Dernier check effectué sur MACSF avant la Jacques Vabre, Isabelle Joschke et Fabien Delahaye, "deux solitaires qui se croisent à bord"

L'IMOCA MACSF a été sorti de l'eau jeudi pour une dernière vérification avant la Transat Jacques Vabre sous le regard d'Isabelle Joschke et de Fabien Delahaye. Un aller - retour sur la terre ferme pour un petit check avant de retrouver son élément hier.

 
Crédit : MACSF

Quelles sont les dernières modifications effectuées sur l’IMOCA MACSF ?

Florien Giffrain, boat captain : Nous avons principalement travaillé sur le vérin de quille au retour du Vendée Globe. Ce dernier a été partiellement modifié, avec la mise en place d’un système hybride, à moitié monotype et à moitié custom (inspiré de l’ancien système) de manière à gagner en fiabilité. La chape a été changée, la pièce cassée pendant le Vendée Globe est aujourd’hui plus importante et plus solide, la tige du vérin également. La fiabilisation du système de quille est une étape clé du chantier sur IMOCA. Comme le vérin est une pièce prototype, chaque sortie en mer permet de tester les derniers ajustements et de déterminer ce qu’il reste à améliorer.


D’autres modifications doivent-elles être apportées ? 

Florian Giffrain : Le plus gros des opérations a déjà été effectué à bord. Nous sommes sur les dernières finitions et poursuivons jour après jour notre travail de fiabilisation. Nous pourrions presque partir maintenant ! Nous avons l’avantage de bien connaître notre IMOCA désormais. On l’a déjà préparé pour un Vendée Globe et cela simplifie grandement les choses. Mise à part la modification partielle du vérin, aucune opération majeure n’a été effectuée par rapport au dernier chantier.

La préparation de l’IMOCA est-elle différente selon qu’il s’agit d’une course comme le Vendée Globe, de plusieurs mois, en solitaire, ou d’une course plus courte, en double, comme la Transat Jacques Vabre ?


Marine Viau, coordinatrice générale : Pour commencer, l’équipement de spare embarqué pour la Transat Jacques Vabre est plus léger, car la durée de la course est moindre comparée à celle d’un Vendée Globe. Nous avons fait le choix de ne pas emporter certains équipements, comme un deuxième désalinisateur par exemple. On charge également moins de matériel de composites. Finalement, on embarque un peu moins de tout.

Il y aura neuf voiles à bord, comme sur un tour du monde en solitaire, car il s’agit d’une règle de la Classe IMOCA. La météo s’appréhende plus facilement sur un parcours de quinze à dix-huit jours en Atlantique que sur un Vendée Globe, le choix des voiles sera donc peut-être différent. Isabelle et Fabien pourront par exemple choisir d’avoir davantage de voiles de portant que de voiles de près ou inversement. Enfin, au niveau technique global, pour un Vendée Globe comme pour une Transat Jacques Vabre, l’équipe technique garde la même priorité : que le bateau soit fiable.


Comment équipez-vous l’IMOCA pour cette course en double ?

Marine Viau : Au niveau du couchage, les équipements à bord ne vont pas changer, car les deux skippers ne dorment jamais en même temps. Nous conservons donc un seul matelas sur la bannette. Concernant l’avitaillement, Isabelle et Fabien ont des goûts et des habitudes alimentaires différents. Par conséquent, chacun a préparé son sac d’avitaillement de manière autonome. Pour les gamelles et autres, on reste sur un équipement individuel très restreint, c’est-à-dire qu’à part emmener une assiette chacun et leurs couverts, il y a très peu de matériel à prévoir en plus par rapport à une navigation en solitaire.

Finalement, dans le cadre d’une navigation en double, on parle plutôt de deux solitaires qui se croisent à bord. En dehors du cadre de certaines manœuvres, lors desquelles ils vont opérer à eux, on reste sur une configuration de solitaire, en alternance.


L’IMOCA MACSF est adapté à l’usage de sa skipper Isabelle Joschke. En raison de la présence de Fabien Delahaye, devez-vous modifier la configuration du voilier ?

Marine Viau : Au niveau ergonomique nous n’avons rien eu à changer. Il faut garder en tête que l’année prochaine, nous allons repartir avec une configuration de course en solitaire pour la Route du Rhum. Par conséquent, pour le co-skipper d’Isabelle sur la Transat Jacques Vabre, nous ne pouvions pas nous permettre de faire des modifications majeures à bord. Fabien sait s’adapter, nous avons beaucoup de chance.


Source : MACSF