Damien Seguin 6ème de la Route du Rhum, "J’ai appris plein de choses" - IMOCA

Damien Seguin a franchi la ligne d’arrivée de la 11ème édition de la Route du Rhum aujourd’hui à 8h55 après 14 jours, 18 heures, 55 minutes, 2 secondes de course. Une très belle performance pour ce skipper triple médaillé paralympique, né sans main gauche. Après avoir disputé l’épreuve à deux reprises en 40 pieds (2010 et 2014), il boucle sa première transatlantique en solitaire sur un monocoque de 60’. Il se classe deuxième bateau à dérives droites après celui de Paul Meilhat. 


Credit : A.Courcoux




Une course incroyable

« Je ne sais pas si c’est une course incroyable, j’ai fait ma course. Je suis parti avec l’intention de bien faire et j’ai le sentiment d’avoir bien réussi en passant les différents obstacles au fur et à mesure. 

Le début a été compliqué mais j’ai su gérer ma course. Le petit match à trois bateaux était sympa. J’aurais signé en partant pour cette 6e place. Cela s’est dessiné au fur et à mesure mais c’est top parce que je n’ai rien lâché du départ jusqu’à l’arrivée. »

La perte du gennaker

« Le moment où mon gennaker est tombé à l’eau a été un moment difficile. Nous étions déjà dans le dur depuis quelques jours. Je me battais avec mes petits copains et là il a fallu que je remonte 350 m2 de toile de l’eau tout seul. Ce n’est pas évident mais parfois, nous allons chercher de l’énergie, on ne sait trop où. J’ai eu d’autres petits soucis mais à chaque fois j’ai essayé de m’adapter et de continuer ma course du mieux possible. »

Le match à trois

« C’était super. Nous nous sommes retrouvés tous les trois, Stéphane (Le Diraison), Alan (Roura) et moi car nous n’avons pas réussi à passer sous la dorsale de l’anticyclone donc nous avons vu les premiers s’échapper au portant et nous, nous sommes restés dans la pétole à faire du près. Nous nous sommes dits que ça allait être long mais heureusement nous avons pu batailler à trois. J’ai commencé par revenir sur eux puis j’ai essayé d’accélérer et d’avoir une bonne stratégie de course. Ça a payé. »

L’apprentissage en 60 pieds

« J’ai évidemment appris plein de choses. Déjà, je me sens bien sur ce bateau. J’ai confiance en lui et c’est essentiel. J’ai également appris sur moi et sur la gestion de la course. C’est de bon augure pour la suite car il y a plein de cases qui ont été cochées sur cette traversée. »


Groupe APICIL, 2e bateau à dérives droites

« Oui comme quoi les dérives reviennent à la mode ! Elles vont valoir chères. Je vais les proposer à quelques-uns (rires). Nos bateaux sont très polyvalents. Le fait d’avoir des dérives classiques permet de jouer dans tous les types de temps. 

Mon bateau est de 2008, il n’est pas tout jeune mais il est fiabilisé et j’ai pu tirer dessus sans me poser la moindre question. Pourtant, je ne l’ai pas ménagé et il a encaissé tout ce que je lui ai fait subir. Les quatre premiers jours de course avec les trois passages de front étaient vraiment costauds. 

J’étais content du matériel que j’avais. Tout à bord n’était pas tout jeune mais ça a tenu le coup comme le bonhomme. »

Sa relation avec Jean Le Cam

« Je l’ai eu quelques fois au téléphone. Il suivait la course. C’était important de savoir Jean derrière moi. Il a préparé le bateau avec toute l’équipe. Je suis tout seul sur le bateau mais nous avons été toute une équipe à préparer cette course du mieux que nous avons pu. Je suis très content de bosser avec lui car il parle peu mais il parle bien ! (rires)»


Le skipper du 60’ Groupe APICIL a parcouru 4 291 milles à la vitesse moyenne de 12,09 nœuds et prend la 6ème place en catégorie IMOCA.

Classement IMOCA de la Route du Rhum 2018 :

1 – Paul Meilhat / SMA (arrivé le 17 novembre à 1h23’18’’)
2 – Yann Eliès / UCAR Saint-Michel (arrivé le 17 novembre à à 3h38’30’’)
3 – Alex Thomson / Hugo Boss (arrivé le 16 novembre à 13h8’58’’)
4 – Vincent Riou / PRB (arrivé à 17 novembre à 14h21’08’’)
5 – Boris Hermann / Malizia 2 – Yacht Club de Monaco (arrivé le 17 novembre à 17h 47’ 30’’)
6 – Damien Seguin / Groupe APICIL (arrivé le 19 novembre à 8h 55’ 02’’ )

par la rédaction
Source : Effet Mer