Artemis Transat / Ils racontent

Yann Eliès (Generali) : 20/5/2008 06:57 GMT
« La forme ! Je suis réveillé ce matin ! J’ai en ligne de mire la porte de glaces devant moi. Comment la passer ? Sur le côté, par devant, par derrière ? Pas simple avec 35 nœuds de vent. Ça va être à la va comme je te pousse... J’ai 15-20 nœuds de vent pour l’instant. Je suis plus inquiet pour plus tard lorsqu’il faudra tirer un bord dans du vent soutenu. Par le travers, je suis à 31 milles de la porte. Passage prévu probablement dans sept heures… Concernant la vie à bord, tout va a peu près bien sauf que je suis loin de mes petits copains. Je fais route tranquillement au près. Le rythme s’est bien installé. Content d’être là. Le bateau est marin, on se sent en sécurité même quand on tape dans les vagues. On continue notre apprivoisement mutuel. Pour se préparer à 35 noeuds de vent ? Il faut être paré à diminuer la voilure (ris). On cale tout à l’intérieur du bateau (tasses, vaisselle, sacs etc.). Il y a aussi la préparation psychologique et physique : il faut être prêt à diminuer la toile au moment voulu… Il y a des coups à jouer pour rattraper les « trois petits cochons ». Même s’ils ont une bonne avance (100 milles) ! Je vais surtout me démener pour essayer d’accéder au podium. On va remettre du charbon dans la machine ! »

Armel Le Cléac’h (Brit Air) : 20/5/2008 05:54 GMT
« Je dormais, tout va bien. Je fais route directe vers Boston. Mais ça ne devrait pas durer car le vent va tourner rapidement. Je prends un peu de repos après un passage de la porte des glaces un peu chaud. Il a fallu tirer un bord de 1,5 milles. Devant il n’ont pas du toucher le même refus je pense. Mais ce n’est pas grave. Le bateau et son skipper vont bien. Ce n’est toujours pas le froid que l’on peut attendre sur une transat anglaise. Je ne dors même pas dans mon sac de couchage. Les périodes calmes et musclées vont s’enchaîner ensuite. Une solide dépression est en vue. Il faut s’y préparer. Grand voile et foc Solent, vent de 20 nœuds, environ 14 nœuds de vitesse. Mon objectif principal reste d’arriver au bout de cette transat. Je n’ai pas pour l’instant de coups tactiques ni stratégiques en vue. Je continue ma route. Je vais attendre le prochain positionnement pour apprécier l’écart avec mes petits copains devant… »

Loïck Peyron (Gitana Eighty) : 20/5/2008 05:39 GMT
« La porte des glaces a été compliquée à passer. J’ai voulu jouer un peu avec le feu en faisant une route tangentielle avec la porte. Et finalement j’ai été obligé de faire un virement et de perdre un peu de temps. Maintenant, je suis au reaching dans 20-25 nœuds de vent. Ça glisse fort… Pour la suite de la course vers Boston ? Pas facile de faire des coups vues les hypothèses météos que l’on reçoit. Ça reste compliqué. Pour affronter le vent fort, il faut préparer les voiles et ranger les bouts, qui avec les paquets de mer peuvent être arrachés en dehors du bord. On se refait le scénario des changements de voile pour optimiser. Il faut réfléchir au moment opportun pour faire tout cela. Et puis se reposer en prévision des moments où il faudra veiller et se démener pour manœuvrer. »

Source : Artemis Transat