Paul Meilhat a amarré Biotherm à Saint Malo pour le départ de la Route du Rhum, "on fonce, on ne se pose pas trop de questions"

 

Ce mercredi en début de soirée, Biotherm a fait son entrée dans les écluses de Saint-Malo. Tenant du titre en IMOCA, Paul Meilhat prendra dans 10 jours le départ de la deuxième Route du Rhum-Destination Guadeloupe de sa carrière. Mais pour le vainqueur de l’édition 2018, être amarré dans la cité corsaire est déjà un petit exploit. Son monocoque bleu – plan Verdier – a été mis à l’eau il y a moins de deux mois. Et il reste encore du travail sur le pont avant de s’élancer vers les Antilles, le 6 novembre à 13h02. Rien qui n’entame toutefois l’enthousiasme de Paul et de son équipe, ravis d’ouvrir ensemble le premier chapitre sportif de cette nouvelle histoire.

 

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« C’est génial ! » se réjouit Paul quelques heures avant de faire son entrée devant le public en fête de Saint-Malo. « Certains n’y croyaient pas mais nous l’avons fait ! C’est déjà une victoire d’être là ».

 

Partis de Port La Forêt mardi en fin de journée, les six hommes à bord de Biotherm ont profité de ce convoyage express pour continuer à cocher les cases d’une job list « longue comme le bras ». A Saint-Malo, l’équipe technique poursuivra ses efforts : la caisse à outil restera ouverte jusqu’à la libération, dimanche 6 novembre. « Ce ne sera pas un départ classique, on a encore beaucoup de travail, mais on fonce, on ne se pose pas trop de questions » commente Paul.

 

Parallèlement, il s’agira de profiter des festivités et pour le skipper, de répondre aux sollicitations d’usage, selon un programme minuté, entre briefing organisation, médias, visites du bateau…
 
Demain jeudi, le 60 pieds sera baptisé en présence de Grégory Benoit, directeur général Biotherm international, de Dana Blin, directrice sustainability Biotherm international et de l’équipe de Biotherm et de ses partenaires.
 
Vendredi, une dizaine de skippers engagés animeront une journée « Echappée Bleue », opération créée par Paul il y a deux ans en collaboration avec Surfrider, consistant à faire naviguer, tout au long de l’année, des enfants n’ayant pas accès à la mer .

 

Tenant du titre mais pas favori

En 2018, Paul Meilhat s’était imposé en Guadeloupe après 12 jours, 11 heures, 23 minutes et 18 secondes d’une course de très haute intensité où il a fallu maintenir le rythme dans le trio de tête, à la barre d’un bateau plus lent que ses concurrents à foil. Cette fois, le peu de temps de préparation – Paul n’aura navigué que 15 jours à bord de son monocoque et il n’a plus couru en solitaire depuis 4 ans– et la nécessité de prendre soin d’un bateau neuf, vont forcément brider les ambitions du tenant du titre.
 
« Il ne faut pas se tromper d’objectif , explique le marin de 40 ans. Je suis au début de l’histoire avec le bateau. J’ai tout à apprendre, tout à découvrir. Arriver de l’autre côté en ayant le sentiment que Biotherm a un gros potentiel pour la suite, serait pour moi le gage d’une course réussie. Alors il faudra probablement que je me calme. Que je reste raisonnable, même si chaque compétition signifie pour moi un engagement total ».
 
Le marin apprécie l’atmosphère des grands rendez-vous et sait se mettre en condition pour réussir ses débuts de course. « J’aime l’ambiance des pré-départs, le fait d’être très concentré sur ce que l’on a à faire, de devoir faire abstraction de toute la pression. La Route du Rhum est un événement tellement énorme que cela se joue beaucoup sur ces capacités-là ».
 
Or, il faudra redoubler de force mentale cette année, tant l’événement a pris de l’ampleur, avec un nombre de participants record. En IMOCA, ils seront 38 au départ, du jamais vu ! Si la météo est favorable, on annonce également des temps de course proches des 10 jours.

 

Source : L Dacoury