« Ça va être serré jusqu’à la fin » dixit Thomas Ruyant, la dernière étape au large de The Ocean Race Europe est lancée

 

Les conditions étaient idéales pour le départ de la troisième étape, avec un magnifique spectacle des IMOCA à foils, tandis que la flotte s’est déjà scindée en deux groupes… La troisième et dernière étape au large de The Ocean Race Europe est partie aujourd’hui depuis Alicante. Les 12 bateaux internationaux représentant neuf pays et embarquant des marins du monde entier ont entamé leur route en Méditerranée, vers Gênes.

 

Crédit : Sailing Energy

La flotte de The Ocean Race Europe était arrivée mercredi 9 juin après une seconde étape de trois jours en provenance de Cascais, au Portugal. La première étape était quant à elle partie de Lorient.
 
Pour contraster avec les conditions ventées auxquelles les équipages ont fait face lors des deux premières étapes, les prévisions annoncent des vents légers tout au long des 600 milles nautiques qui séparent Alicante de Gênes.
 
Bien que l’attention se porte sur les équipes actuellement sur le podium dans les deux classes, certaines équipes pourraient revenir de derrière et tenter de remporter la victoire finale.
 
Avec encore tant à jouer au départ de cette troisième étape, la tension était palpable sur les pontons d’Alicante, tandis que les équipages s’élançaient pour la dernière semaine de course.
 
« Ça va être serré jusqu’à la fin, » prévenait Thomas Ruyant, le skipper de LinkedOut, actuel leader en IMOCA. « Il est fort probable que la course ne soit pas décidée lors de cette étape, mais sur la régate côtière finale, à Gênes. »
 
Ajoutant un peu plus de piquant et de stress pour les skippers et leurs navigateurs, les conditions ont été très incertaines ces dernières semaines. Même lors du départ des pontons, il n’y avait pas d’indications claires du côté à privilégier pour le passage des îles Baléares.
 
« Il y a des options tout à droite, tout à gauche et même entre les îles, » poursuit Thomas Ruyant. « Ça va être un travail compliqué en termes de navigation, c’est certain. »
 
« Cela va être très complexe, » confirmait le navigateur espagnol Juan Vila, qui a rejoint l’équipage du VO65 Viva México pour cette troisième étape.
 
« Il y a cette décision critique de passer au sud ou au nord des Baléares, mais aussi de quand passer ce front de haute pression - vents faibles - autour d’Ibiza et de Mallorca, » ajoute l’espagnol.
 
« On pourrait voir d’importantes séparations au nord ou au sud puisque les modèles météo continuent de changer d’avis - un jour ils te disent d’aller au nord, le lendemain, ils te disent d’aller au sud. Donc on composera avec ce qu’on a. »
 
Troisièmes au classement VO65, Sailing Poland et son skipper Bouwe Bekking sont prêts à relever le défi, sur une étape qui devrait se jouer jusque dans les derniers instants.
 
« Ça va être une longue course, mais ça va être fun, » jugeait le skipper néerlandais. « Nous savons que le classement est ‘ouvert’ et beaucoup d’équipes peuvent terminer en haut à Gênes. »
 
Simon Fisher, le navigateur britannique embarqué sur 11th Hour Racing Team affirme que la flotte des IMOCA devra choisir entre des vents du large et les thermiques proches de la côte.
 
« Est-ce qu’on part au large en essayant d’aller le plus loin possible pour voir ce qui se développe ensuite ? » s’interrogeait le britannique. « Ou est-ce qu’on se décide à aller négocier les vents thermiques à la côte ? Cette option sera forcément plus chaotique, et plus longue.
 
