Nathan Outteridge et les Japonais remportent le France Sail Grand Prix à Saint Tropez, Besson : "On termine sur une bonne note"

 

Nathan Outteridge n’a pas usurpé son surnom de « sorcier du petit temps ». Le barreur de l’équipe japonaise qui a appris à naviguer dans les vents légers et capricieux du lac Macquarie, chez lui, en Australie, a montré une fois de plus tout son talent dès que les conditions deviennent délicates. Ce fut le cas ce dimanche dans le golfe de Saint-Tropez. Les Japonais remportent le France Sail Grand Prix – leur deuxième victoire de la saison -, devant les Espagnols et les Américains. Les Français, de leur côté, quittent la Côte d’Azur sur une note satisfaisante, terminant sur le podium de la dernière course en flotte.

 

Crédit : I Roman / SailGP

Changement d’ailes… et de leaders 

La grande inconnue de ce dimanche à Saint-Tropez, en dehors du score final, culminait au dessus des ponts des F50 : pour la première fois, les 8 équipages ont régaté avec la grande aile rigide (29 m de haut), aile testée très rapidement à Aarhus, mais pas par tous et jamais en régate. Leigh McMillan, le régleur d’aile du France SailGP Team la découvrait ce matin. Le bateau tricolore était le premier sur l’eau pour que l’équipage (retour à 5) puisse se familiariser avec cette grande dame, sentir le comportement du bateau, surtout dans les manœuvres. Et tous les teams ont eu une paire d’heures, avant les compétitions, pour prendre la mesure de leur nouveau « moteur ».
 
Il fallait bien booster un peu les bolides de 50 pieds car la brise thermique n’a jamais soufflé à plus de 7/8 nœuds, empêchant souvent les catamarans de se hisser sur leurs foils. En plus d’être erratique en force, le vent a eu du mal à se stabiliser en direction : des bascules de plus de 40 degrés ont plusieurs fois rebattu les cartes et redistribué les atouts pendant les courses. La plupart des équipes ont donc alterné le meilleur et le pire, et ce sont les Néo-Zélandais de Peter Burling qui vont en faire les frais. Derniers de la manche 5 – une régate remportée haut la main par les Danois - les Kiwis voient filer leur ticket en finale dans les mains des Japonais…
 
Le combat fut sans merci sur les lignes de départ pour tenter d’accéder à cette ultime course à trois. Lors de la manche 4, une pluie de pénalités s’est abattue sur six des huit concurrents. Dans l’ultime régate de qualif’, les Britanniques ont écopé de 4 points de pénalité pour avoir forcé le passage et percuté le bateau espagnol au coup d’envoi…
 

Coup de théâtre et coup double japonais 

La finale opposant les teams américaine, japonaise et espagnole n’a pas été exempte de rebondissements. Une fois de plus, le jury est intervenu pour sanctionner des fautes, laissant les Américains s’envoler loin devant. Les hommes de James Spithill semblent alors être sur le point de remporter leur toute première finale du championnat. Mais une énorme bascule de vent dans le dernier bord de portant offre à Outteridge et son groupe l’occasion de prendre les commandes.
 
Le quadruple champion du monde et champion olympique de 49er (2012), grand expert du Moth à foil et ancien barreur de l’America’s Cup remporte à Saint-Tropez son deuxième événement de la saison (après Tarente en Italie). « Le vent a tourné dans tous les sens. C’était une course tellement compliquée et stressante, on est super contents ! » reconnaît Outteridge quelques minutes après sa victoire. Cette performance en France propulse le clan japonais en tête du classement général de SailGP après 5 actes, devant les Américains et les Australiens.
 

Les Français satisfaits de leur dernière journée 

 « Soyons sûrs de faire les courses à 100%, pas à 80 ! ». Ce matin dans la base française, Billy Besson a harangué ses troupes. Quelques mots simples pour rappeler à tous (et à lui-même) l’importance de ne pas gâcher les occasions en commettant des erreurs évitables.
 
Après une mauvaise entame samedi, ils ont montré aujourd’hui un bien meilleur visage : 4e et 3e. « On termine sur une bonne note, reconnaît Billy à l’issue de la journée. On s’est bien battus et on a été inspirés alors que les conditions étaient compliquées. On a joué avec les gars devant, donc c’est top, on est heureux de terminer comme ça ! »
 
Le bilan comptable n’est pas à la hauteur des espérances et les Français ont besoin de trouver plus de régularité. Mais c’est également le cas pour la plupart de leurs rivaux. Car contrairement à la saison précédente, la hiérarchie est aussi fragile que les écarts en points sont faibles au classement général. Dans moins d’un mois, on ouvre à nouveau les compteurs à Cadix, pour le Spain Sail Grand Prix (9-10 octobre).
 

CLASSEMENT DU FRANCE SAIL GRAND PRIX

1- JAPAN / Nathan Outteridge / 10 points
2- UNITED STATES / Jimmy Spithill / 9 points
3 - SPAIN / Phil Robertson / 8 points
4- NEW ZEALAND / Peter Burling / 7 points
5- DENMARK / Nicolai Sehested / 6 points
6- GREAT BRITAIN / Ben Ainslie / 5 points
7- FRANCE / Billy Besson / 4 points
8- AUSTRALIA / Tom Slingsby / 3 points

 

CLASSEMENT GÉNÉRAL PROVISOIRE SAILGP APRÈS 5 ACTES

1- JAPAN / Nathan Outteridge / 37 points
4- UNITED STATES / Jimmy Spithill / 35 points
1- AUSTRALIA / Tom Slingsby / 35 points
2- GREAT BRITAIN / Ben Ainslie / 34 points
6- SPAIN / Phil Robertson / 31 points
5- NEW ZEALAND / Peter Burling / 30 points
8- DENMARK / Nicolai Sehested / 28 points
7- FRANCE / Billy Besson / 27 points

Source : V Bouchet