La Transat Paprec s'élance dimanche en duo mixte, Sam Davies : "C’est une régate intense tout du long, du départ jusqu’à l’arrivée !"

 

Elle fait partie des visages incontournables de la course au large avec son team, Initiatives Cœur. Samantha Davies a disputé la Transat Paprec à trois reprises : avec Jeanne Grégoire (2004, 5e), Alexia Barrier (2006, 12e) et Romain Attanasio (2010, 4e). La navigatrice revient sur ces expériences et livre son regard sur l’importance de la mixité.

Crédit : Y Riou

La Transat Paprec est 100% mixte pour la première fois. Que penses-tu de cette nouvelle règle ?

Sam Davies : “Je trouve que c’est génial ! Au début, j’étais un peu hésitante parce que ça implique qu’il y ait moins de bateaux par rapport aux premières éditions. Mais je pense que c’est essentiel de pouvoir permettre à des femmes de s’aguerrir et de prendre de l’expérience. Je me souviens de ma participation à la Volvo Ocean Race avec le Team SCA en 2014. On avait eu beaucoup de mal à constituer un équipage 100% féminin parce qu’on manquait de filles qui avaient de l’expérience, justement. C’est sûr, le fait de rendre la mixité obligatoire paraît contraignant mais je pense que c’est nécessaire, au moins pour un temps.”

Ce constat s’applique aussi à la Classe Figaro BENETEAU ?

“Je trouve qu’il y a de nombreuses femmes qui naviguent très bien et qui ont beaucoup de talent dans cette Classe. La question, c’est de parvenir à leur offrir l’opportunité de s’exprimer. En étant associés à des skippers qui, eux aussi, sont de très bons marins, elles vont bénéficier de leur savoir-faire. Ce partage est particulièrement enrichissant ! Je me souviens avoir disputé la Sardinha Cup avec Yann Eliès. On s’était imposés mais j’avais surtout beaucoup appris !”

Tu as disputé la Transat Paprec à trois reprises dont la première fois avec Jeanne Grégoire, en 2004

“Ça devait être ma première ou seconde année en Figaro et j’avais plein de choses à apprendre. Jeanne avait été d’une gentillesse : elle m’avait aidé à traduire les conversations et m’avait intégré au pôle de Port-la-Forêt. Je me souviens surtout qu’on avait bien rigolé ensemble ! On avait souvent des fous rires parce qu’on mélangeait tout le temps le vocabulaire français et anglais. Nous étions passées en tête au Cap Finisterre et on avait terminé 5e. On ne l’aurait jamais cru au moment du départ ! C’était une chouette expérience d’autant qu’il s’agissait de la première fois où la course n’avait pas d’escale. On était un peu des pionnières !”

Ensuite, tu es revenue deux fois disputer la course

“Avec Alexia (Barrier) sur Roxy, c’était vraiment sympa aussi. Nous étions un équipage 100% féminin ! Et puis avec Romain, ça a été très agréable aussi. Je me souviens qu’on était en tête au way point des Canaries et qu’on avait traversé l’Atlantique en étant au contact des autres dans le groupe de tête. C’est très usant comme course mais l’engagement que nécessite ces bateaux est impressionnant. C’est une régate intense tout du long, du départ jusqu’à l’arrivée !”

Quels conseils pourrais-tu donner à ceux qui vont s’élancer ?

“Ah, je ne sais pas si j’en ai à leur donner : ce sont tous de très bons marins, j’aurais aimé partager des navigations avec eux pour apprendre à leurs côtés ! Ce n’est pas rien de traverser l’Atlantique et parfois, l’aventure est stressante. On peut être frustré parce qu’il y a des moments durs. Je pense que l’essentiel, c’est d’arriver à tirer du positif de chaque journée. Il ne faut jamais oublier la chance d’avoir une telle opportunité, de pouvoir faire cette course à fond. Il convient donc de prendre du plaisir en toutes circonstances !”

Source : Transat Paprec