Abandon de Sam Davies sur la Route du Rhum : "Je voyais la coque qui se pliait sous mes pieds" - ITW

Sam Davies doit se résoudre à abandonner la Route du Rhum. Alors qu'elle faisait face à une mer très forte dans la dépression qui balaye le Golfe de Gascogne hier, la skipper a diagnostiqué un délaminage du fond de la coque de son IMOCA Initiatives-Coeur. Impossible de repartir dans des conditions satisfaisantes de sécurité. Le monocoque est attendu à Lorient demain après-midi.


Credit : V.Curutchet / Initiatives Coeur

Sam Davies : "Je voyais la coque qui se pliait"

« J’ai découvert les soucis de structure hier. J’ai d’abord vu que la peau de mon ballast s’était délaminée. Au moment de faire un virement de bord, j’étais en train d’éponger l’eau dans ma cellule de vie, j’ai entendu le même bruit que celui du ballast, un grincement qui venait du font de coque au niveau d’un renfort longitudinal. A chaque fois que ça cognait, j’entendais un grincement. J’ai regardé un peu partout, il n’y avait pas de signe d’ouverture. J’ai constaté avec mon équipe que je pouvais continuer.

Une fois que j’ai repris un peu de vitesse, je me suis retrouvée tribord amure et donc appuyée sur le côté bâbord en mauvais état. A chaque fois que le bateau tapait, je voyais la coque qui se pliait sous mes pieds, des plis sur la peau intérieure, ça fait un peu peur. 



"J’espère protéger la zone endommagée"

J’ai contacté l’équipe pour faire une analyse avec ceux qui ont construit le bateau, je n’étais pas sereine. Le problème, c’est qu’on avait encore 4 jours de conditions avec beaucoup de vent et 4 jours au près, c’est long… 

Je n’avais pas très envie d’essayer surtout que la zone endommagée est dans ma cellule de vie, non loin des batteries. S’il y a rupture dans ces conditions, je me retrouve sans batterie, sans contact et sans énergie. 

J’ai donc décidé de faire demi-tour, direction Lorient tant que le vent me pousse dans le bon sens. J’espère protéger la zone endommagée le temps d’arriver à Lorient. Ça bougeait pas mal cette nuit, il y avait encore 50 nœuds et une mer énorme. »

Par la rédaction
Source : Frette Communication