Pierre-François Bonneau s’en est allé, la course au large pleure une de ses références

 

Homme de mots, de mer et d’évasion, Pierre-François Bonneau s’en est allé, dans la nuit de dimanche à lundi. La course au large pleure une de ses références. La rédaction du Vendée Globe lui rend hommage. 

 

Crédit : Ch Breschi

Si la maladie ne l’en avait pas privé, notre ami et confrère journaliste aurait été semi-confiné avec nous, organisation et rédaction du Vendée Globe, entre une coquette maison proche du remblai des Sables d’Olonne et la tour du PC Course. Il aurait bien trouvé un coin de bureau dans la volière de la rédaction pour poser ses mots et ses idées. Il aurait visé juste. Il n’aurait pas non plus manqué de chatouiller les oreilles alentours en y glissant ces calembours dont il raffolait, en rigolant par avance du bonheur de l'avoir trouvé, celui-là.

 
Pierre-François, PFB pour la signature, PF pour les rédacteurs que nous sommes, a été moniteur, puis chef de base à l’école des Glénans. Il a également été responsable de formation à l’Institut Nautique de Bretagne. Coincer cet oiseau à plume dans une cage était illusoire. Journaliste, il a bossé à Voile Mag, Géo, Mer et Océan, Journal du Nautisme entre autres ; rédacteur, il a raconté la vie de projets sportifs, le Vendée Globe à plusieurs reprises de l’intérieur, la Transat Jacques Vabre et la Mini, qu’il avait sans doute plus aimée encore que les autres pour la liberté qu’elle porte en elle ; « Gamin » a fait organisateur de course. Il a aussi fait écrivain. Et bien. Et beaucoup.

 
Des « Livre officiel du Vendée Globe » (Chêne), Sportboat et Coureurs d’Océans (Le Télégramme), ou encore Phare des côtes bretonnes (Ouest France) avec son compère d’épopées salées, le photographe Benoît Stichelbaut. Ensemble, ils sont partis, il n’y a pas si longtemps, effectuer une rotation à bord du Marion-Dufresne, le ravitailleur austral. « Ce projet, raconte son voisin et ami de Concarneau, c’était son rêve. Nous sommes partis cinq semaines, de territoire en territoire, pour un voyage dans les mers du Sud ».

 
« Pierre-François, il était un peu comme certains photographes, que tu ne vois jamais shooter et qui, d’un coup, te sortent la bonne photo. A bord du Marion-Dufresne, je le voyais traîner çà et là, papoter sans noter, boire des coups et, à 20h30, il filait dans sa cabine pour écrire ».

 
Pierre-François Bonneau aimait les vagues, les bateaux, le rugby et François Morel ; il aimait les bons mots, les nuanciers et la distance aux choses, ce qui ne le privait pas de convictions – il portait sa parole engagée et humaniste lors des Conseils Municipaux de la Ville de Concarneau et auprès de SOS Méditerranée. Pierre-François avait 68 ans et un chat, qui va lui aussi se sentir un peu seul sur le bureau...

La famille du Vendée Globe adresse ses plus affectueuses pensées à Nicole, sa femme, et à leurs deux fils chéris, Victor et Félix.

Source : VG