La Solitaire s'élance dimanche, Tom Laperche grand favori, les forces en présence à 48 heures du lever de rideau

 

Pour sa 52e édition, La Solitaire du Figaro ne déroge pas à la règle qui fait sa réputation. Entre les cinq femmes aux palmarès prometteurs et les sept étrangers qui, de plus en plus, menacent de bousculer la norme au royaume des batailles à armes égales en solitaire, tous les talents et les ingrédients sont réunis pour donner lieu à de nombreux rebondissements. Petit tour d'horizon des forces en présence à 48 heures du lever de rideau sur le premier parcours entre Saint-Nazaire et Lorient.

 

Crédit : A Courcoux

Corentin Horeau : "Aller le plus vite possible"

« Comme tous les ans, s'aventurer à donner un pronostic, ce serait prendre un risque énorme. C'est un beau plateau qui est réuni ici. Je me méfie de tout le monde. Il faudra rester sur le qui-vive jusqu'à notre retour ici à Saint-Nazaire dans un mois », lance Corentin Horeau (Mutuelle Bleue pour L'Institut Curie), qui fait son grand retour sur le circuit après cinq ans d'absence. 2e au classement général en 2014, le skipper trinitain revient avec des ambitions renouvelées après s'être essayé à d'autres supports sous d'autres cieux, notamment à bord de trimarans Ultim lors de tentatives sur le Trophée Jules Verne. Pourtant, pas question de se départir de l'humilité de rigueur qui s'impose face à une concurrence toujours aussi redoutable : « Quand on se retrouve sur l'eau bord à bord, je ne regarde pas le nom écrit sur la grand-voile, je m'en fiche. J'essaye juste d'aller le plus vite possible pour doubler cet adversaire, quelle que soit son expérience. L'arrivée du Figaro Bénéteau 3 ouvre un peu le jeu. Les jeunes, qui débarquent, percutent tout de suite. Alors qu'avec son prédécesseur, c'était plus difficile de percer dès la première ou la deuxième année, » ajoute celui qui se réjouit de revenir dans la bataille avec l'objectif de reprendre vite ses marques aux avant-postes.

Gildas Mahé : "Un sacré coup de jeune" 

De son côté, Gildas Mahé (Breizh Cola) constate aussi que la partie s'annonce encore terriblement disputée, notamment face à des jeunes talents, à l'image de Tom Laperche (Bretagne - CMB Performance), qui a décroché un podium l'an passé au terme de sa deuxième participation. « Je suis le doyen, mais je ne me sens pas vieux ! La flotte a pris un sacré coup de jeune. Mais ce n'est pas pour ça qu'il n'y a pas de concurrence, bien au contraire. J'ai l'impression qu'il y a pas mal de petits jeunes qui tournent bien et qu'il y a beaucoup de monde capable de bons coups ! J'en fais partie. J'ai bien progressé dans la maîtrise du bateau », complète le concurrent le plus âgé qui s'est entraîné à Lorient. À 46 ans, fort de sa solide expérience, il figure légitimement - tout comme Alexis Loison (Région Normandie) et ses quinze participations au compteur -, parmi les têtes d'affiche de cette 52e édition.

 

Eric Peron : "La jeune garde bouscule la hiérarchie"

Eric Peron (French Touch), vainqueur de la dernière étape en 2019 complète cette analyse : « pour moi, il y a trois groupes. Le premier est constitué d'anciens qui restent très constants dans leur façon de naviguer. Grosso modo, tous les vainqueurs d'étape. Le deuxième se compose de solitaires un peu plus suiveurs, mais qui restent toujours très performants et manœuvrent très bien leur bateau. Ils peuvent perturber le classement. Et puis, il y a la jeune garde qui bouscule la hiérarchie. Sans compter tous ceux qui progressent et menacent de jouer les trouble-fêtes : ils sont nombreux. Tout cela fait que le jeu est très ouvert », indique le skipper du monotype reconnaissable à sa livrée tricolore, réputé pour son audace et son côté joueur qui s'efforcera, sur sa dixième participation, de « ne pas perdre La Solitaire sur une option hasardeuse. »

 

La course dans la course des étrangers 

L'une des autres constantes de ces dernières années reste la montée en puissance progressive des skippers étrangers engagés dans la course. Ils se mesurent les uns les autres dans les lignes du Trophée Vivi, inauguré en 2019 à l'arrivée du Figaro Bénéteau 3 pour valoriser celles et ceux qui franchissent le pas et viennent s'aventurer sur la plus « frenchy » des épreuves en solitaire. Ce classement a d'abord récompensé le Britannique Alan Roberts (Seacat Services), puis l'Irlandais Tom Dolan (Smurfit Kappa - Kingspan), qui, fort de sa 5e place au classement général au terme de sa deuxième participation, en est le vainqueur en titre. Cette année, la lutte pour ce prix international pourrait se jouer à trois, avec l'Helvète Nils Palmieri (TeamWork), vainqueur de la Transat en double Concarneau - Saint Barthélemy au printemps dernier. Qu'ils viennent des vertes vallées de l'Irlande ou des montagnes suisses, ces nouveaux visages, qui ne manquent pas de talent, n'ont certainement pas fini de jouer des coudes dans les rangs d'un classement général au temps, dont chaque place vaut cher.

 

Les cinq vainqueurs d'étapes et les podiums au classement général 

Fabien Delahaye (Groupe Gilbert) : vainqueur de la première étape, 2e de La Solitaire du Figaro et Champion de France Elite de Course au large en 2011
Corentin Horeau (Mutuelle Bleue pour l'Institut Curie) : 2e de La Solitaire du Figaro 2014 
Tom Laperche (Bretagne – CMB Performance) : 3e de La Solitaire du Figaro en 2020 
Alexis Loison (Région Normandie) : vainqueur de la première étape en 2014 
Xavier Macaire (Groupe SNEF) : vainqueur de la 1ère étape en 2020, 3e de La Solitaire Bompard Le Figaro en 2015, 2e en 2013 
Gildas Mahé (Breizh Cola) : vainqueur de la 3e étape en 2014, 2e de la Solitaire du Figaro en 2019 Eric Peron (French Touch) : vainqueur de la 4e étape en 2019

 

Source : C Concetti