Deux voiliers pour un même projet FOR PEOPLE AND PLANET, Sam Goodchild en piste pour son premier Vendée Globe

 

Un mois après la mise à l’eau à Lorient du nouveau voilier de Thomas Ruyant FOR PEOPLE, c’est au tour du navigateur britannique Sam Goodchild de dévoiler sa nouvelle monture FOR THE PLANET (Ex LinkedOut). Sam Goodchild, dernièrement engagé sur The Ocean Race, prend la barre du plan Verdier 2019, voilier vainqueur de la Route du Rhum et de la Transat Jacques Vabre avec Thomas Ruyant. "Il y a tant à faire !" 

Crédit : P Bouras


Sam, vous rentrez tout récemment de 5 semaines dans le Grand Sud à bord d’un Imoca à foils nouvelle génération ; quelles sont vos impressions ?

« Ce fut une aventure géniale, intense, 5 semaines dans le Sud ! Le stress, la fatigue, l’expérience intense constituent pour moi un bilan positif. J’ai appris plein de choses pour la suite. Ce fut mon baptême du feu en foiler Imoca. J’ai beaucoup appris au contact de Kevin Escoffier. Très instructif. C’était bien de le faire en équipage, j’en tirerai les leçons dans deux ans sur le Vendée Globe.

Les bateaux sont un peu fous. Leur capacité de performances est largement au-dessus de nos besoins. On passe notre temps à décider où on doit mettre le curseur, entre vitesse et ne pas casser. Il faut que cela tienne dans la durée. La puissance et la capacité d’accélération sont énormes. Je suis impressionné de voir ce que Thomas a pu réaliser en gagnant deux transats sur ce type de bateaux. On ne peut pas être au taquet tout le temps. L’inertie des manoeuvres est énorme et il faut bien calculer son coup et le tempo lorsque l’on décide d’un virement, d’un empannage ou changement de voiles. Il faut gérer le temps, l’humain, la machine en permanence. Celui qui fait le moins d’erreurs gagne, d’où la nécessité d’accumuler les expériences. Il faut faire des milles, naviguer toujours et encore, bien se connaître et connaitre son bateau."

Votre but ultime reste le Vendée Globe ?

« Depuis longtemps, j’ai orienté mes choix de route et de vie avec l’envie de faire le Vendée Globe avec ambition.
Je n’étais pas destiné à cela, mais j’ai eu cette envie très jeune et j’ai bossé vers ce but. Je n’ai jamais lâché mon objectif de Vendée Globe. J’ai l’énorme opportunité d’aller chercher ce rêve. C’est une chance immense.

Beaucoup de gens m’ont aidé sur ce long chemin. Il est difficile de les citer tous. Techniquement, humainement, beaucoup de personnes m’ont aidé. Dernièrement, la rencontre avec Kevin Escoffier. Que du respect pour lui. Quand je suis arrivé en Angleterre à l’adolescence, un moniteur de voile m’a pris sous son aile. Je lui dois beaucoup mais il n’est pas la seule.

Je ne me mets pas d’objectifs de performances. L’idée est de donner le meilleur de moi-même, et de comprendre ce qui marche mal, en continuant d’apprendre. Il y a un enjeu de terminer le Vendée, avec de la performance. Il me faut faire les choses correctement et avec humilité.

On a 18 mois pour préparer le Vendée. Je veux le faire et le terminer. Il me faut donc fiabiliser notre projet, finir les régates en apprenant.

Je suis polyvalent dans ce métier. Il y a tant à faire ! Il faut gérer avec l’énergie qu’on a, comme en mer. On ne peut pas tout faire. Il faut faire des choix, techniques, stratégiques. Je dois faire en 10 jours ce qui me prendrait 6 mois. Je dois faire des choix. Comment gérer mon temps de la manière la plus efficace. Ce qui suppose polyvalence et discernement.
»

Comment va se passer votre intégration au sein de TR Racing ?

« Je rejoins une équipe expérimentée, une façon de travailler qui me plait et c’est génial. Je suis donc content des choix que j’ai fait par le passé. Tout m’a mené vers ce projet. J’arrive avec modestie et avec une expérience riche de nombreux projets. J’ai commencé très jeune et j’ai touché à beaucoup de choses. J’adore apprendre, J’adore les challenges. Je suis fier de pouvoir compter sur le soutien sans faille de Leyton, mon partenaire historique, et d’Advens qui ont le même ADN sociétal et sportif.

Il me faudra beaucoup d’apprentissage. Thomas a beaucoup travaillé sur ce bateau. Mon expérience en Imoca est limitée. Mais j’aime ce défi. C’est mon plus grand challenge. Je vais apprendre avec appétit et respect. Je ne sous-estime pas le boulot qui m’attend avant d’atteindre le niveau de Thomas. J’ai une envie de fou. Mon programme est énorme, avec cette prise en main. Je suis parti pour deux années très denses.

Je n’ai pas encore eu le temps de passer du temps, avec l’équipe qui a travaillé d’arrache-pied autour de FOR THE PLANET ces derniers temps. Cela fait 15 ans que je parle du Vendée Globe. Maintenant je dois prendre les choses dans l’ordre. L’équipe est en place, avec TR Racing, et je commence juste à mettre mon nez dans le bateau. J’ai un million de questions à poser ! Je dois m’organiser.

En tant que compétiteur, j’ai envie de faire les choses bien et vite. Mais il faut y aller progressivement, être malin dans la gestion du temps. La prise en main sera express, en prenant les bonnes décisions au bon moment. J’aurai peu de navigations avant la Bermudes 1000 Race. Il faudra naviguer intelligemment pour ne pas faire de bêtises. Naviguer sagement.

Dans cette période où beaucoup de monde cherche à avoir un impact positif, je suis content de rejoindre un projet qui a démontré, avec LinkedOut ces dernières années, qu’il était en capacité d’être dans le concret pour les autres. Avec Advens et Leyton, deux entreprises très engagées sociétalement, nous avons une envie commune de marquer notre projet avec des initiatives positives pour People and Planet. Cela me tient vraiment à cœur.
»

Source : TB Press