« Donc je pense qu’on va avoir une étape intéressante, en regardant comment chaque équipe se positionne, ça va être fascinant.
»
 
Parmi les officiels présents sur le ponton d’Alicante pour souhaiter bon vent aux marins : Le maire d’Alicante Luis Barcala; Carmen Sánchez, la maire adjointe d’Alicante; Arcadi España, conseillère gouvernementale à la région de Valence ; Carolina Pascual, conseillère gouvernementale à la région de Valence ; Lyra Puisyte-Bostoem, ambassadrice lithuanienne, et Antonio Rhodes, directeur général de la SPTCV.

 Lors du stopover d’Alicante, les équipes ainsi que les organisateurs ont suivi un protocole Covid-19 strict, géré par Quirónprevención du groupe Quirónsalud, afin d’assurer la sécurité des marins, et des personnes impliquées.

Le parcours de cette troisième étape a emmené la flotte vers une bouée de dégagement au près, avant une deuxième marque de parcours situé près de l’île de Tabarca.

Les conditions étaient quasi parfaites avec 8 à 12 nœuds sous le ciel bleu. Les VO65 sont partis à 13h00 heure locale, suivis 20 minutes plus tard par les cinq IMOCA. 

En VO65, AkzoNobel Ocean Racing a réalisé le meilleur départ, avec la Mirpuri Foundation Sailing Team en deuxième position et Viva Mexico troisième.
 
En IMOCA, le bateau à dérives droites de Robert Stanjek, Offshore Team Germany a réalisé un premier bord canon, et menait au passage de la première marque de parcours.
 
Dans la foulée, les IMOCA à foils ont pu tirer profit d’angles plus favorables pour laisser le bateau allemand derrière. L’équipage de Robert Stanjek a depuis pris l’option à la côte, tout comme CORUM L’Épargne. LinkedOut, Bureau Vallée et 11th Hour Racing Team ont quant à eux privilégié l’option au large.
 
Basé sur les prévisions actuelles, les équipages devraient mettre quatre jours pour arriver à Gênes.
 
La dernière épreuve comptant pour The Ocean Race Europe sera la régate côtière de Gênes, prévue pour se tenir dimanche prochain. Celle-ci attribuera des points bonus aux trois premiers de chaque classe.
 
Avec un classement aussi serré, il est fort probable que cette ultime régate soit décisive pour déterminer les vainqueurs de cette édition inaugurale de The Ocean Race Europe. 


Benjamin Dutreux - Offshore Team Germany : "Cela ne sera pas une course de vitesse" 

“Après le premier bord de reaching, nous serons sûrement à l’arrière de la flotte mais dans les petits airs et surtout au près, nous serons plus avantagés. Cela ne sera pas une course de vitesse mais plutôt stratégique. Il faudra être patients et opportunistes. Et les foilers auront aussi toutes leurs chances quand il y aura un peu plus de vent. Cela nous motive énormément d’être à cette place-là dans le classement. Les conditions font que nous pouvons encore gagner donc on ne va rien lâcher jusqu’à Gênes !”

 

Nicolas Troussel - CORUM L’Épargne : "se faire plaisir et faire une belle course" 

“Nous allons continuer à bien naviguer, d’apprendre davantage sur le bateau, de se faire plaisir et de faire une belle course. Nous avons à cœur de faire une belle dernière étape. On va voir si on tente des choses et si d’autres routes s’ouvrent aussi. Dans tous les cas, nous serons contents de naviguer au contact car c'est là qu’on apprend le plus de choses.”

 

Louis Burton - Bureau Vallée 3 : " un gros match sur l’eau" 

“On ne sait jamais ce que cela pourra donner à l’arrivée alors nous allons essayer de pointer directement vers Gênes et surtout de continuer à apprendre sur le bateau. Nous avons pu repérer des fragilités sur le bateau et réparer immédiatement grâce à l’équipe mobilisée. Nous sommes super contents de participer à cette course, on s’amuse bien et à chaque fois c’est un gros match sur l’eau. Toutes les cases sont cochées, il ne reste plus qu’à faire mieux qu’une quatrième place sur cette dernière étape !”

 

Source : The Ocean Race