Pot au Noir demain pour Charlie Dalin en tête du Vendée Globe, "Cela ressemble un petit peu à une étape de Solitaire du Figaro"

 

Bascule dans l’hémisphère Nord, attaque du Pot au Noir… ce week-end terrien sera sous haute pression pour Charlie Dalin et APIVIA. Psychologiquement déjà, avec ce retour « la tête à l’endroit » et, tactiquement avec ce Pot au Noir que le skipper voit comme un possible passage à niveau. 

 

Crédit : JM Liot


Pot au Noir pour dimanche soir

Record pour APIVIA et Charlie Dalin qui pointent pour la 162e fois en tête d’un classement de ce Vendée Globe ce matin 9 heures, avec 12,06 milles d’avance sur le deuxième, Louis Burton. Côté positionnement, APIVIA glisse à vitesse soutenue dans l’alizé le long des côtes brésiliennes et a doublé dans la nuit la latitude de Natal, capitale de l’état de Rio Grande do Norte. 

APIVIA et Charlie Dalin en ont terminé ce jour avec cette longue remontée Atlantique versant hémisphère Sud et font cap plein large, vers un deuxième passage de l’équateur ce soir et, surtout, l’approche du Pot au Noir pour dimanche soir. « Le Pot au Noir semble un petit peu plus costaud que ce qu’il devrait être à cette époque de l’année explique Charlie. C’est mon dossier brûlant du moment, soit trouver la zone de la porte d’entrée dans le Pot au Noir qui va influencer ma trajectoire avant et après. Je passe beaucoup de temps à travailler dessus. Je prends en compte également ce que vont faire les autres bateaux. Il devrait être facile à cette époque de l’année, mais j’ai l’impression qu’il pourrait être plus difficile qu’à l’aller. C’est le dossier qui peut être déterminant les prochains jours. »


"Le Pot pourrait redistribuer les cartes"

Les écarts sont loin de faire le grand écart pour le moment, quatre bateaux étant à moins de 100 milles du leader. Et, il y a fort à parier que tous attaqueront le Pot au Noir dans un laps de temps si réduit que cette nouvelle barrière météorologique pourrait en laisser filer pour mieux en retenir d’autres. Oui, « Potentiellement, le Pot pourrait redistribuer les cartes reconnaît Charlie. Après, il y aura du jeu avec le contournement de l’anticyclone (ndr, des Açores) ». On l’aura donc tous compris : si la course est loin d’être terminée, elle va se jouer dans un dernier tour de piste et ce, via deux chicanes que seront le Pot au Noir et l’anticyclone des Açores, à la vitesse pure, mais aussi… au mental. 

Charlie Dalin s’explique : « L’équation n’est pas si simple… Les experts ont tendance à s’arrêter sur l’état des foils, pas de foils, grands foils, petits foils, etc. Je pense que l’équation est plus complexe que cela. Tous les bateaux ont des problèmes et je ne pense pas qu’il y ait des bateaux à 100% dans la flotte. Chacun doit composer avec l’état de son bateau, de ses voiles et de ses foils ou pas. La partie mentale est aussi importante. Cela fait longtemps que nous sommes en course et il va falloir assumer ses choix et la pression d’être bien placé. Le mental et la compétence des marins sont importants. Les marins ont des points faibles, des points forts différents et certains vont être plus à l’aise dans telle ou telle situation, tel ou tel scénario. Il ne faut pas juste s’arrêter à des questions de matériels ou de foils en état de fonctionner ou pas ». L’équation est bien plus complexe qu’il n’y paraît et Charlie le sait : une vraie force !
 

"J’ai confiance dans mon bateau"

Le mot à retenir Charlie Dalin (skipper d’APIVIA) : « J’ai confiance dans mon bateau, j’apprends tous les jours à trouver des nouveaux réglages avec la configuration dans laquelle je suis (ndr, concernant le foil bâbord endommagé et la navigation bâbord amures). J’arrive à gagner de la vitesse au fur et à mesure de l’apprentissage de ce « nouveau » bateau. Il va y avoir encore beaucoup de tribord et c’est important de continuer à travailler ».

 

Une fin ambiance Solitaire du Figaro ! 

Il est clair que ces derniers 3 465,55 milles avant l’arrivée, soit ses derniers 15% de course, vont se jouer au contact, à la pression, à la réaction, à la fatigue des bateaux et des organismes… Nul doute que cette fin de Vendée Globe sera très particulière, même unique dans l’histoire du rendez-vous planétaire… « Cela ressemble un petit peu à une étape de Solitaire du Figaro que l’on va vivre ces deux prochaines semaines compare Charlie. C’est un exercice que je connais bien. Je suis convaincu que l’expérience acquise en Figaro va être importante. On est en régate maintenant… Une régate de deux semaines, une régate au contact… ».
 
Une remarque et une comparaison qui ont toute leur valeur lorsque l’on connaît le palmarès, long comme un jour sans vent, de Charlie en Figaro, avec ses titres de champion de France Elite de Course au Large en solitaire et ses multiples podiums dans la Solitaire et les autres courses de cette si exigeante catégorie. « C’est sur ce circuit que je me suis fait avec des bateaux à armes égales face à des gens extrêmement talentueux. C’est une classe qui a un très haut niveau et je pense que c’est clairement un atout d’avoir cette expérience, de pression constante, d’avoir des bateaux autour, de la régate au contact, du classement, de réagir par rapport à un phénomène météo, à des rotations de vent, en terme de rythme, d’identification des moments clés, de savoir à quel moment il faut appuyer sur l’accélérateur ou se reposer avant d’arriver sur un point chaud… Oui, je considère cette formation en Figaro comme un atout sur ce dernier tronçon ! ».
 
Source : Apivia