercher ce podium. Me rendre compte des capacités mentales que je peux avoir va me servir toute la vie, c’est une bonne leçon. »


Les chiffres de la Mini Transat
3e de la première étape La Rochelle - Las Palmas de Gran Canaria
2e de la deuxième étape Las Palmas de Gran Canaria - Le Marin
2e de la Mini Transat La Boulangère 2017
Temps de course sur la deuxième étape : 14 jours 23 heures 07 minutes et 02 secondes
Vitesse moyenne : 8,19 noeuds

Par la rédaction
Source : J.Cornille