Roland Jourdain revient sur le travail du jury et les temps de bonification : "En estimant tous les paramètres, ce n'est pas facile !"

Le jury du Vendée Globe doit se heurter à un vrai casse-tête. Pour secourir Kevin Escoffier réfugié dans son radeau de survie suite à la perte de son IMOCA, la direction de course du Vendée Globe avait demandé à quatre concurrents de se dérouter pour quadriller la zone. L'histoire de sauvetage s'est bien terminée mais qu'en est-il de ces marins qui se sont déroutés ? C'est là tout le travail du jury. Un travail loin d'être évident qu'explique Roland Jourdain, trois participations au Vendée Globe à son actif.

 

Crédit : A Courcoux


"On saura mercredi la valeur du bonus"

Le scénario à suspense se confirme dans ce Vendée Globe, pour notre plus grand plaisir. Quel match devant ! Éclatant, Yannick Bestaven qui se sépare de son groupe pour rejoindre les deux premiers, un trio qui devrait encaisser les dividendes sur le court terme en profitant du flux d’une dépression située dans leur Est. 

Un Yannick virtuellement en tête puisque l’on saura mercredi la valeur du bonus qui lui est accordé par le jury pour compenser la perte de temps en course lors de l’opération de sauvetage de Kevin Escoffier. 


"Un vrai casse-tête juridique !"

À moins que Jean Le Cam ne revienne en tête, lui qui a perdu bien plus de milles dans l’histoire… Suspense. Pour les membres du jury qui doivent trancher en estimant tous les paramètres, ce n'est pas facile ! 

Il y a le temps effectif passé sur zone, pas trop compliqué à définir avec la position et la trace constante des bateaux. Puis l’estimation en gain ou perte s’ils avaient évolué dans le système météo d’origine, à traiter avec météorologues et routeurs à terre. Et aussi la fatigue et le stress, cette « cassure » dans le match engagé, qui peut freiner un re-départ en course. 

Et dans le cas de Jean comment compter Kevin à bord ? Un handicap de poids ou au contraire l’aide psychologique d’un compagnon pendant quelques jours, oui mais en comptant aussi le déchirement des adieux de ce joli couple fraîchement uni ?... 

Un vrai casse-tête juridique ! L’audimat va se passionner pour l’affaire. 

Charlie Dalin doit respirer un peu

En attendant, tout cela est aux antipodes des préoccupations de nos coureurs. Charlie Dalin doit respirer un peu après l’agacement du retour de ses deux poursuivants. 

Il a perdu gros dans ce passage de dépression, mais n’avait pas le choix et s’en est bien tiré. Ensuite, du vent plus mou devant, et peut-être quelques bobos gardés dans le secret de l’équipe. Ça fait partie du jeu ! D’autres nous témoignent de leurs soucis et dévoilent des talents de bricoleurs. 

Chez les skippers, il y a ce que l’on panse, pendant que le jury compense. Et nous, il y a ce qu’on pense…"

par la rédaction
Source : Kairos