Arrivés à 8h59 au large de la marina de Lanzarote, à Arrecife, ce samedi matin, Élodie Bonafous et Yann Eliès ont enchaîné quatre heures d’escale — pile le minimum autorisé par les Instructions de course de la Transat Café L’Or — avant de reprendre leur route vers la Martinique.
Un stop court… mais indispensable
Ce pit-stop, forcément frustrant alors que le duo évoluait aux portes du Top 5, était totalement assumé. Depuis mercredi, une avarie au niveau du puits de quille limitait mécaniquement l’angle de quille possible côté bâbord. « On pouvait naviguer sans perte de performance au près, mais pas orienter l’appendice au-delà d’un certain angle au portant sans risquer de tout casser et de perdre à nouveau l’étanchéité », résume Élodie. Le choix était donc limpide : fiabiliser maintenant pour pouvoir exploiter l’IMOCA à pleine mesure dans les alizés. Dans ce cadre, l’escale a été exécutée à la seconde près. « À 11h50, l’équipe technique avait terminé le travail. À 11h55, tout le monde avait débarqué et on hissait déjà la grand-voile. On a passé le waypoint à l’heure pile, pas une minute de plus ! » Tout a été pensé autour d’un principe unique : optimisation absolue.Résilience + lucidité : le bon tempo stratégique
Ce choix a été d’autant plus solide qu’avant l’escale, même en mode dégradé, Élodie et Yann avaient montré leur capacité à rester dans le match, revenus franchement au contact ces dernières 48h. « C’était même hyper enthousiasmant de retrouver des concurrents comme MACIF Santé Prévoyance autour cette nuit. Ça nous a donné encore plus envie de jouer la suite à armes égales. » Les Canaries ont aussi donné un deuxième souffle humain. Une douche, des fruits frais, des crêpes aux pommes apportées par l’équipe… « Un vrai shoot de moral ». En plus de la réparation, ce micro-reset mental est aussi une arme supplémentaire pour aborder la traversée de l’Atlantique à proprement parler.Face aux alizés : nouvelle partition
La suite : descente vers le Sud en escaliers, plusieurs empannages pour aller chercher le couloir d’alizés les plus établis. Le terrain de jeu parfait pour le bateau et pour un duo désormais regonflé. Il reste une (très) grosse moitié du parcours. Rien n’est figé. L’arrêt express de Lanzarote aura été un petit pas de côté sur la courbe immédiate… mais c’est surtout l’étape qui permet à Élodie Bonafous et Yann Eliès de rejouer, dès maintenant, la grande partition de l’Atlantique à pleine puissance.Source : Rivacom