Damien Guillou sur la Golden Globe Race 2022, course autour du monde à l'ancienne, avec PRB : "Très envie d'y retourner"

Damien Guillou s’engage avec PRB pour la prochaine Golden Globe Race. À 38 ans, le Breton va vivre seul en mer pendant plus de 200 jours pour un tour du monde sans escale, sans assistance et sans moyen moderne de communication, la Golden Globe Race. Face à des concurrents qui, comme lui, relèvent ce pari fou, Damien tracera sa route au sextant ! 


Credit : Marin Le Roux | polaRYSE 


Damien Guillou poursuit l’histoire avec PRB


Le marin, formé à la voile olympique (optimist, laser, 49er) et au Figaro connaît tout des monocoques modernes. Il saurait même dessiner les yeux fermés le 60’ PRB avec lequel Kevin Escoffier s’est engagé sur le dernier Vendée Globe. C’est lui qui, en tant que boat captain de PRB, a pris soin de ce bateau en carbone jusqu’aux dernières minutes avant le coup d’envoi. Mais il fait aujourd’hui le choix de partir sur un bateau de seulement 11 mètres et démuni de tout outil électronique… 

Confort minimaliste, cartes papiers et sextant seront ses compagnons pour cette compétition qui défie tous les codes de la navigation moderne (pas d’ordinateurs, ni d’aide à la navigation par satellite, pas de pilote automatique, …). Damien crée la surprise car ce n’est pas forcément celui qu’on imaginait s’élancer dans une telle épopée. Mais c’est en véritable amoureux de la mer et passionné de compétition, qu’il va parcourir ces 30 000 milles par les trois caps. 

Particulièrement fier de mener cette aventure avec PRB, Damien poursuit l’histoire de la société vendéenne avec les tours du monde. 


"Cette proposition m’a interpellé"

 C’est au moment du village du Vendée Globe, en octobre dernier, que le projet a commencé à germer. Alors membre de l’équipe technique de l’IMOCA PRB, Damien Guillou discute avec Jean-Jacques Laurent, Président de la PME vendéenne sur le mythique ponton des Sables d’Olonne. « Au moment où Jean-Jacques Laurent me dit ça, nous étions dans la dernière ligne droite pour préparer l’IMOCA donc je n’ai pas vraiment réagi, même si bien évidemment cette proposition m’a interpellé. Suite à cette discussion, j’ai pris le temps de me renseigner sur les dates de la course et l’idée a pris progressivement de l’ampleur. J’étais à ce stade toujours dans une réflexion personnelle. 

Après j’ai passé le pas d’en parler à ma femme et j’en ai discuté aussi avec Paul Meilhat et Anthony Marchand, deux copains d’enfance qui me connaissent bien. C’est seulement après avoir eu leurs points de vue que je suis retourné vers Jean-Jacques Laurent pour l’informer que j’avais très envie de me lancer dans ce projet, il m’a alors répondu Go ! » 


« Tous les critères sont réunis sur cette Golden Globe Race ! L’aspect course, mon amour des bateaux, de la mer, mon goût pour la préparation technique et l’aventure ! Même si ça peut sembler étonnant, je me retrouve pleinement dans cette épreuve ! J’avais suivi avec attention l’édition 2018 en me disant que c’était à la fois intéressant et osé, mais sans imaginer que je prendrai un jour le départ de cette course. Et le faire sous les couleurs de PRB ça veut vraiment dire quelque chose pour moi, j’en suis très fier ! L’histoire continue différemment en quelque sorte et je suis très content d’avoir le soutien de Kevin dans ce projet aussi. Son sens marin et ses conseils sont très précieux ! » 


Un chantier de refit total

Le monocoque qui répond parfaitement aux stricts critères de jauge de la Golden Globe Race a été fabriqué sur des plans dessinés avant 1988 (1980). Le voilier entrera en chantier pour environ deux mois comme l’indique Damien : « Nous attendons encore les autorisations italiennes pour le transport exceptionnel qui se fera par la route. Le contexte sanitaire complique un peu les choses, mais cela devrait se débloquer bientôt. Dès que nous aurons reçu le bateau, il entrera en chantier pour un refit total. Pour le moment, il est en configuration croisière. L’objectif sera de le passer en mode course et cela nécessite des changements importants. Nous prévoyons une remise à l’eau fin juin afin que je navigue tout l’été pour le prendre en main et partir en qualification de 2000 milles début septembre. » 



Pour Jean-Jacques Laurent : "J’avais très envie de retourner sur cette course"

« J’avais très envie de retourner sur cette course. Nous avons pris part à la première édition avec Philippe Péché. Et nous avons découvert un univers totalement différent du Vendée Globe. Dans le Vendée Globe, on est dans une dimension de technologie et il faut que ça aille vite. C’est passionnant. On a vu l’engouement généré par l’édition qui vient de s’achever. Sur la Golden Globe Race, on entretient un rapport avec le temps long ! 

C’est un tout autre défi, mais il est tout aussi fascinant. C’est fantastique que Damien porte nos couleurs. Il était déjà dans la famille PRB. C’est un super marin. Il est très enthousiaste et a une démarche très sérieuse. Je crois qu’il est très respectueux de s’inscrire dans l’histoire de PRB avec les tours du monde. Il a toute notre confiance et aussi le soutien de Kevin, ce qui est évidemment important pour nous. C’est une très belle histoire qui commence en vue de cette course extrêmement difficile. » 


GOLDEN GLOBE RACE 

 Départ le 4 septembre 2022 2e édition 
Vainqueur en 2019 : Jean-Luc Van Den Heede en 211j 23h 12' 
30 skippers attendus 
30 000 milles à parcourir


Source : TB Press