Charlie Dalin, leader du Vendée Globe, face à la tempête hier : "Je ne savais plus quoi faire pour ralentir le bateau"

Charlie Dalin, le leader du Vendée Globe, est revenu ce matin à la vacation sur la forte tempête qu'il a dû traverser entre mardi et mercredi. "Fatigué" mais "soulagé", le skipper d'Apivia raconte comment il a tenu bon.

Credit : JM Liot/Disobey/Apivia


Charlie Dalin : "J’étais vraiment à la limite"

 "Je suis encore un peu fatigué de ma nuit de tempête (entre mardi et mercredi NDRL). Heureusement que cette nuit, j’ai eu un peu moins de vent que prévu, ça m’a permis de bien récupérer. Je suis soulagé d’avoir réussi à parer à cet obstacle. C’est vrai que les conditions étaient très engagées. 

J’étais toujours en train de trouver un compromis pour aller vite. Mais il fallait faire attention aux chocs parce que la mer était très formée, très désordonnée. Je ne savais plus quoi faire pour ralentir le bateau.  Du coup, j’étais toujours en train d’ajuster la trajectoire du bateau pour avoir un meilleur angle aux vagues, pour que ça tape le moins possible. 

J’étais vraiment à la limite, il y a eu quelques heures assez tendues. Quelques nœuds de plus et il aurait fallu que j’abatte. Ça allait trop vite avec le tourmentin, ça tapait trop et j’ai dû faire de la grand-voile seule pendant un moment. Et même là à un moment, je ne savais plus quoi faire pour ralentir parce que le bateau allait vraiment vite. 

Pourtant, j’avais les foils rentrés, j’avais réglé le bateau au mieux mais quand il retombait dans les vagues de toute sa hauteur, c’était très engagé. Heureusement, j’ai réussi à maintenir le cap vers l’Est. 


"Gagner mes galons de navigateur des mers du Sud"

C’était un soulagement quand le vent a commencé à baisser dans les tours. Heureusement, tout a tenu. En fait le destin a voulu que je perde mes ‘infos vent’ deux heures avant le début de la tempête. Je les ai récupérées depuis mais je ne saurais jamais quelle force de vent maximale j’ai eu dans cet épisode. C’est peut-être un mal pour un bien… Le seul indicateur que j’avais, c’était le roulement de vent dans la mâture. Je suis vraiment content d’avoir réussi à franchir cet obstacle. Forcément, j’appréhendais, mais il n’y avait pas vraiment de trajectoire alternative pour moi. 

De la fierté ? Je ne sais pas, je suis juste heureux de ne pas avoir eu de problèmes qui auraient entraîné un effet domino catastrophique. Heureusement, tout a tenu. L’écran était rouge écarlate coloré avec la force du vent. J’ai même enlevé le vent parce que c’était trop anxiogène de voir un écran tout rouge.

Je viens peut-être de gagner mes galons de navigateur des mers du Sud. Après, il reste du temps et des tempêtes et il faut les prendre les unes après les autres mais je suis content d’avoir franchi celle-là. " 


Source : Apivia