Record de la Route du Thé pour Idec Sport en 31 jours pour Francis Joyon et ses hommes d'équipage

En s'emparant du record de la Route du Thé, Hong Kong - Londres en un peu plus d’un mois, Francis Joyon et ses quatre hommes d’équipage ont battu le temps de Giovanni Soldini de plus de 4 jours. Tout au long de ses 15 000 milles parcourus à 20,7 noeuds de moyenne, le maxi-trimaran Idec Sport, après 31 jours, 23 heures, 36 minutes et 46 secondes, aura connu à peu près toutes les conditions de vent, de mer, de soleil, de températures, de glisse, de pièges, de surprises, de chahut et d’inconfort. 


Record de la Route du Thé pour Idec Sport arrivé à Londres
Credit : A.Upton/Alea


Près d’un jour et demi d’avance à Bonne Espérance

C’est sans s’imposer le moindre stand-by météo que Francis Joyon et ses hommes décidaient le samedi 18 janvier dernier de larguer les amarres et de quitter Hong Kong.

En 8 jours d’une belle cavalcade à plus de 25 noeuds de moyenne, IDEC SPORT portait à 824 milles son avance record sur son adversaire virtuel, avant de négocier au petit trot le délicat passage à Bonne Espérance. 14 jours, 17 heures et 29 minutes après leur départ de Hong Kong, et après avoir parcouru 7 590 milles à 21,7 noeuds de moyenne, il affichait un gain sur le chrono record de 1 journée, 8 heures et 56 minutes.


L’Atlantique Sud peu coopératif

L'entrée en Atlantique est une libération. L'Indien s'est montré certes rapide, mais au prix de lourdes sollicitations du bateau en lutte face à la houle d'Ouest. Deux options s'offrent alors aux hommes d'IDEC SPORT. Suivre une route au plus près des côtes de Namibie, comme l'avait fait deux ans plus tôt Giovanni Soldini, ou chercher un point de passage du pot au noir au plus près des côtes du Brésil. Le 3 février, fort d'un joli matelas de 740 milles d'avance, Francis Joyon tranche. Cap au Nord-Ouest, vers Sainte Hélène.

A l'aube du 12 février, IDEC SPORT déplore 84 milles de retard sur son concurrent.... A défaut de virulence, le pot au noir est très vaste et le marasme météorologique semble prendre plaisir à paresser devant les étraves du trimaran géant. "

Mais l'alizé de Nord-Est est bien présent. Francis et ses boys retrouvent avec plaisir cet Atlantique Nord qui fleure bon la maison. Les écarts au compteur remontent aussi vite qu'ils avaient fondu. En 5 jours, ils reprennent les 800 milles perdus au large d'Ascension.


60 virements de bord

A court de gas-oil, ses cellules photovoltaïques privés de soleil, les hommes du bord manquent d'énergie. Radar, ordinateur, et donc, accès à l'AIS, ne sont plus accessibles. Et avec la dernière nuit de ce formidable record qui tombe sur l'Est de l'Angleterre, c'est une navigation de tous les dangers qui s'avance.

Francis Joyon  ralentit la cadence, préférant attendre les premières lueurs du jour pour négocier les piégeux derniers milles. Après de longues heures à tirer des bords contre le vent dans la Tamise - l'équipage avouera avoir viré de bord une soixantaine de fois pour rejoindre Londres.

Source : Mer et Media