Paul Meilhat au départ de The Ocean Race ce dimanche, "de l’ambition et de la bonne humeur", en route pour le Cap Vert

 

Ce dimanche à 16h10, Paul Meilhat, Anthony Marchand, Amélie Grassi, Damien Seguin et Ming Hao, partent à l’assaut de The Ocean Race, pour un premier acte express en direction du Cap Vert. Depuis des semaines, boostée par l’excitation des grandes premières, l’équipe de Biotherm met toute son énergie dans la préparation de cet énorme objectif de l’année. 

 

Crédit : TOR

Vibrations positives

Le skipper Paul Meilhat touche enfin du doigt un rêve caressé depuis longtemps : « c’est quelque chose de totalement nouveau pour moi ici. J’ai l’impression d’être à ma première course en Figaro, ou à ma première semaine olympique. J’adore cette sensation de nouveauté et le fait de pouvoir partager. On est tous ensemble, équipe technique comme navigants , il y a un peu cet esprit colo et ça m’éclate ».
 
Pendant la vingtaine de jours passée à Alicante, l’équipage s’est découvert. Malgré le peu de temps de navigation ensemble, et un agenda compressé par un programme très chargé depuis la mise à l’eau du bateau en septembre dernier, le clan Biotherm a carburé à l’énergie positive. « En rentrant de notre première navigation sur l’ Inport Race il y a quelques jours, on sentait flotter ‘ un kif général’ », souligne Amélie Grassi , grand sourire aux lèvres, qui sera de la partie sur les deux premières étapes.
 
Ce sentiment imprègne chaque strate du groupe. « Paul sait fédérer autour de lui. On sait pourquoi on se lève le matin. Il a quelque chose que d’autres skippers n’ont peut-être pas, qui fait qu’on le suit jour et nuit depuis 6 mois. S’il n’avait pas ce tempérament, les gens ne se défonceraient pas autant sur ce projet », ajoute Marine Legendre, team manager, en charge d’une logistique folle pour préparer les 7 escales et 6 mois d’aventure à travers la planète.
 
Damien Seguin (à bord sur les étapes 1, 2 et 3) confirme : « ce qui transpire , c’est notre bonheur d’être là. On sait qu’il y aura des difficultés, mais on les résoudra au fur et à mesure. Voilà ce qui nous caractérise : de la simplicité, de l’ambition et de la bonne humeur ».
 
« Notre présence ici est presque inespérée tant nous avons travaillé dans l’urgence ces derniers temps, explique Paul. Cette adversité crée des liens, une dynamique forte entre nous, et de la fierté. Cela nous donne de l’énergie et de la fraîcheur. Et ce sera notre moteur pendant la course ».

 

De l’ambition, mais pas de pression

Demain dimanche, l’équipe technique de Biotherm va enfin pouvoir fermer les caisses à outils et souffler un peu. Ce sera à l’équipage de tenter de faire honneur à tout le travail accompli depuis des mois. « Notre ambition, il faudra la construire au fur et à mesure, répond le skipper quand on évoque les objectifs sportifs. Il ne faut pas se voir plus beaux qu’on est. On va progresser tout au long de la course. Le bateau et l’équipage ont un vrai potentiel. Nous n’avons pas de complexe. Il faut juste que nous fassions attention à ne pas faire d’erreur, à ne pas casser. Il faudra être raisonnable, ce qui ne veut pas dire qu’on va y aller avec le frein à main ».
 
« On y va avec beaucoup d’envie, d’énergie. On est un projet qui peut faire de belles choses, avec peut-être un avantage : nous ne nous mettons pas la pression » ajoute Anthony Marchand.

 

Le cap Vert en entrée

La première des 7 étapes de The Ocean Race sera aussi la plus courte : 1900 milles en direction de Mindelo, dans l’archipel du cap Vert, soit 5 à 6 jours de course, véritable premier test pour Biotherm et ses concurrents.
 
A 16h00, le départ sera donné pour les IMOCA, face à la plage du Postiguet. Au terme d’un petit parcours spectacle devant Alicante, les monocoques mettront le cap en direction de Gibraltar, premier jalon de cette étape inaugurale. Sur la route du détroit, le vent sera soutenu (25/30 nœuds) et face aux étraves. Il faudra donc tirer des bords et zigzaguer dans le trafic pour sortir de la Méditerranée. Deuxième difficulté de ce tracé : l’état de la mer (très formée) au moment d’entrer dans l’océan Atlantique. En guise de consolation, les navigants pourront ouvrir les voiles, car la suite se jouera au portant, des vents favorables générés par un anticyclone des Açores bien installé. Un ou plusieurs empannages seront à caler au large ou à proximité des Canaries avant de filer toutes voiles dehors vers le finish au Cap Vert.
 
A l’arrivée, les teams , en autonomie, n’auront que quelques jours de relâche, sans possibilité de débarquer ou embarquer du matériel, ni de faire intervenir les équipes techniques en cas de problème. Le bateau est donc déjà chargé en nourriture et en équipements pour naviguer jusqu’à Cape Town, Afrique du Sud, terme de la deuxième étape.
 
Pour Paul, ces deux premiers actes seront cruciaux. « Ce sera probablement le temps qu’il faudra à chacun pour trouver sa place à bord et pour le groupe de trouver son mode de fonctionnement. Ces deux étapes vont certainement donner le La pour le reste de la course ».

 

Source : L dacoury