Ballasts, dérives, Damien Seguin revient sur les modifications d'Apicil : "Tout est bon à prendre" - IMOCA

Après une Route du Rhum exigeante, Damien Seguin et son équipe ont fait un état des lieux complet du bateau pour l’optimiser en vue de la saison à venir et du Vendée Globe. Depuis début janvier, six personnes s’affairent sur l'IMOCA Groupe APICIL, intégralement revu. Ce chantier va se poursuivre jusqu’à fin mars, date prévue pour la remise à l’eau du monocoque. Rencontre avec son skipper.


Crédit : F Van Malleghem

Les objectifs du chantier

Damien Seguin : « Dans un premier temps, ce chantier nous a permis de faire un état des lieux complet après la Route du Rhum car nous avons rencontré des conditions compliquées. Ensuite, nous avons cherché à améliorer la performance du bateau. Le but a été de l'alléger en essayant de gagner un maximum de poids (250 kg) sans toucher à la structure.

Puis, dans l’optique du Vendée Globe, nous avons souhaité revoir tout le câblage électronique et électrique. Généralement, c’est ce qu’on fait sur ce genre de bateau avant tous les départs de Vendée Globe mais sur mon bateau, c’est un travail qui n’avait pas encore été fait. Je suis le quatrième propriétaire de ce voilier et c’est la première fois qu’il subit un chantier comme celui que nous avons fait cet hiver. »


"Cela me servira pendant le Vendée Globe"

Damien Seguin : « C’est très impressionnant de faire un tel vide dans un bateau. L’avantage, c’est que maintenant je connais mon bateau sur le bout des doigts. Aujourd’hui, je maitrise le moindre centimètre carré de Groupe APICIL, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur. Ce sont des choses qui me serviront forcément pendant mon Vendée Globe. Tout est bon à prendre. »


"Pas eu de mauvaises surprises"

Damien Seguin : « Globalement le bateau était en bon état. Nous n’avons pas eu de mauvaises surprises sur l’état de la structure. C’est une vraie satisfaction. J’ai dans les mains un bateau qui est robuste et fiable. Nous avons tout enlevé à l’intérieur : l’électronique, l’informatique, l’électricité. La coque a été pendant plusieurs semaines complètement nue. 

Nous avons fait pas mal de modifications qui nous ont permis de gagner du poids. Nous avons modifié les ballasts qui n’avaient pas bougé depuis 2008, date de sa première mise à l’eau. Nous les avons placés davantage à l’extérieur tout en réduisant leur volume. Nous avons également fait un nouveau jeu de voiles car celui que j’avais sur la Route du Rhum avait déjà fait le dernier Vendée Globe.

Enfin, toujours dans un souci d’améliorer la performance du bateau, les dérives qui dataient, elles aussi, de 2008 ont été changées. Nous avons mis des dérives angulées, un petit peu comme des foils et à l’image de ce qu’avait SMA, le monocoque vainqueur de la Route du Rhum. Ce sont des dérives d’occasion rachetées à MONIN (bateau skippé par Isabelle Joschke) car l’objectif était d’essayer de faire mieux tout en maîtrisant les coûts. »


Pas de foils

Damien Seguin : « Quand je dis que j’ai changé les dérives sur mon bateau, certains me disent « mais pourquoi tu n’as pas mis de foils ? ». Avant tout, c’est un choix économique. De plus, si les foils sont réputés pour être très performants, on sait aussi qu’on perd en sécurité sur le bateau. Ce sont des appendices extérieurs qui amènent des contraintes fortes sur la structure même du bateau. 

L’objectif est de mettre un maximum de chance de mon côté pour terminer le Vendée Globe et clairement, les foils ne jouent pas en faveur des statistiques. Voilà pourquoi notre choix s’est porté sur les dérives angulées : c’est quelque chose de plus fiable que ce que j’avais auparavant, économiquement plus intéressant et qui maintient le niveau de fiabilité du bateau. »

Par la rédaction
Source : Effets Mer