Romain Attanasio prépare son deuxième Vendée Globe : "On va revenir à quelque chose d’assez spartiate"

A huit mois du départ, Romain Attanasio n'a en tête qu'un seul objectif : prendre le départ du Vendée Globe 2020. Pour son deuxième tour du monde, le marin finistérien met toutes les chances de son côté pour s'y préparer au mieux. "La deuxième fois, on ne peut pas avoir l’insouciance du bizuth." ITW.


Romain Attanasio prépare son deuxième Vendée Globe
Crédit : O Blanchet



De gros travaux sont prévus pour ce chantier d’hiver ?

Romain Attanasio : "pas vraiment. L’essentiel va consister à alléger le bateau de 600 kilos. On a décidé que c’était indispensable pour espérer être à la hauteur des meilleurs IMOCA classiques, sans foils. Grosso modo, la chasse au poids va se faire au détriment des éléments de conforts. On va revenir à quelque chose d’assez spartiate.



Comment abordez-vous votre deuxième Vendée Globe ?

Romain Attanasio : en parachutisme, on dit que c’est le deuxième saut qui fait le plus peur. On est un peu dans le même cas de figure. La deuxième fois, on ne peut pas avoir l’insouciance du bizuth. On sait à quel point c’est dur d’aller naviguer dans ces coins-là. Pas tant physiquement que mentalement. On vit avec une épée de Damoclès sur la tête en permanence : il suffit d’une avarie, de la rencontre avec un OFNI pour que l’aventure se termine. Comme on est loin de tout, cela prend une dimension dramatique supplémentaire. 

Du coup, j’ai décidé de me faire aider, de travailler avec une préparatrice mentale. A priori, ce n’était pas ma tasse de thé, mais à la réflexion, je crois que cela peut m’apporter beaucoup.

Je suis fondamentalement un solitaire dans l’âme. J’adore ça. Mais sur un Vendée Globe, entre l’éloignement, la durée et le stress de la compétition, certains moments sont plus difficiles que d’autres.



Des objectifs sportifs pour cette deuxième participation ?

Romain Attanasio : Je ne me berce pas d’illusions. Avec le bateau dont je dispose (l’ex-Synerciel de Jean Le Cam devenu Newrest-Matmut en 2016), je ne peux pas espérer mieux qu’une place dans le top 10. Je me suis fixé des objectifs en termes de temps. 

Si je pouvais mettre 85 jours (soit trois jours de mieux que la performance de Jean Le Cam en 2012-2013), je serais content. Le classement, c’est très aléatoire : cela va dépendre de la casse au sein de la flotte. Mais mis à part le podium, ça n’a pas beaucoup de sens. Je m’entraîne beaucoup avec Damien Seguin : il sera un excellent mètre étalon durant le prochain Vendée Globe.


Quel regard portez-vous sur la flotte en cours ?

Romain Attanasio : Les nouveaux foilers sont excitants. Maintenant, j’imagine mal quelle va être la vie des marins à bords. J’ai eu l’occasion d’aller naviguer sur le bateau de Sam et j’ai déjà été impressionné par la dureté des impacts. 

Sur les derniers-nés, on atteint des niveaux d’exigence physique qui me paraissent limites. Après, si j’avais à choisir, j’aurais plutôt tendance à me porter sur un des deux plans Verdier (APIVIA et Advens for Cybersecurity) qui me semblent plus vivables, moins extrêmes. Je suis aussi curieux de voir ce que donnera le plan Manuard d’Armel Tripon (L’Occitane en Provence)."

Par la rédaction
Source : Vendée Globe