Le vent est de nouveau rentré, du moins pour les quatre leaders qui ont peiné à franchir la porte des glaces, au point que certains ont dû virer de bord par deux fois pour la franchir. Le peloton attend le souffle salvateur après une bulle sans vent la nuit dernière.
Ca va cogner !
Tous les solitaires se préparent maintenant à affronter un autre paysage, plus tourmenté, plus montagneux, plus humide, plus chaotique, plus fatiguant, plus violent. Trente-cinq nœuds de brise contraire, ça transforme la vie à bord d’un monocoque de 60 pieds qui se fait ballotter dans tous les sens… Quand la mer se combine avec le vent et le courant du Gulf Stream pour générer des vagues pyramidales qui font taper si bruyamment le bateau, le skipper en a mal partout ! Certes il ne reste plus que 1 000 milles à parcourir jusqu’à Boston, mais ce tronçon qui représente le tiers du parcours de The Artemis Transat, ne s’annonce pas de tout repos : après ce coup de vent brutal, ce sont une succession de calmes et de renforcements qui vont ponctuer cette semaine avec à la clé, des bascules et des changements d’état de la mer… Du boulot sur le pont en perspective !
Elastique atlantique
Si lundi soir Vincent Riou (PRB) pouvait commencer à s’inquiéter du retour systématique de Loïck Peyron (Gitana Eighty) et d’Armel Le Cléac’h (Brit Air), il peut être un peu plus serein ce mardi matin : le passage de la porte des glaces n’a pas été de tout repos pour les deux poursuivants qui ont été obligés d’enchaîner deux virements de bord afin de pouvoir la franchir… Avec de nouveau vingt milles d’avance sur son dauphin, le leader peut en sus allonger la foulée dans une brise de secteur Sud-Ouest qui permet de débrider à près de treize nœuds ! Yann Eliès (Generali) est le grand perdant de cette phase du parcours puisqu’il doit encore serrer le vent pour franchir la « ice gate », ce qui va le contraindre aussi à se retrouver plus au Sud que le trio de tête, paradoxe de son choix septentrional d’il y a six jours !
Le groupe des chasseurs a réussi à se sortir du piège de la bulle qui a provoqué un arrêt buffet la nuit dernière : le bilan est donc lourd puisque ce sont plus de cinquante milles qui ont été perdu en une nuit par rapport au leaders… Et désormais relégués à une journée de mer des premiers, l’objectif est d’abord de finir sans problème technique et déjà de se préparer au bon coup de vent qui s’annonce de secteur Sud-Ouest. De fait, la brise va repousser le peloton vers le Nord et il va être difficile d’aller chercher la porte des glaces : les écarts pourraient fort jouer à l’élastique ! Au détriment des poursuivants qui vont voir s’échapper les leaders déjà sur les bancs de Terre-Neuve…
Les quatre skippers emmenés par Marc Guillemot (Safran) ne vont pas avoir une journée facile mais il y a des coups à jouer entre Samantha Davies (Roxy) toujours fidèle à sa politique de l’orthodromie, Arnaud Boissières (Akena Vérandas) qui s’est judicieusement glisser vers le Sud et Yannick Bestaven (Cervin EnR) qui privilégie le septentrion…
Source : Artemis Transat