"Il faut savoir être un peu patient" raconte Anthony Marchand, le skipper est attendu lundi soir en quatrième position de l'Arkéa Ultim Challenge

 

Ce vendredi, alors qu’il s’apprête à passer sous la barre des 1 500 milles restant à parcourir et qu’il est désormais attendu à Brest entre lundi et mardi prochains pour prendre la quatrième place de l'Arkéa Ultim Challenge, Anthony Marchand est en approche des Açores. Une aventure dont le dénouement, tout proche, est aujourd’hui très attendu par le skipper d’Actual Ultim 3.


Crédit : A Marchand


Après avoir récupéré les alizés lundi en fin de journée et cavalé bon train ces derniers jours, au près, avec régulièrement jusqu’à 30 nœuds de vent, Anthony Marchand a quelque-peu ralenti la cadence depuis hier. « J’approche du centre de l’anticyclone », a expliqué le navigateur lors d’un échange avec son équipe, ce vendredi matin.

« Je ne cherche pas à aller trop vite afin de laisser le temps à la mer de se calmer entre les Açores et le cap Finisterre. Une dépression doit, en effet, balayer la zone dans la journée de demain et lever des vagues de dix mètres. Afin de préserver au mieux le bateau, je vais donc continuer de lever un peu le pied en bordant un peu moins fort pendant une trentaine d’heures », a détaillé le skipper d’Actual Ultim 3 dont le but est, bien évidemment de boucler son tour du monde et d’éviter la casse matérielle. « Parfois, e t on l’a souvent vu pendant cet Arkea Ultim Challenge – Brest, il faut savoir être un peu patient », a rappelé à juste titre le Costarmoricain qui profite de l’instant pour recharger autant que possible ses batteries.

Ne pas trop se projeter sur l’arrivée

« Ces trois derniers jours, je n’ai pratiquement pas eu de manœuvres à faire car ça a été un grand bord tout droit, limite presque un peu ennuyeux ! (Rires) Je pensais devoir effectuer différents changements de voiles mais finalement j’ai pu rester sous grand-voile haute et J2, configuration que j’ai encore aujourd’hui. Ça m’a fait du bien, surtout après la remontée éreintante le long des côtes Brésiliennes. De plus, les températures ont bien chuté et je respire de nouveau. J’ai ressorti le duvet et la polaire fine puis enfilé des vêtements propres. Cette nuit, j’ai bien enchaîné les siestes. J’ai même réussi, pour la première fois depuis le départ, à dormir une heure d’affilée ! », s’est réjoui le marin, par ailleurs boosté par le fait d’avoir recreusé l’écart sur son rival, Éric Péron, portant son avance à 1 000 milles et consolidant ainsi sa quatrième place. Boosté aussi par la perspective de son arrivée à Brest. « Je commence à avoir hâte de rentrer à la maison ! Je ne sais pas trop à quoi m’attendre. J’imagine que retrouver du monde d’un coup, ce ne sera pas si facile mais à la fois je sais que ça va être très fort après presque 65 jours de mer », a indiqué Anthony.

Une fin de course avec deux possibilités

« J’essaie de ne pas cogiter. Je sais que je ne pourrai pas m’empêcher de décompter les heures lors des dernières 24 heures mais je sais aussi qu’à ce moment-là, les minutes vont compter triple et que ça risque donc de me paraître un peu interminable », a avoué le skipper qui s’attend à deux scénarii possibles pour sa fin de course, après les Açores qu’il devrait laisser dans son ouest. Soit un long bord tout droit au reaching, soit un grand portant avec plusieurs empannages à réaliser.

Tout dépendra en fait du timing d’un passage de front. « Dans les deux cas, ça me va. Les conditions de vent seront théoriquement correctes et je devrais avoir entre 5 et 6 mètres de vagues. Ce ne sera pas hyper confortable mais la bonne nouvelle, c’est que je ne devrais plus faire de près ! », a relaté Anthony Marchand qui devrait y voir un peu plus clair dans les prochaines 48 heures et donc être en mesure d’affiner son heure d’arrivée, cette dernière étant, pour l’heure, estimée entre lundi fin d'après-midi ou début de soirée voire mardi matin.

Source : Kaori