En raison d’une grave avarie de quille suite à un choc violent avec un requin pèlerin survenu la nuit dernière, Vincent Riou a annoncé à 17h (HF) son intention de quitter son monocoque. Il se trouvait alors à 530 milles d’Halifax. (Loïck Peyron vient de le rejoindre sur zone et avec Vincent Riou à bord de Gitana Eighty continuent leur route pour boston )
C’est à 9h15 ce matin que Vincent Riou a appris à son équipe à terre qu’il avait heurté cette nuit un requin pèlerin. Le choc avait été suffisamment rude pour arrêter net son monocoque. La situation n’avait pas alors alarmé outre mesure Vincent qui constatait cependant qu’il n’arrivait plus à vidanger le puits de quille. Le skipper de PRB ne s’en n’alarmait pas outre mesure se félicitant juste de ne pas avoir à trop forcer son bateau dans les heures à venir en raison d’une petite bulle anticyclonique sur la route.A mi-journée, Vincent pensait même avoir trouvé l’origine du problème : le décollement de l’ogive de quille, sorte de carénage du puits de quille. Son équipe à terre lançait même la fabrication d’une pièce de rechange pour l’installer à Boston une fois la course finie. Rien de grave donc.
Mais un peu avant 17 heures la situation était devenue toute autre. Vincent venait en effet de profiter des calmes revenus pour inspecter plus minutieusement son système de vérin. Et là, stupeur, il s’apercevait que la fixation avant de sa quille était cassée. La quille n’était plus retenue que par son axe arrière et par le système de vérin qui la maintenait à ce moment inclinée sur un bord. Qu’il remette la quille droite et elle partirait inévitablement vers l’avant, se posant directement sur la coque avec tous les risques de détérioration rapide de celle-ci que l’on imagine, voir de perte de quille. Impossible pour Vincent d’envisager d’aborder ainsi le coup de vent qui s’annonce dans les 24 heures sans mettre en péril et le bateau et le marin…
C’est pourquoi après avoir prévenu une première fois la direction de course, Vincent confirmait à celle-ci à 17h38 son intention de demander assistance et de quitter son bateau. Situé à 13 milles dans l’axe arrière de Vincent, Loïck Peyron, déjà prévenu, faisait immédiatement route vers PRB qu’il devrait rejoindre vers 18h30/19 heures. Pour préparer le transbordement sur Gitana Eighty, Vincent a enfilé sa combinaison de survie et prévoyait éventuellement de gonfler son canot de sauvetage. Il a indiqué à la direction de course que la mer était formée, environ 2,50 m de creux mais les conditions semblaient malgré tout maniables en raison du passage dans une bulle anticyclonique. Le skipper profitait également de ces derniers moments à bord pour préparer le mieux possible son PRB à résister à la dépression annoncée car l’idée est évidemment de venir le récupérer au plus vite à partir des côtes nord-américaines.
Source : PRB