Armel Le Cléac’h et Kévin Escoffier vainqueurs du Défi Azimut, "Il y a beaucoup de fluidité dans notre préparation"

Le duo Armel Le Cléac’h et Kevin Escoffier s’est imposé à l’issue d’un parcours de 380 milles dans le golfe de Gascogne dimanche dernier face à Sodebo Ultim 3 et Actual Ultim 3 (SVR Lazartigue a abandonné sur avarie). Six mois après sa mise à l’eau, le Maxi Banque Populaire XI s’offre donc la victoire pour sa première compétition officielle. De quoi aborder avec sérénité la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre, dont le départ sera donné le 7 novembre prochain.

 

Crédit : J Lecauday

Dimanche en fin de matinée, Armel Le Cléac’h et Kevin Escoffier pouvaient savourer : ils ont franchi en tête la ligne du Défi Azimut à l’île de Groix. Les deux hommes sont venus à bout des 380 milles à parcourir dans le Golfe de Gascogne en devançant Thomas Coville et Thomas Rouxel (Sodebo Ultime 3) de 12’58’’ ainsi qu’Yves Le Blevec et Anthony Marchand (Actual Ultime 3) à 1h02’22’’.

Armel Le Cléac'h : « C’est forcément bon pour le moral »

Auteur d’un départ prudent, le duo a viré en tête après 1h30 de course et ne l’a plus quitté jusqu’à l’arrivée. Armel raconte : « Les conditions n’étaient pas dantesques et le vent peu soutenu. Après avoir essuyé un orage dans la nuit, on a fait l’accordéon avec Sodebo mais on a gardé une avance conséquente pour ne pas stresser et finir en tête ». « Nous avions à cœur de nous confronter, de nous mettre dans le rouge et de passer un cran supplémentaire dans notre compréhension du bateau », apprécie Kevin. Certes, ils reconnaissent que le format de la course était « minimaliste » par rapport à ce qui les attend lors de la Transat Jacques Vabre. Mais cela ne les empêche pas de se réjouir. « L’emporter dès la première course de Banque Populaire XI, c’est forcément bon pour le moral », souligne Armel. Six mois après la mise à l’eau, cette première confrontation avec les autres Ultimes est riche en enseignements. « Il y a beaucoup de satisfaction à constater que le bateau progresse et que tout le travail de l’équipe cet été porte ses fruits ». « 

"Une évolution avant la Transat Jacques Vabre"

Avant de s’envoler et de batailler avec les autres maxi-trimarans, le Maxi Banque Populaire XI a été immobilisé au chantier pendant plusieurs semaines. « Les observations de chaque membre du Team Banque Populaire durant notre tournée méditerranéenne en juin nous ont permis d’améliorer une multitude de détails pour fiabiliser le bateau », assure le skipper breton.

À la tête du Team, Ronan Lucas confirme : « nous avions constaté que le bateau était bien-né. Il ne s’agissait donc pas d’une révolution mais d’une évolution avant la Transat Jacques Vabre ». Les systèmes de gestion des foils ont été remaniés et une nouvelle voile, le J1, a été dessiné et installé. Mi-octobre, l’Ultime sera également doté d’une nouvelle dérive pour gagner en performance.

Impatients de « continuer à apprendre »

Néanmoins, la précieuse expérience de chacun pousse à la prudence et à l’humilité. « Nous avons un bateau pour bien figurer par rapport aux autres mais ne nous enflammons pas », précise ainsi Ronan. « Tout peut aller très vite sur un Ultime, nous devons rester vigilants », poursuit Armel. Dès mercredi, le Maxi Banque Populaire XI retrouvera le large pour un stage à Port-La-Forêt aux côtés des quatre autres Ultimes. Une navigation de près de 48 heures est prévue avec des conditions plus musclées, un nouveau test à trois semaines de la transatlantique. « En se confrontant aux autres, on sort de nos habitudes et on apprend à régler différemment le bateau », décrypte Armel, impatient de « continuer à apprendre » sur l’eau.

À l’issue du stage, l’Ultime restera à quai pour des vérifications techniques. Armel Le Cléac’h et Kevin Escoffier - accompagnés de Ronan Lucas et Kevin Peponnet - en profiteront pour disputer le Spi Ouest-France Banque Populaire Grand Ouest en Figaro. Ensuite, retour au maxi-trimaran avec les dernières navigations avant de rallier Le Havre. Banque Populaire XI est attendu dans le port normand à partir du 28 octobre prochain.

À l’évocation de cette course contre-la-montre avant le départ, Armel se veut rassurant et apaisé : « nous sommes dans les temps de ce que nous nous sommes fixés. Il y a beaucoup de fluidité dans notre préparation et nous ferons tout pour la conserver jusqu’au départ ». Une façon d’aborder avec sérénité le grand rendez-vous de la fin de saison et les 7 500 milles (13 890 km) à parcourir pour vivre les joies d’une arrivée en Martinique en novembre prochain. 

Source : D Gallais