"Je suis contente de retrouver Isabelle Joschke" Sam Davies poursuit son tour du monde hors course, elle raconte

 

Sam Davies poursuit son tour du monde hors course. La skipper d'Initiatives-Cœur raconte sa vie à bord hors course, ce qui l'a poussé à repartir de Cape Town et son envie de terminer avec sa copine et voisine de ponton Isabelle Joschke (MACSF), elle aussi hors course.

 

Crédit : E Stichelbaut

"Je navigue dans des conditions sympas, c’est calme, il fait super chaud, j’avance correctement. Aux Malouines, les conditions étaient rudes. Depuis l'Australie j'ai du jeu dans mon vérin de quille, il bouge un peu, ça gâche un peu le plaisir, je suis un peu stressée, j'ai peur que ça s'abîme. Je suis contente de retrouver Isa (Joschke). Je ne suis pas "à fond" aussi parce qu’on ne veut pas être trop loin l’une de l’autre. C’est différent que d'être en course, je profite vraiment d'être en mer.

 

Je vais passer l'Équateur aujourd’hui, dans 6h environ, je suis à 60 milles. Ensuite il y aura le pot au noir à traverser. Il ne devrait pas être trop difficile, mais souvent quand on dit ça on est surpris ! Je surveille, il y a des grains un peu plus vers le nord, j’attaque ça avec prudence. Après, il y aura 5 jours de montée au près dans les alizés. Là je redoute un peu, vu l’état de mon vérin de quille. J’ai un peu peur car ça va secouer beaucoup. Je vais regarder avec mon équipe comment préserver au mieux mon bateau. Je vais peut-être bloquer la quille dans l’axe sur ce tronçon pour minimiser les risques et être sûre d’arriver au bout.

 

À deux, c’est mieux ! Je suis toujours en contact avec Isa (Joschke), elle a eu du mal à partir du Brésil avec les douanes. On fait un peu la même route. C’est plus sympa à deux, pour échanger et prendre les bonnes décisions, vu qu'on est hors course. Il y a aussi l’aspect sécurité. Ça m'a manqué depuis Cap Town, après avoir dépassé Ari et Alexia. Avec Isa, on a des vitesses un peu similaires. Mais c’est plus un soutien psychologique qu’autre chose. Elle est partie un peu plus tard que prévu, j’ai essayé de l’attendre mais elle est toujours assez loin. On devrait se rapprocher avant d’arriver dans des conditions plus fortes. Isa a aussi sa quille dans l’axe alors on fait une bonne équipe !

 

Un tour du monde, coûte que coûte Quand je suis repartie de Cape Town, des gens ont dû se demander pourquoi je ne suis pas partie dans l’autre sens, mais moi je voulais faire le tour du monde ! C’est un défi, une aventure. C’est surtout pour Initiatives-cœur, pour soutenir mécénat chirurgie cardiaque. Je pouvais continuer de soutenir le projet hors course, et c’est ma motivation principale. Et puis pour mon équipe, pour moi, pour mes partenaires, c’est un tour du monde que l’on a préparé, et tant que c’est encore possible, c’est important d’aller au bout du challenge. En course ou hors course, finalement il n’y a pas tant de différence. Je vais être presque plus fière de moi que si j’avais fini en course. Mais j’avoue que je galère un peu plus mentalement depuis que j’ai abandonné."

 

Source :  VG