Damien Seguin abandonne la Vendée Arctique, "nous n’allons pas pouvoir réparer bien et de façon satisfaisante" - ITW


Après avoir averti son équipe technique hier à 18h00 que son support d’alternateur avait cassé empêchant ainsi de recharger totalement les batteries, Damien Seguin a rallié Port-La-Forêt ce jour en fin de matinée. Le skipper de Groupe APICIL a été rejoint par sa Team qui a rapidement fait un diagnostic des dégâts à bord. "Au vu de nos premières constatations, nous n’allons pas pouvoir réparer bien et de façon satisfaisante pour repartir en course." Damien Seguin annonce son abandon sur la Vendée Arctique. 


Crédit : O Blanchet

Au vu des premières constatations, Damien - en concertation avec son équipe - a décidé d’abandonner la Vendée Arctique – Les Sables d’Olonne. Une décision prise à contre cœur pour le triple médaillé paralympique qui n’a jamais connu d’abandon jusqu’alors. Même si le choix s’est avéré difficile, il est vite apparu comme le plus raisonnable pour le premier skipper handisport inscrit au Vendée Globe. En effet, il est impossible pour Damien et son équipe de réparer correctement cette pièce dans un délai rapide. S’il reprenait sa course après réparation, Damien se retrouverait alors loin derrière ses autres concurrents et serait dans l’impossibilité de combattre à son véritable niveau. L’ensemble de la Team Groupe APICIL préfère donc se consacrer pleinement aux réparations du support d’alternateur en vue de l’objectif principal de cette année : le Vendée Globe. Une fois, la pièce réparée, Damien mettra en place un programme de navigations dense pour cet été dans le but de continuer à optimiser Groupe APICIL. Ces 36 heures de course sur la Vendée Arctique – Les Sables d’Olonne ont en tout cas donné pleine satisfaction à Damien. « Malheureusement ce début de course a été un peu écourté mais c’est toujours riche d’enseignements de prendre un départ avec d’autres bateaux et de pouvoir s’étalonner sur quelques milles. Il y a plein de choses positives à en retirer. Le bateau va bien. Je me sentais bien à bord » expliquait le skipper à son arrivée à Port-La-Forêt en cette fin de matinée. L’équipe de Groupe APICIL est déjà à pied d’œuvre pour permettre au solitaire de reprendre la mer rapidement pour finaliser sa préparation au tour du monde dont il prendra le départ le 8 novembre prochain.


Réaction de Damien Seguin, skipper de Groupe APICIL à son arrivée à Port-La-Forêt :
« Je viens de récupérer mon équipe technique à bord qui m’a apporté un café. On va arriver à la bouée de Port-La-Forêt. Malheureusement ce début de course a été un peu écourté mais c’est toujours riche d’enseignements de prendre un départ avec d’autres bateaux et de pouvoir s’étalonner sur quelques milles. Il y a plein de choses positives à en retirer. Le bateau va bien. Je me sentais bien à bord. Je félicite encore toute mon équipe pour tout le boulot qu’ils ont fait sur le bateau cet hiver.

Malheureusement il y a eu une petite casse à bord du support d’alternateur. C’est au niveau de l’énergie. Il faut savoir que sur ce type de bateau nous avons plusieurs sources pour se fournir en énergie. Il y a les hydrogénérateurs qui utilisent la vitesse du bateau, les panneaux solaires et le moteur avec un alternateur pour fournir de l’énergie. Quand on navigue au près dans les conditions dans lesquelles nous étions hier et qui devaient se poursuivre encore deux trois jours, nous n’avons pas de soleil. Je ne peux donc pas utiliser mes panneaux. De plus, au près, ça tape trop et on ne va pas assez vite donc on ne peut pas utiliser les hydrogénérateurs donc nous sommes vraiment dépendants du moteur thermique. Malheureusement, avec la casse de cette pièce, c’était impossible de recharger.

Dans ces circonstances, je ne me voyais pas continuer sans énergie. C’est trop compliqué sur ce type de bateau donc la décision a été de faire demi-tour, d’évaluer un peu les dégâts. Au vu de nos premières constatations, nous n’allons pas pouvoir réparer bien et de façon satisfaisante pour repartir en course. Et puis, je serais beaucoup trop loin des autres concurrents. Il y a aussi une question de sécurité. Il ne faut surtout pas se tromper d’objectif cette année. Il faut avant tout être prêt pour le Vendée Globe le 8 novembre.

Cette course permettait de se préparer, de tester le bateau. J’ai pu le tester dans des conditions un peu compliquées. Maintenant, nous allons remettre le bateau en état et puis nous allons aller naviguer dans notre terrain de jeu autour de Port-La-Forêt – Lorient pour continuer d’éprouver ce joli bateau Groupe APICIL. Merci à tous pour vos messages de soutien. Ce n’est jamais facile d’abandonner une course. C’est la première fois que cela m’arrive sur ce type de bateau mais voilà il faut une première et il faut savoir passer outre cette déception pour repartir de l’avant. Je sais que je peux compter sur le soutien de tous et que vous comprenez cette décision qui a été la nôtre d’en rester là sur cette Vendée Arctique – Les Sables d’Olonne. »

Source : Effets Mer