Retour sur The Ocean Race Europe et la victoire de Mirpuri Foundation, Yoann Richomme à bord d'Actual Ultim 3 sur la Fastnet Race

Yoann Richomme s'est imposé sur The Ocean Race Europe avec son VO65 Mirpuri. De retour en France, il prendra part à la Fastnet Race à bord de l'Ultim Actual, l'ancien Macif. "Pour l’instant, je n’ai navigué que quelques jours, le rythme va s’intensifier d’ici la fin du mois." Carnet de bord.


Crédit : A Courcoux


"L’exercice m’a beaucoup plu"

Voilà quasiment un mois que l’aventure The Ocean Race Europe s’est terminée par cette victoire avec The Mirpuri Foundation Racing Team. Un grand souvenir pour moi et surtout une expérience personnelle très riche.

D’abord, parce que je découvrais le bateau, dans un milieu anglo-saxon différent, avec une concurrence nouvelle. Ensuite parce que l’exercice de gérer une équipe de 23 personnes - dont 10 navigants - venant d’horizons très variés, était un vrai challenge.

C’était d’une extrême intensité, parce que la moindre décision que je prenais avait forcément des effets démultipliés, mais l’exercice m’a beaucoup plu : quand la sauce prend et que ça se termine par une victoire, c’est super agréable !

D’autant plus que l’histoire avait mal commencé par une première étape au scénario incroyable, dont nous avions finalement pris la dernière place à Cascais. Clairement le moment le plus difficile de la course, qui nous a contraints à courir derrière le score pendant quasiment tout le reste de l’épreuve.

Heureusement, nous avons su tout de suite enchaîner par un succès sur la régate côtière de Cascais et une victoire sur la deuxième étape à Alicante, ce qui a empêché le doute de s’installer et nous a permis de nous remettre tout de suite dans une dynamique positive.

Grâce à notre nouvelle victoire sur la troisième étape à Gênes, nous avions notre destin entre nos mains sur le dernier côtier. Il y avait forcément de la pression parce que nous étions dans la peau du chassé, mais c’est la même que j’ai connue, par exemple, sur ma dernière Solitaire du Figaro (en 2019), quand j’étais en tête au général avant la dernière étape.

Dans ce cas, il faut essayer de ne pas sortir du schéma prévu et se concentrer sur ce que tu sais faire. C’est ce que j’ai dit à l’équipage : “Gardons le même esprit, naviguons normalement, sans surjouer.” Mon expérience, mais aussi celle de Nico Lunven, qui a déjà connu, lui aussi, ce cas de figure, m’a aidé à rester calme : il n’y a pas eu de stress négatif, ce qui nous a permis de rester efficaces et de remporter cette dernière régate et la course.


"Un gros coup de décompression derrière"

Depuis que je suis rentré en Bretagne, j’ai d’abord pris pas mal de repos, parce que cette aventure m’a quand même pompé beaucoup d'énergie, surtout d’un point de vue émotionnel. Ça a été trois mois très intenses, donc il y a eu un gros coup de décompression derrière !

Mais rassurez-vous, je me suis vite remis à l’eau et mon été va désormais se passer sur trois coques, et plus précisément en Ultim, puisque je navigue depuis quelques jours avec l’équipage d’Actual.

C’est une démarche de ma part : après avoir suivi le Trophée Jules Verne ces dernières années, je me suis dit que c’était vraiment dommage de ne jamais avoir fait un tour sur ces bateaux - à vrai dire, je n’avais jamais postulé. Ce que j’ai fait cette fois-ci, et Yves Le Blevec m’a proposé de venir naviguer avec eux pour découvrir le bateau.


le Fastnet en août

L’expérience est vraiment très intéressante : il y a une dose de technologie clairement supérieure à ce que j’ai connu sur mes précédents supports et j’ai forcément des choses à apprendre en vue de mes futurs projets, notamment en Imoca.

Pour l’instant, je n’ai navigué que quelques jours, le rythme va s’intensifier d’ici la fin du mois, avant d’enchaîner par le Fastnet en août. Je vais découvrir tout ça dans les semaines à venir, c’est un beau programme estival !


Source : Y Richomme