C'est fait ! Jérémie Beyou et Charal sont qualifiés pour la Route du Rhum. Lundi dernier, le skipper et son IMOCA ont bouclé une première navigation de 1200 milles, validée par la direction de course. "J'ai été très agréablement surpris de ce que mon bateau est capable de faire dans ces allures : ses performances sont très correctes."
Crédit : Y Zedda / AleA / Charal
Dans le timing
Jérémie Beyou et Charal effacent, dans les temps, les étapes qui jalonnent la route qui mène au Rhum. De la mise à l'eau le mois dernier à la qualification, en passant par les tests de jauge, Charal Sailing Team est dans le timing.Le 13 septembre, Jérémie Beyou est parti à l'assaut de l'épreuve de qualification demandée par l'organisation de course. Pour le marin, ce fut l'occasion d'entamer une relation de confiance avec son bateau. « C'était ma première navigation en solitaire, car pour toutes nos navigations précédentes, nous étions jusqu'à dix à bord, entre l'équipe technique, la cellule performance et les navigants. J'ai vraiment apprécié ce moment seul sur mon bateau. »
En mode solitaire
Durant les quatre jours qu'a duré la qualification, le skipper a pu commencer à prendre ses marques. « Le protocole des manœuvres n'est pas différent de ceux que j'avais l'habitude de faire sur mes anciens IMOCA. A la conception de l'IMOCA Charal, on a bien entendu cherché à innover fort, mais on a aussi gardé des constantes qui marchaient bien : l'organisation de l'électronique, la vie à bord et mes routines de manœuvre. Il y a bien quelques menues différences, mais c'est à la marge ».Pas si loin au près
Parti dans un petit temps médium, Charal s'est ensuite frotté à des conditions plus toniques sur un bord de portant dans 17 nœuds de vent sur une mer plutôt plate. Puis, avant de revenir paisiblement à Lorient, Jérémie Beyou est allé chercher des conditions de près plus musclées pendant une dizaine d'heures dans du vent monté à 23 nœuds et dans une mer légèrement formée.« Forcément, quand on conçoit un IMOCA à foils pour être performant sur le Vendée Globe, on ne met pas l'accent sur les performances au près, puisque la puissance vient des foils et qu'on n'a pas de dérives droites pour maintenir le bateau. Les projections que nous donnaient les VPP (Velocity Prediction Program) sur les performances face au vent étaient assez décevantes. Mais j'ai été très agréablement surpris de ce que mon bateau est capable de faire dans ces allures : ses performances sont très correctes, il ne dérape pas et, même si je serai moins performant dans cette allure que les bateaux qui ont plus de puissance, mes vitesses sont tout à fait acceptables ».
Sur le Défi Azimut
Inscrit sur le Défi Azimut, le vendredi 21 septembre, pour sa première course avec Charal, Jérémie Beyou avait dû rentrer au port rapidement en raison de soucis d'électronique. Avant de se refaire sur les runs le dimanche où Charal a fait parler la poudre. Après une première tentative avortée, la deuxième a été la bonne. Avec un temps de 4 minutes et 52 secondes, Jérémie Beyou a écrasé la concurrence.
Crédit : Y Zedda
Source : I Delaune