Alors que c’est désormais dans moins de dix jours que le coup d’envoi de la 15e édition de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre sera donné et que l’Ocean Fifty aux couleurs de Koesio patiente depuis hier dans le bassin Paul Vatine au côté des 78 autres bateaux de la flotte, le vendéen Xavier Macaire évoque pêle-mêle ses nouvelles sensations en multicoque, ses ambitions au côté d’Erwan Le Roux, la Route du Café - course à laquelle il a déjà participé une fois en 2019 en double avec Arnaud Boissières en IMOCA - , mais aussi les différences avec le Figaro Bénéteau, support à bord duquel il excelle et à récemment terminé deuxième de la Solitaire du Figaro.
Crédit : A Courcoux
Du Figaro à l’Ocean Fifty
« En multicoque, il s’agit d’une autre manière de naviguer. En Figaro, la machine a plutôt intérêt à suivre le skipper. En Ocean Fifty, c’est un peu l’inverse car le bateau peut très vite prendre le dessus. Il faut donc gérer pour être bien en cohésion avec la monture. Il faut aussi trouver le bon rythme et ce n’est pas si simple car le trimaran subit beaucoup de mouvements, beaucoup d’à-coups. Il faut s’y faire tout en composant parallèlement avec les paquets de mer et les bruits. Quand ça va vite, on a beau être à l’intérieur, on n’arrive pas à dormir. C’est trop violent. On doit s’adapter mais c’est hyper intéressant, hyper excitant. C’est un plaisir immense de naviguer sur ce type de machine, de pouvoir tirer des bords endiablés à 25-30 nœuds. Ça l’est d’autant plus avec Erwan qui gère sa monture de main de maître. »
Les ambitions avec Erwan
« Le fait qu’Erwan ait déjà gagné à trois reprises cette fameuse Route du Café légitime totalement ses ambitions de victoire. Il a un bon bateau et, de mon côté, je pense pouvoir être capable d’apporter des choses intéressantes à certains moments, sur le plan de la nav’ et des réglages notamment. Je crois que le trio machine – skipper – co-skipper fonctionne très bien et qu’il a des chances de faire de belles choses. C’est cependant difficile pour moi de me fixer des objectifs de résultat ou de performance car si je commence à avoir une bonne connaissance du bateau, je ne sais pas encore comment me positionner face à la concurrence. J’attends de voir mais il est clair que je pars dans le même état d’esprit que lorsque je régate en Figaro. Je pars avec l’envie de tout donner. Même si je sais qu’il va forcément y avoir des aléas techniques, je compte appliquer au mieux ce que je sais faire. »
La Transat Jacques Vabre
« C’est une grande course. On sait que l’on part pour environ 15 jours de mer. Cela représente une grosse nav. Après ce que j’ai pu voir lors de nos navigations de préparation, qui ont oscillé entre quelques heures et quatre ou cinq jours, j’ai déjà pu me rendre compte que sur un bateau tel que l’Ocean Fifty, la fatigue s’installait assez rapidement. Je sais donc qu’il va falloir bien gérer le repos, la nourriture et le matériel de rechange. Le but sera d’être capable de garder le bateau le plus proche possible des 100% de son potentiel pour maximiser nos chances de résultat. Sur une Solitaire du Figaro, cet aspect est moins prépondérant. Sur une transat, la question de l’autonomie est importante. Dans tous les cas, j’ai hâte d’y être. On a bien bossé ces derniers mois et on va continuer de le faire jusqu’au bout. »
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