Transat AG2R / Sébastien Simon et Morgan Lagravière deuxièmes : "On s’est vraiment battu comme des malades"

Ce vendredi, à 1h57 heure de Paris, Sébastien Simon et Morgan Lagravière ont franchi la ligne d’arrivée de la 14eTransat AG2R La Mondiale, terminant ainsi en deuxième position, une heure et neuf minutes derrière le duo vainqueur Adrien Hardy – Thomas Ruyant. Le tandem de Bretagne – CMB Performance, un des grands animateurs de la course pendant ces 18 jours de mer, termine l’épreuve avec la satisfaction du travail bien fait et le sentiment d’avoir tout donné. 


Sébastien Simon et Morgan Lagravière deuxièmes de la Transat AG2R 2018
Credit : A.Courcoux


Après avoir été en tête dès le début du golfe de Gascogne, le binôme a longtemps dominé les débats avant de tenter une option audacieuse en piquant vers l’île la plus occidentale des Canaries alors que le gros de la concurrence filait plus au sud pour accrocher les alizés. Un choix payant, même si la paire d’AGIR Recouvrement a finalement remporté la mise en persistant plus dans l’ouest.


Quel sentiment domine à l’arrivée ?

Sébastien Simon : « J’avais dit au départ que le but, c’était d’arriver à Saint-Barth sans aucun regret. C’est le cas. Avec Morgan, si on devait refaire la course, on reprendrait exactement les mêmes décisions. 

On termine deuxième, ce qui est une jolie performance. La transat a vraiment été harassante mais on n’a jamais rien lâché. On s’est relayé le plus souvent possible, à un rythme pas du tout régulier mais simplement en s’écoutant l’un et l’autre, afin de garder un maximum de fraîcheur. 

On s’est vraiment battu comme des malades. Au final, on n’a pas eu une minute pour nous. On est bien content d’arriver car mine de rien, une traversée de l’Atlantique en Figaro, c’est long. L’accueil que l’on a reçu en arrivant Gustavia a été génial. On a même eu des gens pour nous accueillir sur l’eau. Ça a été assez fort en émotions. »


Qu’avez-vous trouvé le plus difficile pendant cette course ?

Sébastien Simon : « Ça a été dur car la flotte s’est beaucoup étalée en latéral. Ce n’est jamais simple de contrôler les autres quand on n’est pas au contact et c’est pire quand on ne les voit jamais. On n’a aucun élément de comparaison mais il faut garder le rythme. Les trois derniers jours ont également été assez difficiles. 

On termine dix milles derrière Adrien et Thomas mais on s’est battu comme si on avait 200 mètres d’écart avec eux. On y a toujours cru. Quand on est sur l’eau, on y croit toujours. On a vraiment gardé espoir jusqu’au bout. On se disait qu’avec les algues et l’instabilité de l’air, ça pouvait changer la donne. »


Que retiendrez vous de cette transat ?

Sébastien Simon : « Qu’on est resté dans le trio de tête constamment et qu’on a joué nos options. Aux Canaries, ça n’a pas été facile parce qu’on est resté pendant une quinzaine d’heures avec peu de vent et l’impression d’être nettement moins rapide que les autres. Ça a été une période très frustrante. 

Globalement, on a joué la carte de la prudence en restant un peu toujours sur des trajectoires intermédiaires. On a vu l’option nord aussi, mais on la trouvait trop risquée et on est resté assez conservateur. On a dépensé beaucoup d’énergie pour gagner le petit dixième de mille qui va bien du début à la fin. »


Morgan Lagravière : "On a joué la gagne et on y a cru jusqu’à la fin"

« L’accueil à Saint-Barth est incroyable. Les gens sont vraiment au top. Ça fait du bien d’arriver et d’arriver dans ces conditions. Avec Seb, on termine vraiment avec le sentiment d’avoir fait au mieux et si on devait réécrire notre copie, on referait les mêmes choses au niveau stratégique en jouant de nouveau la prudence sur une position centrale. On a joué la gagne et on y a cru jusqu’à la fin. On finit en s’étant donné à 100% et une deuxième place, c'est très bien. »