Une 4e place pour Kevin Escoffier sur la Route du Rhum, "le bateau est canon" - ITW

 

Lundi 21 novembre à 08 heures 46 minutes heure locale (13 heures 46 minutes heure de Paris), Kevin Escoffier a franchi la ligne d’arrivée de la 12e édition de la Route du Rhum - Destination Guadeloupe après 11 jours, 23 heures, 31 minutes et 14 secondes. Pour sa première participation à la Route du Rhum, le marin s’offre une magnifique 4e place sur son nouvel IMOCA Holcim-PRB, mis à l’eau au mois de mai dernier. Il est arrivé à Pointe-à-Pitre 05 heures 54 minutes et 49 secondes après le vainqueur Thomas Ruyant (LinkedOut) et a parcouru 4 290 milles à la vitesse moyenne de 14,92 nœuds. A son arrivée au ponton, le skipper a reçu un accueil à la hauteur de sa performance.

 

Crédit : V Olivaud 

Mis à l’eau en mai dernier, le nouvel IMOCA Holcim-PRB a été rapidement pris en main par son skipper. Depuis le départ de Saint-Malo le 9 novembre dernier, Kevin Escoffier a joué aux avant-postes démontrant encore une fois sa persévérance et son engagement durant toute cette transatlantique en solitaire. Dès les premiers jours de course, Kevin s’est placé dans le peloton de tête, tenant la cadence des favoris. Il raconte : « Ça me permet de revenir dans le bain et de voir que sportivement, je ne suis pas à la rue. Il n’y a que des points positifs et tout cela passe au-dessus de la déception de ne pas être sur le podium. Nous étions au contact. On a réussi à tenir un rythme soutenu, à faire des batailles d’empannages en solo dans 20 nœuds de vent. Ça permet d’élever le niveau sportif. »

Cette course aura tenu en haleine les spectateurs du début à la fin, avec des écarts très serrés, notamment pour les premiers concurrents. A moins de 24 heures du dénouement, les quatre premiers bateaux se tenaient encore en moins de 80 milles. 

Épreuve en solitaire certes, cette Route Du Rhum - Destination Guadeloupe est surtout le fruit d'un véritable travail d’équipe comme l'a confié le skipper malouin à son arrivée à Pointe-à-Pitre : « Je n’ai jamais été traumatisé par mon chavirage sur le Vendée Globe. Par contre ce qui est vrai, c’est que ça m’a mis une pression supplémentaire sur cette Route du Rhum. Je suis arrivé en me disant : tu as des partenaires, Holcim et PRB, qui ont construit un nouveau bateau, un beau projet, des gens géniaux dans le team qui ont mis beaucoup d’énergie dans le projet. J’avais vraiment à cœur de terminer. Je suis content d’être arrivé en ayant navigué comme ça, au contact des très bons. Ça me permet de revenir à la compétition en IMOCA de la meilleure des manières et ça me donne confiance pour la suite dans le bateau et en moi. »
 

Kevin Escoffier, skipper de l'IMOCA Holcim-PRB :

« Je suis compétiteur donc forcément dans l’action et avec la fatigue, hier j’étais un peu déçu. Après si tu prends un peu de recul, le bateau a été mis à l’eau en mai, on l’a repeint aux couleurs d’Holcim-PRB en août. C’est compliqué de venir sur la Route du Rhum en disant : « je veux la gagner avec un bateau neuf, c’est mon objectif ». Jerem (Beyou) n’est pas venu comme ça non plus. Nous savions que ça allait se jouer avec deux, trois bateaux d’ancienne génération parfaitement fiabilisés et connus par leurs skippers. Ils l’ont prouvé à nouveau, Charlie et Thomas naviguent très bien. En IMOCA, ça navigue très propre, il y a des beaux bateaux, de l’engagement. Par contre je suis éclaté ! C’est la première fois que j’ai des hallucinations récurrentes. Je l’ai senti les deux derniers jours, j’étais un peu moins lucide. On se connait tous, on se pousse, donc forcément on tire sur les organismes. Je suis dans le coup avec un bateau neuf, en n’ayant pas fait de solo depuis 2 ans, le bateau est canon. J’ai fait un peu de bricole quand même : j’ai cassé une lisse en carbone notamment à cause des impacts de vagues. Ça m’a pris un peu d’énergie de réparer cela. Cette Route du Rhum m’a permis d’accumuler des connaissances sur le bateau qui sont énormes et de voir qu’en termes de performance, le bateau est bien né. »

 

Source : Effets Mer