Jules Delpech cavalier seul, le gros de la flotte de la Solitaire longe la dorsale, "C’est un moindre mal cette route" dixit Fabien Delahaye

 

Les 34 marins de La Solitaire du Figaro ont enroulé cette nuit le phare du Fastnet, seule marque de parcours de cette ultime régate. Les voilà désormais en route, cahin-caha, vers la Loire-Atlantique et le port de Saint-Nazaire où le village des arrivées ouvrira ses portes demain, mercredi. 

 
Crédit : A Courcoux


Jules Delpech tente une “Troussel” 

Cet après-midi, la flotte est étalée sur 25 milles en latéral. Le bizuth, Jules Delpech (Orcom) fait cavalier seul au nord de l'orthodromie, tentant ce que les figaristes appellent dans leur jargon une “Troussel” (quand une option isolée et extrême passe). Le jeune marin ose et n’a certainement rien à perdre. Le plus gros de la flotte a opté pour une trajectoire qui lui permet de longer la dorsale et gagner dans le sud. Les marins se positionnent de manière à toucher au plus vite le flux de nord ouest dont les prémices se font déjà ressentir. Il sera alors temps d'empanner pour se remettre sur la route directe. 


Fabien Delahaye : "On évolue en bordure de la dorsale"

Cet après- midi, les grands spis sont de sortie, le ciel s’est éclairci. Express, l’un des trois bateaux
accompagnateurs, a pu joindre Fabien Delahaye (Groupe Gilbert) en début d’après-midi : 
« Après une nuit bien humide, je suis au portant sous spi et sous le soleil, je fais sécher le linge et je mange. C’est un moindre mal cette route, même si elle n’est pas optimale. J’étais par le travers de Gildas Mahé (Breizh Cola), il est à 5 milles derrière maintenant. Il y a plus de pression dans l’ouest. J’ai passé le Fastnet avec TeamWork (Nils Palmieri) et il est toujours à côté de moi. Depuis qu’on est sorti du front, on évolue en bordure de la dorsale et le vent est stable. Le pilote barre bien, j’ai fait pas mal de siestes. Il faut en profiter pour le moment, car je ne sais pas si cela va durer. Il y a une houle de travers qui est de plus en plus forte. Elle vient du cyclone qui est passé de l’autre côté de l’Atlantique et ça nous amène cette houle d’ouest créée par le vent fort. Ce train de vagues arrive de là, c’est bizarre parce qu’il n’y a pas beaucoup de vent. Depuis le départ, on est censé avoir moins de vent tout le temps. Et en fait, c’est passé partout plus vite. Nous en avons encore pour 24h à évoluer comme ça dans ce portant de nord-ouest un peu variable entre le nord et l’ouest. Ça sera plus perturbé en approche des côtes françaises. »

 Source : C Concetti